Chapitre 1

1.5K 100 64
                                    

- Orel ? Orel putain t'es ou ? Hé, je te jure, si tu te caches, je t'éclate !

Guillaume Tranchant aka Gringe était à bout. Ablaye et Skread, ses potes, mais aussi producteurs leur avaient donné rendez-vous à lui et son acolyte et cela faisait la énième fois qu'ils inventaient des excuses bidon pour y échapper, mais cette fois-ci, ils ne pouvaient plus reculer.

Bon point pour eux, cette fois-ci, ils avaient plusieurs maquettes d'enregistrées.
Mais à l'heure qu'il était, le problème était Aurélien Cotentin.
Introuvable, ce con !

Salon, cuisine, salle de bain, toilettes : personne.

Quand Gringe était parti ce matin vers 11 h, hyper tôt pour lui, son ami fumait déjà sa clope sur la terrasse.
C'est vrai qu'il avait l'air fatigué... Comme d'habitude, diriez-vous, mais là, ce n'était pas vraiment comme d'habitude.

- La chambre ! Putain, je suis con !

Cela peu paraître bizarre, mais Orel passait très peu de temps dans sa chambre, le plus souvent, il s'endormait sur le canapé, oui, on peut dire que sa chambre était réservée à la baise.

Il déboula dans la pièce et retrouva enfin Aurélien, enfoui sous sa couette, une couverture polaire pokémon par-dessus.

- Orel debout, les gars nous attendent !

Pas de réponse.

- Orel ! OREL !

L'homme au bonnet tira brutalement la couverture et le garçon se recroquevilla sur lui-même en gémissant pitoyablement.

- Mme... Gringe, j'ai froid... S'il te plaît...

- Non, on a rendez-vous mon gars, on va encore se faire niquer et perso j'ai pas envie d'avoir des problèmes avec le gros renoi !

- S'il te plaît, j'suis vraiment pas bien, j'ai mal partout...

- Tu t'es encore enfilé une bouteille tous seul ? Faut que t'arrêtes de faire ça, c'est pas bon de boire seul, hein ?

- Non, j'ai pas bu, promis, brailla celui à la mèche blanche.

- Allez, arrête Orel, on n'a pas le temps !

Il tira son ami par le bras pour le relever et celui-ci s'étala sur lui en se retenant sur ses épaules, collant sa tête contre son torse. Gringe aurait juré qu'il complètement bourré s'il ne connaissait pas aussi bien le petit gars qu'il lui servait de meilleur pote.
Quelque chose n'allait pas.

Guillaume marqua un temps d'arrêt.

- Mec ? Appela-t-il pendant que l'autre se rasseyait doucement.

- Mme... ? Grogna le plus petit qui s'entourait de sa polaire.

- T'es bouillant !

- J'ai froid moi, et j'ai mal... Gringe, je veux pas y aller, supplia presque le rappeur.

Gringe passa tout de même sa main sur le front d'Aurélien.
Bouillant. Oui. C'était le mot.

- Bon, je vais tenter d'appeler Ablaye, mais je promets rien.

Ils avaient déjà prétexté plus d'une dizaine de fois la maladie pour échapper à ses fameuses entrevues et il y avait peu de chance que cela passe cette fois-ci. Le barbu prit tout de même son téléphone en main et composa le numéro de son producteur en sortant de la chambre.

Quelques sonneries plus tard, il entendit la voix grave d'Ablaye.

- Peu importe l'excuse que tu me sors, je m'en bats les couilles, je vous veux toi et Orel, au studio dans trente minutes sinon vous allez regretter d'être venu au monde, c'est clair ou pas ?

"Ok, bon, bah, je n'ai pas une grande marge de manœuvre, là. Ça va pas le faire, je le sens "

- T'inquiètes mon pote, je t'appelais juste pour te prévenir qu'avec Orel, on arrive dans pas longtemps, en plus Deuklo a ramené la voiture hier donc on n'aura pas à prendre le bus héhé, tenta le concerné, voyant déjà les problèmes arriver.

- Ouais, ouais, c'est cool, vingt cinq minutes Gringe.

Et son ami raccrocha.

Gringe se tourna vers la porte de son ami en soupirant.

Il s'avança dans la pièce de manière hésitante, ayant déjà un aperçu mentale du calvaire qui l'attendait.

- Orel... Eux... On va pas pouvoir y échapper cette fois, j'suis désolé mon pote, mais Ablaye veut rien savoir et... Orel ?

Il s'approcha et remarqua que le rappeur s'était rendormi.

- Ça va être long...

Il décida de prendre la situation en main, prépara un sac avec la clé USB, le carnet de notes d'Orel et deux cannettes de Monster et après avoir cherché pendant au moins dix bonnes minutes les clés de la voiture, et les avoir retrouvées dans le micro-onde. Parfois, il se demandait ce qu'il se passait dans sa tête quand il était torché. Puis retourna dans la chambre de son partenaire.

- Orel, on doit y aller, Ablaye va nous enclencher si on n'y va pas, allé...

Le plus petit marmonna quelque chose d'incompréhensible et se leva comme si c'était la chose la plus difficile qu'il n'est jamais fait.

Une fois debout, il alla enfiler ses Stan Smith et un sweat noir par-dessus son t-shirt one piece.
Gringe l'observa aller dans la chambre et revenir avec son plaide sur les épaules qu'il tenait fermement contre lui.

- On y va ? Demanda-t-il innocemment.

- Bah ouais, mais tu vas vraiment... Laisse tomber, et c'est moi qui conduis, répondit Gringe.

Il eu pour seule réponse un grognement qui s'éloignait vers la porte d'entrée. Il prit les clés et son sac et rattrapa son ami dans les escaliers après avoir fermé l'appartement.

Aurélien n'avait vraiment pas l'air bien, il se traînait littéralement dans les escaliers, le dos courbé. Ce n'était pas quelqu'un qui se plaignait Orel, non plutôt quelqu'un qui s'adaptait ou... s'écrasait plutôt.
Guillaume se dit que ce qu'il faisait était peut-être un peu cruel, obliger son ami à sortir dans cet état... Il ne pouvait pas encore louper un rendez-vous avec leurs producteurs, car ils finiraient par mettre fin à leur contrat et ce n'était vraiment pas ce qu'ils voulaient.

Après cinq minutes de marche, ils arrivèrent enfin à la voiture. Gringe déverrouilla cette dernière et Aurélien s'écroula sur la place passager pendant que son ami mettait le contact.
Et ils se mirent enfin en route vers le studio.

- Hé Gringe, t'sais quoi, c'est une revanche de mon corps ça, lança Orelsan.

- À bon ? Genre la bouffe, l'alcool, les clopes et tous ?

- Non... Non, j'ai baisé une meuf dégueulasse la semaine dernière !

Gringe sourit pendant que son ami se mit à tousser violemment.

- Une fois qu'on a fini avec les gars, on va chez le doc, ok ?... Orel ?

- Oui, oui, désolé, je ravalais un mollard, dit le rappeur en riant.

Voilà, je ne sais pas trop ou on va avec ça, mais bon, des avis ?

MaladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant