J’ai soif. Il fait une chaleur épouvantable sur Paris aujourd'hui. Je decapsule une bouteille de Perrier et avale d’emblée trois rasades sans respirer dans l’espoir un peu fou d’avaler en même temps la fraîcheur de mon réfrigérateur.
Je me poste à ma fenêtre et laisse les bulles de mon eau gazeuse perler au coin de mes paupieres. Pas un son à l’extérieur, les oiseaux dorment depuis longtemps. Seules les lumières de la ville sont volubiles. J’aime tellement leur verbiage que j’ai appris à le traduire et à y répondre à coups de hochements de tête et de sourires entendus.
Une notification retentit. De mon ordinateur. Mon sourire se fait franc et mon coeur tambourinant. C’est toi qui me réponds, toi dont je ne connais que le prénom : Enéa. C’est basque de ce que tu m’as dit. Et en basque Enéa veut dire “à moi”.
Cela fait quelques semaines maintenant que nous échangeons virtuellement. Tous les jours, à longueur de temps, toutes les nuits jusqu’au petit matin. Je ne connais pas le son de ta voix et pourtant, je t’entends partout. Je ne connais pas le grain de ta peau et pourtant il frémit contre moi.
Tu ne le sais pas Enéa mais depuis un moment déjà, je rêve que tu sois à moi.
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La chambre d'hôte
Short StoryDepuis quelques semaines, Eugénie échange virtuellement avec Enéa. L'une est parisienne, l'autre basque, les deux sont timides et éprouvent des difficultes à se livrer. Au fur et à mesure, elles s'attachent l'une à l'autre et l'horizon d'une chambre...