Journal : Mystères d'une nuit

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02/03/2018
19h16

La nuit a ce quelque chose d'un mystère non résolu. Impénétrable, impassible, imprévisible, elle a l'air d'un sage saluant la mort qui approche, d'un mouvement imperceptible de la tête. En cet instant, elle m'apparaît teintée de rose et de gris. Noire, au premier abord, serait-ce une émotion qui transparaît de cet être impossible ? Rose... Rougit-elle ? Gris... Pâlit-elle ? Je ne saurais dire -ou écrire- ce que peut bien cacher cette immense étendue de rien. Si je le savais, je n'en dirais rien. Il est des choses que l'Homme n'a nul besoin de voir, savoir, comprendre. Pour mon plus grand malheur, il en a l'envie. Ces choses sont au mieux sacrées -non religieusement, mais symboliquement-, et au pire dangereuses, effrayantes, inutiles à notre survie et visant plutôt notre mort intérieure.
Ce soir, je suis bienheureuse. Il me reste encore la nuit, à laquelle les Grands de ce monde n'ont pas encore touché.

02/03/2018
19h31

J'ai remarqué des oiseaux d'un noir profond perchés sur les branches d'arbres dévêtus par l'hiver. Je les ai quelques instants admirés -j'ai toujours aimé les oiseaux. J'ai alors compris, au contraste de leur plumage sur le ciel, et en baissant mon regard sur la ville, que l'Homme était responsable de cette nuance rosâtre ; le gris semblait représenter la pâle fureur du ciel -je ne pouvais plus l'appeler « nuit »-, à moins que ce ne fusse la mienne. Les lumières artificielles brillaient d'impudence : elles me provoquaient.

Mes Ecrits AléatoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant