Je voudrais me noyer dans un champ de crocus
Rouges ; ils ouvriraient leurs milles pétales
Et me masqueraient l'azur.
Ma paralysie délicieusement latente
Causera-t-elle ma perte ?
Ne fais qu'empirer le sentiment qui me serre le cœur,
Depuis longtemps déjà.
Impuissance.
Je chercherai dans les méandres de mes échecs
Puis-je me repentir ?
Un moyen de te sauver.
Si je hurle
Me comprendras-tu ?
Le ciel se meurt. Mes yeux, bientôt
Perdent leur limpidité.
L'éclat de mes iris en disparaissant
A rendu le monde laid.
Les couleurs qui peignaient nos souvenirs
Vas-tu les oublier ?
Se ternissent.
Le temps file entre mes mains.
Tout comme
Le précieux liquide d'or et de sucre qui a coulé entre mes doigts.
Ton visage resplendit.
Le sang qui salit tes joues si blanches
Est-ce le mien ?
Alors te voilà touchée par ma laideur.
Pardon.
Ce qui court dans tes veines.
Cet instinct.
Ce vibrant désir.
Non. Rien de cela ne t'a traversé.
Moi qui ai si longtemps cru,
Égoïste, que tu étais mon reflet.
J'aurai voulu t'offrir
Les plus beaux atours
Ta beauté si pure en aurait été chamboulée
J'aurai voulu te montrer
Un monde magnifique, digne d'abriter ton innocence
Mais c'est moi qui l'ai rendu hideux
J'aimerai t'entraîner entre les fleurs, à mes côtés.
Ta main serre la mienne
Sais-tu que sur ma paume
Du sang luit encore et toujours ?
Réconfort que je ne mérite pas.
Ma beauté de cristal,
Dépeinte comme supérieure à la tienne,
N'est que feinte.
La chaleur de ton corps
Réchauffe mon âme
Te manquerais-je ?
Laisses-moi une dernière fois te faire entendre
Ma triste chanson.
Mon dernier souhait est pathétique
À l'image de ma vie.
Souviens-toi de moi.
Fais que mon souvenir perdure dans ton esprit si pur.
Apaises mon âme.
Ah !
Que de ridicule.
Si je pouvais bouger
Mon visage laid se tordrait de rire.
Les crocus le font pour moi.
Il me semble que...
Le soleil brille.
Ou est-ce toi ?
Si tu es l'astre qui a guidé mes pas
Alors j'ai été l'ombre qui a perverti les tiens.
Les pétales couvrent mon corps
Étreignent mon cou.
Tu deviens si trouble
Un mirage ?
Que je te distingue à peine du pan de ciel que j'aperçois encore.
Si je pouvais
Te rendre tes caresses.
Tiens.
Voilà que les crocus fanent.
Mes derniers compagnons
Laissent tomber leurs écarlates pétales.
Bientôt
Je ne te verrai plus.
Alors
Une dernière fois.
Je veux t'offrir la seule chose que je suis en mesure de tenir à l'abri du vice.
Mes souvenirs...
La si douce mélodie
Du sang qui coulait dans mes veines
A fané à la suite des fleurs.
Nous voilà sur le point de se séparer.Petite sœur.
Je ne sais même pas pourquoi j'ai écrit ça. Franchement personne ne va le lire, alors j'aurai mieux fait de ne pas le poster. Euh, c'est peut-être parce que je sais que personne ne va le lire que je le publie... Bref. Je voulais juste préciser que ce texte n'est absolument pas adressé à ma vraie petite sœur. Et c'est tout. Au cas où, quelqu'un atterrirait miraculeusement par là et descendrait jusque ici, je ne suis pas folle. Pour la forme on ne sait jamais, merci de m'avoir lu.
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Crocus
RandomJuste plusieurs textes étranges, destinés à être revisités pour un éventuel ajout à Under the Paulownia