Chapitre 3 [C]

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(média tenue de Tania)

Le match commence et mon équipe a l'avantage, comme je l'avais prévu. Je passe dans le dos de mes adversaires, demande le ballon en effectuant une course, et marque en suspension.

1-0 pour nous.

Remise en jeu au centre, c'est à nous de défendre. Je me mets en place entre mon but et le géant qu'est Noa. Le coup de sifflet retentit, et on commence à jouer. Les passes s'effectuent très doucement, pendant que nous sommes en défense dans les six mètres. Puis, d'un coup, ils accélèrent la cadence et Sacha arrive à en mettre un.

Une nouvelle remise en jeu au centre, et on recommence. Je me place en ailière et passe la balle dans le dos. On me refait la passe, et je m'engage pour marquer, sauf que je me retrouve face à un problème. Sacha est en défense et risque bien de m'empêche de marquer. Une solution me traverse l'esprit. Je passe la balle à Théo, on se replace, et on tente de réengager le jeu en notre faveur. Je n'essaye pas de passer dans son dos, puisque les joueurs peuvent le prévoir. Je décide donc de m'engager au poste d'ailière. On me fait la passe, sauf que je vois Sacha arrive sur moi. Je prend la décision de passer la balle à Aaron qui est de l'autre côté, et qui marque le but avec une facilité étonnante.

Quinze minutes plus tard, nous avons fini le match. Les coachs sont plutôt contents de nous, mais, d'après eux, il nous faut corriger quelques petites choses.

Je pars me changer dans les vestiaires, et, une fois prête, j'attends Théo comme une clocharde, assise par terre, près des vestiaires des mecs. Sacha sors en premier et me lance, l'air malicieux :

- Bah alors, on attend que les vestiaires soient libres pour faire des cochonneries ?

Agacée, je ne réponds pas. Le silence est le plus grand des mépris, c'est ce qu'on m'a appris.

- Une petite soumise... intéressant.

Ça commence à me saouler ! Je ne dis rien, et j'essaye de ne pas céder à ma colère.

- Quand je te parle, aies au moins l'obligeance de me répondre, dit-il durement.

- Mais laisse moi tranquille ! J'attends là, tranquillement, et toi tu viens me faire chier ! Je t'ai rien demandé, donc arrête un peu, et ferme la non ?!

- T'as tout gagné, Andrew, suspendue pour vulgarité envers son entraîneur. C'est vraiment dommage... Une semaine ça me paraît bien.

- T'es vraiment un sale con ! T'as eu ce que tu voulais. T'es fier de toi j'espère ! Pas de problème, je me casse !

Je pars tandis que je l'entends rire dans mon dos. Je ne cherche pas à comprendre, je sors au plus vite de l'établissement. Je rentre à pied même si c'est un peu loin, je veux juste être seule.

Manque de chance, il commence à pleuvoir... Je cours le plus vite possible et rentre à la maison. Ma mère adoptive, Catherine me demande comment cette journée s'est passée, et je lui réponds rapidement, et assez froidement :

- Vraiment pas envie d'en parler, je vais me laver et je file dormir, à demain Cath.

Catherine est assez cool par rapport à ça. Elle ne s'énerve pas, même si je lui parle comme à un chien. Elle me comprend un peu... enfin je pense. Je monte dans ma chambre, et me mets en pyjama quand je reçois un message de Théo. Je ne le lis pas, et préfère l'appeler :

- Allô Théo ?

- Tania, pourquoi tu m'as pas attendu ? Je t'ai cherché partout ! En plus il pleuvait ! T'étais censée revenir avec moi !

- Je suis désolée, mais là je suis en train de tomber en dépression...

- T'exagères pas un peu, non ?

Je lui raconte tout ce qu'il s'est passé pendant son absence, puis finis par lui déclarer, la voix brisée par les sanglots :

- J'en ai marre Théo... Les cauchemars reviennent souvent, et comme d'habitude je me réveille, et finis en nuit blanche. Je n'arrive jamais à me rendormir après ça...

- Eh, Tania... calme-toi... je suis là, tout va bien. Respire... Tu veux que je vienne ?

- T'inquiètes, juste, attends que je m'endorme avant de raccrocher. S'il te plait ! dis-je avec un ton suppliant.

- Pas de problème. Ça va aller, je ne te quitte pas. Dors bien princesse, me souffle-t-il.

Après une heure animée entre discussions et autres, j'arrive enfin à m'endormir sans encombre.

Le lendemain, je me lève, m'habille. Un élan de courage et de provocation me submerge. J'opte donc pour un crop-top ouvert sur les côtés, un short bleu très clair qui tourne vers le blanc, et une chemise à carreaux que je noue à la taille. J'ajoute à cela une paire de bottines à talons cloutées et quelques accessoires, comme une montre et des bracelets. Pour la coiffure, je me fais une simple queue de cheval haute qui fera très bien l'affaire.

Je ne mange qu'une pomme parce que je n'ai pas très faim. Je l'ai à peine terminée que le klaxonne de la voiture de Théo retentit. Je sors de la maison et entre dans la voiture. En route pour le lycée ...

On se gare sur le parking, et nous prenons la direction des espaces verts. Nous nous asseyons sur un banc où nous reparlons de l'incident survenu hier. Je lui confie mes craintes :

- J'ai peur Théo... J'ai peur qu'il revienne. Il va bientôt sortir, Catherine et David ne me le disent pas, mais j'ai compté les jours, les mois tout ce que tu veux, je...

- Arrête de te torturer l'esprit comme ça, tant que tu es avec moi, il n'y aura pas de problème et ça tu le sais, hein ? dit-il en me regardant dans les yeux, une main agrippant mon menton et l'autre sur mon genou.

- Oui, mais...

- Il n'y a pas de mais. D'ailleurs, je vais aller voir ce petit merdeux de Sacha, et lui donner une bonne correction. Personne n'embête ma princesse... Enfin, personne à part moi, rigole-t-il.

C'est à ce moment la que la sonnerie retentit et que nous partons en cours.

Un nouveau coach [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant