LA RENCONTRE |2|

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Chapitre 1, Partie 2

On est jeudi. Je sors tout juste du lycée. Encore une journée sous l'influence de mes camarades. Pouvons-nous encore parler de camarades quand ces personnes vous utilisent pour leurs propres intérêts ? Aujourd'hui, mon professeur de mathématiques était si sidéré de voir que mon devoir maison n'était pas fini qu'il s'est mit à me sortir tout un tas de mots inexplicables, ce qui était plutôt problématique car je ne comprenais absolument rien. J'aurai voulu lui sortir comme réponse « - Désolé monsieur mais vous n'étiez pas sensé l'avoir mon devoir puisque j'étais sensé me suicider hier soir » mais comment l'aurait-il pris ? M'aurait-il aidé ? Peut-être qu'il aurait tenté de m'aider mais les seuls mots qu'il m'aurait dit auraient été « - Tu ne peux pas dire ca, tu as encore la vie devant toi, c'est qu'une mauvaise période » C'est ce qu'ils disent tous... Je connais bien ces mots. Ce sont les mots que j'ai reçu d'une psychologue quand j'étais en primaire, au CP. On m'a pris pour une grosse malade, parce qu'à cet âge là il était "insensé" de penser au suicide. Quand je n'avais même pas encore l'âge de m'exprimer correctement, mes parents m'ont abandonnés tous les deux devant une porte. Ils ont sonnés et se sont cachés. J'ai alors pensé que c'était un jeu sans connaître la véritable intention de ce jeu. Une jeune femme m'a ouvert les portes de sa grande maison et je lui ai remis pleine de joie mon petit panier que mes parents m'avaient demandés de donner. Elle a lu le message et son visage s'est froissé. Elle a tout de suite eu du dégoût pour moi. J'ai tourné le regard derrière moi dans l'espoir de voir le visage pleine de fierté de mes parents mais je n'ai vu personne. À partir de ce moment là, ma mémoire s'est bloquée et je n'eu plus aucuns souvenirs d'avant cet événement. Ceci est le dernier souvenir d'eux qu'il me reste. La jeune femme m'a fait entrer en me tirant par le bras. Elle m'a fait asseoir sur une chaise et est parti chercher son mari. J'entendais des cris entre les deux adultes. Ils n'avaient pas l'air très contents que je sois là. Il y avait une petite fille qui m'observait à ma droite. Elle n'avait pas l'air de me vouloir du mal. Je lui ai souris et elle m'a répondu de la même manière. On entendirent des pas arriver et elle s'est vite enfuie dans sa chambre me laissant seule dans ce grand salon. L'orque l'homme est arrivé devant moi, j'avais un peu peur mais je me suis dit que cela faisait encore parti du jeu et donc je lui ai souris. Il ne m'a pas souris mais s'est approché brusquement vers moi. Il m'a pris par les vêtements et m'a jeté dehors suivit d'un claquement de porte. J'ai alors pensé que c'était la fin du jeu et j'ai attendu mes parents. Le lendemain, la femme m'a trouvé à sa porte et m'a fait rentrer. J'ai finalement été recueilli par cette étrange famille. Suite à ça, j'ai perdu l'usage de ma voix ce qui ne facilitait pas le dialogue à la maison. Et aujourd'hui, je marche comme chaque jour, dans cette rue si grande que l'animation y ai constante. Mon regard divague, mon sourire est inexistant. Mais personne ne fait attention à moi car ce n'est pas important. Aujourd'hui, c'est ma deuxième chance, ma deuxième chance de mettre fin à cette vie. Hier je comptais me jeter par la fenêtre, sous le choque du sol mon cou se serait brisé et en pleine nuit personne ne m'aurait trouvé. J'aurais pu mourir lentement, sans que personne ne vienne me déranger. Mais une solution me vint à l'esprit, se faire renverser par une voiture. Après tout, c'est courant les accidents. Aussi simple que ça. Je marche encore et encore en direction de l'arrêt de bus où un bus attendra pour que je rentre à la maison. Mais aujourd'hui je n'y retournerai pas, je serai étalée par terre, sur le bitume chaud fouetté par le soleil, avec une lettre à la main, la lettre de mon suicide. Sur ma droite, il y a un parc pour enfant. Pleins de jeunes enfants y jouent. Une étrange nostalgie me remonte à la tête sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être un souvenir oublié. Je les regarde attentivement puis je soupire. Je vois ensuite un garçon à côté d'eux. Sa tête me dit quelque chose... Il donnait une glace qu'il venait d'acheter à une petite fille car elle avait fait tomber la sienne par terre. Quelle gentillesse. Son regard se tourne vers moi, il me voit, il me regarde. Je me suis enfin rappelée de ce regard. C'était le même que celui du garçon qui était hier dans ma chambre. Prise au dépourvu, ma lettre s'envole et atterrit à même pas dix pas de moi. Je cours la ramasser puis quand mon regard retourne dans la direction précédente, il a encore disparu. Je le cherche mais en vain. Je reprend alors la route. Arrivée à l'arrêt de bus, le bus est là. Je monte puis m'assoie. Assise tout au fond, dans les dernières places, la tête collée contre la fenêtre, elle ne peut s'empêcher de s'effondrer sur cette vitre sale. Je regarde les feuilles des arbres s'effondrer sur le sol sur lequel j'aurai du être mais je n'y suis pas, j'ai encore raté.

Ma lettre de suicide [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant