Je me dirigeai vers les panneaux lumineux qui indiquaient « Porte d'embarquement vol A71 Sydney ». Je quittai mon pays natal : La France pour 1 an. J'avais en effet pris la décision de partir en échange universitaire pour améliorer mon anglais. Quitter la capitale pour une autre, plus grande encore. Pas l'idéal me direz-vous. Mais j'avais bon espoir que celle-ci me changerait de mon train-train habituel. La mer, le sable, le soleil et les kangourous n'auront rien à voir avec les caniveaux sales et les ruelles qui empestent les poubelles de cette ville lumière dans laquelle je vivais depuis bien trop longtemps. J'observai les maisons, les voitures, les arbres rétrécir au fur et à mesure que l'engin prenait de l'altitude.Je fus réveillée par une des hôtesses, qui m'informa que nous entamions notre descente vers ma nouvelle vie. Je la gratifiai d'un sourire et ouvris le store de mon hublot pour regarder ce paysage des plus arides. Une fois mes valises en main, je regardai toutes les personnes qui patientaient. Parmi cet attroupement, un garçon au teint hâlé et aux yeux légèrement bridés tenait une pancarte indiquant mon nom « Alésia ». je me dirigeai vers le basané.
« - Eligia ? Tenta-il avec peu d'assurance
- Alésia. Appelle moi Sia, ce sera plus simple pour toi. Lui souriais-je dans un anglais approximatif. »
Il se présenta rapidement. Je compris qu'il s'appelait Calum Hood et qu'il était originaire de Nouvelle Zélande. Malgré l'accent, je me débrouillais pour toujours déchiffrer ce que le jeune homme avait à me dire tandis que lui prenait toujours la peine de corriger mon faible anglais. Cela serait peut-être plus facile que je ne l'avais imaginé. La soirée passa rapidement, il me fit visiter les alentours du campus universitaire qui était absolument gigantesque : plus d'une dizaine de bâtiments, des espaces verts, des complexes sportifs : salle de sport, gymnase, des piscines... Je ne devrais pas m'ennuyer ici ! Quand la nuit tomba, le climat sec et chaud laissa place à une légère brise très agréable. Calum m'informa que les étudiants étrangers étaient logés selon leurs origines.
Mon logement se situait à quelques mètres des plages, celui-ci était entouré de maisonnettes voir bungalow meublés, exactement comme la mienne. L'entrée donnait sur un salon ni trop grand ni trop petit. La clarté des meubles et des murs donnaient une impression de fraicheur qui contrastait étrangement avec la chaleur de l'extérieur. Les carreaux bleus pastel qui ornaient le bar qui séparait la cuisine du salon ne faisaient qu'amplifier cette sensation polaire. Je me dirigeai vers la porte grise dans le fond du salon tout en contournant le sofa bleu ciel. Quand j'entrai dans la chambre mon regard fut directement attiré par le grand mur de lambris blanc, je m'y voyais déjà accrocher mes esquisses. Un grand lit deux places trônaient au centre de la pièce, une porte sur la gauche donnait sur la salle de bain munie d'une douche, d'une vasque et de toilettes. Epuisée, je me dirigeai vers le lit. Lasse, je m'autorisai à fermer les yeux sans même vider mes valises.
Une semaine s'était écoulée depuis mon arrivée à Sydney. J'avais donc pu m'installer, me remettre du décalage horaire, et faire connaissance avec quelques étudiants. Certains en échange universitaire comme moi, d'autres s'avérant être les amis de Calum : Michael le plus âgé m'avait particulièrement bien accueilli. Il était en dernière année dans notre fac en section musique, comme les trois autres d'ailleurs. Ashton le rigolo, je m'étais très vite entendu avec ce dernier, et Lucas qu'on appelait plus communément Luke. Il était plutôt discret, à vrai dire pas très avenant je n'avais échangé qu'un bref regard avec celui-ci lors des présentations.
