La sonnerie du lycée venait de retentir. Ce son n'avait jamais été aussi libérateur de toute ma vie. Mes années lycées étaient enfin terminées, bon, pas totalement puisqu'il me restait encore la remise des diplômes qui allait avoir lieu dans 2 jours. Après cela, enfin libre, j'allais être. C'était un grand soulagement, vous ne pouvez même pas imaginer à quel point.Je passais la porte de la classe pour la dernière fois puis me dirigeais à mon casier pour récupérer mes affaires, pour la dernière fois également. Dans les couloirs, il y avait une atmosphère chargée en émotions contradictoires, certains pleuraient, d'autres riaient. Pour ma part, même si je ne riais pas (parce que tout simplement, je n'avais personne avec qui rire), je me situais plus dans cette deuxième catégorie. Pleurer pour la fin du lycée? Ah ça non, jamais.
A cet instant, j'étais plutôt fière de moi, d'avoir tenu ces 3 années dans ce même bâtiment avec toujours les mêmes personnes. Ces personnes qui ne font pas attention à vous, ou qui se moquent de vous, dès que vous avez le dos tourné. En même temps, je n'étais pas le genre de personne sociable, à avoir des tas et des tas d'amis. La seule amie que j'avais, Iris, avait disparu de la circulation quelques mois auparavant. Je m'étais donc retrouvée toute seule, sans personne avec qui affronter ce lourd quotidien qu'était le lycée.
Au même moment, je passais devant le tableau d'affichage qui était rempli d'affiches en tout genre, mais aussi de disparitions inquiétantes d'adolescents étudiants à Eagles Falls Hight. Iris en faisait partie. Je détournais rapidement le regard pour ne pas pleurer, car oui, elle me manquait toujours, terriblement.
Une fois les portes de l'école passées, je pris une grande bouffée d'air frais...les vacances d'été pouvaient enfin commencer, et mes vraies occupations également: lire, écrire, courir... tout ce que j'aimais. Ces vacances était pour moi l'occasion d'en profiter avant la rentrée en école d'architecture, rêve que j'allais (enfin) toucher du doigt. Bon pour ça, il fallait que je déménage à Portland, à une heure et demi d'ici. Quitter ma famille n'allait pas être facile, mais il le fallait.
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« Way down we go » de Kaleo résonnait toujours dans mes oreilles, le bus n'allait pas tarder à stopper à mon arrêt situé à quelques mètres de chez moi.
Une fois rentrée à la maison, je n'avais qu'une seule envie, aller me défouler. Depuis plusieurs années maintenant, faire mon petit jogging dans le quartier, était un rituel pour moi, afin de me vider la tête et de ne penser à rien. En parlant de quartier, le nôtre était vraiment très tranquille, plus tranquille, impossible. Aussi loin que je m'en souvienne, Eagle Falls a toujours était notre ville. Toujours, tous les quatre: mes parents, mon grand frère Marcus et moi.
Une fois changée, je sortis de la maison encore vide, personne n'était rentré du travail. Je vissais alors mes écouteurs dans mes oreilles, puis me mis à courir, d'abord lentement puis plus rapidement, sur le rythme de « Maniac » de Michael Sembello.
Comme à chaque fois, mon petit rituel, je m'arrêtais pour reprendre mon souffle devant le manoir Conwell. Une vieille bâtisse abandonnée située dans le virage de notre grande rue. Vous voyez le genre de manoir que l'on évite à cause de ce qu'il pourrait y avoir à l'intérieur, et bien c'était ce genre de manoir. Avec mon frère on l'appelait « Manoir hanté », bien que nous n'ayons jamais vérifié s'il l'était vraiment. Le manoir avait de beaux ornements sur le devant. Il était également tout de gris vêtu, sali avec le temps et par l'absence de nettoyage. Il avait du charme, en terme d'architecture, il était juste parfait, du moins, à mon goût.
Je pris une grande inspiration, quand une voix s'éleva:
- Tu veux que je te prenne en photo devant ma maison?
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Marqué(e)s - Tome 1: Le pouvoir de l'encre
Paranormal« Avez-vous déjà eu l'impression d'être différent des autres? Ou de ne pas être la personne que vous croyez être depuis toujours? Moi oui, c'était mon cas, ou du moins je m'en doutais...mais ce n'était qu'un doute...juste un petit doute. Ma famille...