Loutitre 5

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PDV Jimmy:

Me retrouvant à la rue, je cherche un endroit où passer la nuit. Instinctivement je me dirige vers cette fameuse forêt. Sur ce lieu immense et magnifiquement beau.
Avec son Petit cours d'eau qui zigzag entre les arbres, emmenant les feuilles mortes et les brindilles, laissant différents insectes glisser le long de cette eau si claire, si lumineuse et brillante.
Cette forêt qui cache un nombre d'animaux inimaginable, comme des écureuils, des lièvres, des sangliers, des biches, des oiseaux et pleins d'autres petites ou grosses bêtes vivant en paix dans ce territoire normalement privé.

Je marche lentement regardant cet espace sauvage si merveilleux.
Écoutant chaque brindilles et feuilles séchées craquer sous mes pieds.
Inspectant chaque bruit que les animaux peuvent faire.

La nature est pour moi l'unique chose qui puisse me faire voyager à travers ses mystères. C'est si sublime. On s'y sent bien, loin de tout, oubliant les problèmes ou évacuant cette tristesse, cette rage ou autres émotions.

La nature nous aide, pourtant elle n'est pas assez respectée.

Je m'assois à mon tronc d'arbre, celui que je ne quitte plus depuis que je suis arrivé ici. Enfin, depuis que j'ai découvert cet endroit, depuis que j'ai un peu plus de liberté.

Je ferme les yeux, laissant mon ouïe s'évader la où elle veux, me faisant entendre des bruits uniques ou familiers.

Des petites perles se forment aux coins de mes yeux, je me demande bien qu'est ce que j'ai pu faire pour avoir une telle vie, j'ai bien du faire quelque chose de mal pour avoir ce mérite. Je suis en colère contre mon père, mes oncles et tout le monde.
Oui le monde. Ce monde si injuste, violent, égoïste, et je peux encore en siter... Mais je suis aussi enragé contre moi, tout à commencé à ma naissance...

Je suis angoissé car je sais que même si mon père m'a demandé de dégager, il va vouloir me retrouver coûte que coûte. Et puis laisser ma mère seule la bas ne me met pas en confiance... Pas du tout...

- Pourquoi tu insistes autant à venir chez moi?

Je sursaute et sans même lever la tête je sais de qui il s'agit.
Je ne réagis pas, mes yeux continuent de regarder la petite rivière, se battant contre les larmes.

- Et pourquoi tu pleures chaque fois que tu es ici ?

Je fronce les yeux et les sourcils si fort pour ravaler mes larmes que j'en ai mal.

- Pourquoi tu poses autant de questions inutilent qui ne te regardes pas? Dis je la gorge serrée.

- Et bien parce que tu es sur mon terrain. Donc ça me regarde un minimum.

Je hausse les épaules pendant qu'il s'assoit à mes côtés. Je sens son bras se crispé quand celui ci frolle le mien ce qui me procure un frisson tout le long de ma colonne vertébrale, me mettant mal à l'aise. Mes joues s'empourprent légèrement à cet effet.

Je sais qu'il sourit. J'ai l'impression que c'est un jeu pour lui. Mais moi ça ne m'amuse guerre.

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés dans cette position, sans parler, sans se regarder, à seulement écouter les oiseaux piailler et les feuilles s'entrechoquées, mais c'était tellement agréable. Tellement rassurant et apaisant.
Mais Elden décide de mettre court à tout ça, pour me demander :

- Pourquoi tu n'étais pas ici hier soir ?

Il tourne la tête vers moi espérant que je lève les yeux vers lui et que je lui donne une réponse, mais j'en suis incapable. Trop honteux de mon état.
Je balbutie finalement quelques mots voyant qu'il ne lâcherai pas l'affaire. Le fait qu'il me regarde comme ça me stressait et me rendait mal à l'aise.

- J'avais eu un empêchement...

- Quel empêchement ?

- ça ne te regardes pas, arrête avec tes questions s'il te plait.

Il répond simplement d'un hochement de tête. Je me demandais quand est ce qu'il allait partir, non pas qu'il me dérange, mais j'ai juste envie d'être tranquille.

- Je vais devoir rentrer pour manger, tu veux venir avec moi? Me demande t-il en se levant.

Je le regarde se dépoussiérer ses vêtements pendant que mon cœur s'emballe à sa proposition.
L'idée de voir sa famille me fait flipper, je suis très timide et je suis mal à l'aise avec les gens que je ne connais pas. Surtout si il y a beaucoup de monde. Mais je sais bien que je ne mangerai pas ce soir. J'hésite.

- Aller s'il te plaît ? Me supplie t-il.

- Non Elden... Je dois rentrer chez moi. Je dis d'un regard désolé.

Je lui lance un faux sourire avant de me lever et de commencer à partir.

- À demain ! Me lance t-il.

Je me retourne et il me sourit. J'acquiesce d'un petit mouvement de tête vers le bas et continue ma marche, m'enfonçant dans la forêt petit à petit.

Mes larmes sortent d'elles mêmes n'aillant plus la force de les retenir. Je continu de marcher sans m'arrêter, pensant d'un coup à rien, d'un coup à tout. Je me suis même surpris à penser à Elden. Je me sens nul, il a voulu être gentil, et je n'ai rien fait pour l'être moi aussi.
Les chiens ne font pas des chats, je tiens peut être de mon père ? Peut être que je ne suis pas aussi gentil que je le pensais.
Je me laisse tomber au sol, laissant entendre un poids mort s'écrouler dans la forêt, résonnant entre les arbres.
Je ne suis pourtant pas bien grand. Pourtant, mes oreilles me font de plus en plus mal, ce sifflement ne cesse de détruire mes tympans, ma tête est prête à exploser. La douleur se répand dans tout mon corps, passant bien dans mon cœur lui faisant louper des battements.
Cette sensation me rend incontrôlable, je hurle de douleur, me tortillant dans tout les sens.
Mes mains sur mes oreilles, suppliant que ça s'arrête.
Je cris et tape ma tête contre une racine d'arbre, pensant que ça atténurai mes souffrance.
Je me cogne à n'en plus finir, comptant plus le nombre de fois où mon front percute le sol.
Je me sens partir, ma tête tourne de plus en plus, la douleur continue de s'intensifier.

Le seul truc que j'ai pu entendre avant de partir dans le néant était un grognement sourd, me perçant les tympans une bonne fois pour toutes.

Le loup et la sourisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant