Elle était en retard. Elle se précipitait pour avoir son bus qui la conduirait à son travail, un petit job dans un café pas loin de chez elle.
Elle enfila à toute vitesse son manteau rouge et se chaussa de ses baskets.
Selon elle, qui ne mettait que des baskets, c'était plus confortable et assurait une meilleure productivité. L'argument clé qui lui donnait le droit de se vêtir de ce type de chaussures au travail.
Elle courrut donc jusqu'à la machine qui le transporterait jusqu'au café.
Elle entra, passa devant le compartiment "androïdes" et s'assit. Elle regarda à la fenêtre automatiquement mais dans le fond, elle pensait à tout autre chose.
Elle réfléchissait en temps que grande amatrice d'histoire à l'étrange similarité entre cette séparation entre les androïdes et les humains et celle des Blancs et des "Colorés" autrefois.
Puis elle sortit des ces pensées récurrentes à chaque fois qu'elle prenait le bus, et admirait le paysage qui défilait à folle allure par la fenêtre.
Elle habitait dans le coeur du centre ville ce qui lui permettait d'être à proximité de tout et de vivre dans un environnement soigné, propre et rempli de technologie qui lui facilitait la vie. Du matin au soir, les couleurs qu'elle voyait était du bleu et du blanc avec aussi un peu de gris.
On était bien loin de ce qu'avait connu ses parents ou ses grands-parents : les véritables pierres, des petits pavillons colorés qui se salissaient si on y faisaient rien. Aujourd'hui, dans le centre ville, toutes les façades sans distinction était lavés soit par des machines gérés par des androïdes ou par les androïdes eux-même.
Pourquoi fatiguer les humains si on pouvait fatiguer des "bouts de ferraille" comme les appelaient les réticents à cette technologie.
Le bus s'arrêta en douceur et les porte souvrirent automatiquement. Elle descendit en payant grâce à la bande de à peu près trois mètres, indistinguable à l'oeil nu qui virait l'argent de son compte sur celui du concerné.
Le jeune femme déboucha directement sur le café où elle travaillait. Elle aurait préféré un café plus "authentique" comme celui qui se tenait à deux pas de là, mais elle avait été embauché dans ce café récent, moderne et sans goût.
Les portes automatiques s'ouvrèrent sur son passage. A peine arrivé, elle était désespérée. Aucune odeur de café, non, de puissantes VMC les aspiraient.
C'était pour elle, le point le plus important qui lui faisait regretter le café pas loin.
Elle allait directement dans les vestiaires pour se changer et enfiler sa tenue de travail qu'elle détestait tout autant que ce café. Aucune couleur. Blanc. Serré.
《 De quoi se sentir à l'aise toute la journée. 》 ironisa-t-elle.
Elle se rendit par la suite à son comptoir en faisant un détour pour saluer les androïdes qui travaillaient durement en cuisine.
Et le patron, elle, l'ignorait. Tant qu'il la payait et qu'il la laissait tranquille, il n'y avait pas de problème. A vrai dire, ils ne se parlaient que lors de la fermeture ou quand il voulait quelque chose.
C'est ainsi qu'elle commença sa journée de travail.
Plus loin
《 A peine jour, et déjà dans un bar. Si ce n'était pas bien payé, je ne le ferais vraiment pas. Rester à draguer des ivrognes juste pour obtenir des "informations"... 》 elle soupira. 《 Et elles ont servi à quoi mes infos la dernière fois ? A rien ! Alors que ce vieux pervers m'avait... 》 s'interrompta-t-elle brusquement.
