Journal de Tyler :
<<Cinq ans. Voilà maintenant cinq ans que j'ai été contaminé par le virus JL3. Cinq ans que je vis isolé du reste du monde. Le pire dans toute cette histoire, c'est que je l'ai fais exprès. Maintenant je regrette tellement ! Voici l'histoire de ma vie, plus précisément comment elle s'est arrêtée...
Il y a cinq ans de cela, les scientifiques découvraient un virus encore inconnu de tous. Il le nommèrent JL3. Ce fameux virus avait la particularité de ralentir le vieillissement et même d'empêcher la mort de l'individu contaminé. Tout le monde ne parlait plus que de cela. Tout le monde voulait être en contact avec ce virus pour rester jeune et beau pour l'éternité. Je faisais parti de cette bande d'imbéciles qui pensaient que l'immortalité alimenterait leur bonheur. Quel bonheur ?
Pendant de longs mois, j'ai tout fais pour être en contact avec le virus. Je ne voulait pas mourir pour pouvoir profiter de toutes les belles choses de la vie, sans jamais avoir la peur qu'elles s'arrêtent. Depuis le décès de mes parents de mes parents, j'ai peur de la mort. Je crois que ça a beaucoup joué dans ma décision de me faire contaminé. Voilà comment j'ai procédé...
Un jour, j'ai appris qu'un laboratoire du centre ville était en possession du virus pour l'explorer et l'analyser. Mon meilleur ami de l'époque travaillait dans ce laboratoire. Je l'ai donc invité à boire un café dans le but de lui voler son badge. Je sais, c'est moche. Je n'étais plus moi-même. J'étais obsédé par l'idée de ne jamais mourir. Pour moi, c'était comme une sorte de chirurgie esthétique. Une fois le badge dérobé, je me suis introduit clandestinement dans la salle d'analyse du laboratoire où se trouvait une fiole de virus JL3. Elle était là, devant moi, la porte d'entrer vers ma vie, ma vie sans mort. J'ai débouchonné la fiole et j'ai déversé du virus partout sur moi : dans ma bouche, mon nez, mes mains... D'un coup, je me suis senti bien. Comme libéré. C'est après que ça c'est gâté...
Bien évidement, mon intrusion n'est pas passé inaperçu. La police traquait jour et nuit le voyou qui avait dérobé le virus qui, a leurs yeux, était le plus destructeur de la planète. Un après-midi, on frappa à la porte. C'était fini. J'étais pris au piège. J'étais tellement pressé d'avoir la potion miracle que je n'ai pris aucune précaution : ils ont trouvé mes empreintes sur les poignets de porte, mon visage sur les caméras de surveillance. J'étais pris à mon propre jeu. Mais le pire reste à venir...
Après mon arrestation, j'ai été exilé avec des centaines d'autres infectés, sur une île isolée et inconnue de tous. Une fois là-bas, j'ai été placé en milieu stérile, afin que je ne divulgue pas le virus dans toute la base de désintoxication. Je suis maintenant seul dans ma cellule, comme un prisonnier, un délinquant. Dedans, j'ai des filtres à air et tout ce que je touche est sans cesse désinfecté. Je voulais une vie palpitante, sans crainte qu'elle s'arrête. Je suis finalement devenu un vrai parasite pour la population. Lorsque les médecins du centre entrent dans ma cellule pour me donner mes médicaments, à manger ou faire une prise de sang, ils sont terrifiés. Ils ne le montrent pas mais au bout de cinq années coincé dans ce trou à rats, je commence à connaître les signes. Ils ne s'approchent pas trop près de moi, leurs mains tremblent et leurs voix déraillent lorsqu'ils me demandent comment je me sens aujourd'hui. Ils ne restent pas longtemps dans ma cellule, juste le temps des soins quotidiens. Je n'ai jamais voulu de cette vie de répulsif.
Pour conclure cette malheureuse histoire, je dirais que j'ai tout raté. J'ai avalé ce produit toxique en pensant me soulager. C'est tout le contraire ! Au moment où je vous parle, seul dans ma chambre stérile, sans famille, sans rêves et sans avenir, tout c'est inversé dans ma tête. J'aimerais avalé tous les comprimés possibles, fermer les yeux doucement et ne jamais me réveiller. Je voudrais attraper un scalpel, me trancher les veines et laisser mon sang s'écouler petit à petit, sentir la mort qui monte en moi, mon esprit qui se libérer de ce corps infecté, de cette vie pourrie.
Je crois que pour la première fois de ma vie, je veux mourir>>.