Ma lettre de suicide [RÉÉCRITURE]

LA RENCONTRE |3|

Chapitre 1, Partie 3

Les jours de cours, ce sont les jours où je souffre le plus. Mais ça ne veut pas dire que le week-end ma douleur est superficielle. Ces jours-là, je dois supporter les comportements des personnes qui sont dans la même classe que moi. Chaque année, comme toujours, les infos circulent très vite, tellement que l'on n'arrive même pas à s'imaginer à quel point. Avant de rentrer dans la classe, quand je suis derrière la porte, j'entend mon nom vaciller au quatre coins de la pièce accompagné de jolies surnoms... Même quand je suis en classe, quand j'aimerais ne pas les entendre et que je fais autre chose, je ne peux pas m'empêcher de les entendre. Je ne suis pourtant rien pour qu'on puisse parler de moi comme ça. Je n'ai rien à envier. C'est peut-être pour ça en fait... Pour en arriver là, il faut remonter un petit peu dans mon histoire.

La petite fille qui m'observait quand j'ai été adoptée, enfin accepté à contrecœur, s'appelle Chloé. Ses parents ne savant pas ma date de naissance ont conclu que j'avais le même âge qu'elle et ont donc décidés qu'on seraient jumelles. Lorsque je l'ai vu derrière la porte à cette époque là, elle avait l'air sympa et elle l'était. Elle était vraiment sympa. Malgré le fait que je ne parlais pas elle voulait toujours jouer avec moi. Il a fallu quatre mois avant qu'ils m'entendent tous dire mon nom, Emma. Chloé était si heureuse ce jour où j'ai parlé qu'elle n'a pas réussi à dormir la nuit suivante. Ma vie n'était pas rose mais elle la rendait palpitante chaques jours. Puis un jour, on a déménager.
Lors de notre rentrée au collège, Chloé a très facilement réussi à se faire de nouveaux amis. Et moi, je me sentais perdu. C'était la première année où on était toutes les deux séparées dans des classes différentes. Les gens de ma classe me regardaient avec envie de découvrir la personne que j'étais mais je ne pouvais parler de moi. Ma vie n'était, et ne l'est toujours pas, pas vraiment joyeuse. Ça faisait quelques jours que je ne parlais à personne et que j'attendais de pouvoir retrouver Chloé. Puis à la récréation, des gens sont venus me parler. Je ne pouvais plus respirer, il y avait trop de monde autour de moi. J'étais complètement ligotée par une corde invisible. Chloé à débarquer accompagné d'un garçon. C'était son ami d'enfance qu'elle avait retrouvé. Je ne le connaissais pas. Chloé a crié « - Laissez ma sœur tranquille ! » et tout le monde s'est calmé. On aurait dit qu'un gigantesque ouragan venait de faire son apparition. Et dans le silence complet, on entendit une phrase qui a fait repartir ce vacarme infernal. « - Mais tu n'as jamais eu de soeur Chloé. Et puis même si t'en avais une elle devrai être plus petite que toi et devrait te ressembler ». C'était son ami qui avait dit ça. C'est vrai on ne se ressemble pas du tout et c'est normal puisque qu'on a pas les mêmes parents. Je suis brune, les cheveux bouclés, j'ai les yeux vert et Chloé est totalement mon contraire. Blonde aux yeux bleu, les cheveux bien lisses, de beaux yeux bleus. Après nous avoir bien regardés, une avalanche de question a déferlé. Chloé a expliqué que j'avais été trouvée devant leur porte et a dit ça en riant nerveusement. Les commentaires qui ont suivis étaient bien désagréable. Je n'ai pas pu contenir la colère qui était en moi. Tout est parti comme une fusée. Je leur ai dit des choses pas très gentilles et j'ai fini par « - Mais toi aussi en vrai tu es pareille. » en regardant Chloé les yeux dans les yeux. Je me suis enfuie et je suis rentrée chez moi, enfin dans ma maison d'adoption. C'est à partir de là que le calvaire scolaire a commencé. Mais qu'est-ce que je regrette aujourd'hui d'avoir dis toutes ces choses. Ma vie n'aurait peut-être pas été comme un compte de fée mais si je n'avais rien dit à cette époque là, Chloé serait peut-être encore à mes côtés. Comme je m'en étais doutée, Chloé ne m'a plus jamais parlé et m'a mené la vie dure, plus dure qu'elle ne l'ai déjà. Chaque fois que je changeais de classe chaque année, elle racontait à quelqu'un quelques méchancetés et celui-ci racontait à quelqu'un d'autre autre chose et ainsi de suite. Les gens ont commencés à déformer les rumeurs qu'ils entendaient et j'ai fini par devenir la pire espèce humaine qu'ils soit. J'étais détestée.