Il y avait aussi mon voisin, mon mystérieux voisin. Lors de mes premiers jours sur le campus j'avais reçu une lettre. Je l'avais ouverte pensant qu'elle m'était destinée mais, lors de la lecture des premières lignes, j'avais immédiatement compris que je n'en étais pas le destinataire. Celle-ci s'adressait à mon voisin le plus proche : le seul qui n'était pas français d'après le reste des étudiants en échange. Il était apparemment originaire de Sidney. Je ne l'avais encore jamais rencontré ni même entrevu. J'avais donc pris l'initiative de refermer cette lettre et de lui griffonner un mot d'excuse.
« Bonjour, j'ai reçu cette lettre, qui vous était a priori adressée. Je tenais à vous la remettre en mains propres. Mais vous n'êtes visiblement pas dans les environs en ce moment. Celle-ci est ouverte, et je vous prie de m'excuser. J'ai en effet lu les quelques premières lignes avant de me rendre compte de mon erreur. Je vous souhaite une bonne journée j'espère vous rencontrer bientôt.
Votre voisine. »
Le soir même j'avais reçu une réponse des plus positives. Celui-ci ne m'en voulait absolument pas il s'était même réjoui, m'expliquant que personne n'avait jamais pris la peine de lui écrire une lettre pour une quelconque raison.
Depuis ce jour nous avions entamé une correspondance mais je ne l'avais toujours pas rencontré, et cela ne me dérangeais pas. Nous avions même fini par nous tutoyer mais, malgré cela, nous ne nous étions pourtant jamais donné nos prénoms. Je me dirigeais songeuse vers ma boite aux lettres. Quand je vis le morceau de feuille je n'eus pas besoin de regarder la signature. Je reconnu de suite les dénivelés de cette écriture que j'avais fini par connaitre intimement, recevant plusieurs lettres par jours depuis une semaine.
« Bonjour, J'espère que tu vas bien, et que tu as passé une bonne journée. Oui j'ai décidé de t'écrire dans ta langue natale. Je ne sais pas si c'est une réussite ! Mais le principal c'est d'essayer n'est-ce pas ? Quand penses-tu que nous nous rencontrerons ? Cela fais plus d'une semaine que nous conversons je suis sûr que nous pourrions nous entendre non ? Je te laisse on m'attend à bientôt.
Ton voisin
Plus tard dans la soirée je me retrouvais chez Calum. Nous avions prévu de faire un barbecue tous les cinq : Calum, Ashton, Luke et Michael. Nous étions tous réunis autour de la table basse en intérieur histoire de boire un verre en attendant l'heure de manger. J'aidais calum dans la cuisine ouverte.
-Fais-moi penser à racheter des merguez il n'y en aura pas pour tout le monde. Surtout avec ASH dans les parages. Me lança-t-il avec un clin d'œil.
- Il y a une manière très simple de t'en rappeler. Je me muni d'un crayon et d'un post-it. Ou j'écrivis « Achètes des merguez idiot »
- Ton anglais s'améliore de jour en jour. Pouffât-t'il.
A ce moment-même, Luke entra dans la pièce en silence avec l'idée de reprendre une bière. J'accrochai le post-it une fois qu'il eut refermé la porte du frigo. Le blondinet jaugea de ses yeux bleus quelques secondes, le morceau de papier. Puis se tourna vers moi un sourire au coin des lèvres et me lançât :
-Quand penses-tu que nous nous rencontrerons ?
- Depuis quand parles-tu français ? Demanda calum avec étonnement.
Je le regardais sans dire un mot et fini par lui sourire.
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Travel Journal In Astralia
FanfictionJe me dirigeai vers les panneaux lumineux qui indiquaient « Porte d'embarquement vol A71 Sydney ». Je quittai mon pays natal : La France pour 1 an. J'avais en effet pris la décision de partir en échange universitaire pour améliorer mon anglais. Quit...