Citation 62.

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Petit à petit, elle a arrêté de parler. Elle s'est confrontée au bruit trop longtemps et c'est le silence qui a fini par gagner ou plutôt, la gagner. Elle n'avait plus envie de rien, ni de personne. La seule chose qu'elle voulait encore un peu, c'était partir. Fuir. S'abandonner à toute folie imaginaire. C'était son dernier recours, son dernier espoir. Elle voulait tout faire pour rendre ça possible mais elle ne voulait pas être sauvée. Elle ne voulait pas se sauver. Au fond, elle l'aimait bien, sa solitude, sa dépression, sa tristesse. Tout ça n'avait rien d'attirant, pourtant, cette atmosphère était morbide, sombre, sans l'ombre d'une escale, à chaque opportunité elle se disait; Est-ce mal ? Elle voulait qu'on la regarde, qu'on s'intéresse à elle, mais elle voulait aussi qu'on la laisse tranquille, qu'on l'ignore complètement. Bizarre, cette fille. Avec elle, c'était tout ou rien. Elle était attirée par les opposés, ne supportait pas les choses faites à moitié. Quant aux gens, elle ne supportait pas qu'ils soient normaux. Elle voulait se battre pour les relations auxquelles elle voulait tenir, à condition que la personne en question soit mystérieuse, pas très lucide, assez étrange, un peu philosophique. Elle voulait quelqu'un qui la comprenne en un regard. Quelqu'un qui lui propose de vivre des trucs de fou, qui lui fasse comprendre qu'on a qu'une seule vie. Elle s'ennuyait, tout le temps. Elle rejetait toute forme de routine. Elle voulait qu'on la rassure, qu'on lui dise que ça allait passer même si on n'en pensait pas un seul mot. Petit à petit, elle a arrêté de parler. Elle s'est confrontée au bruit, elle a arrêté de vivre aussi.

Citation Triste 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant