Maria-Lou, Dayl, Lily, Sam et Mason étaient tous les quatre assis à la table de la cuisine. Julie elle était encore plongée dans ses rêves certainement blottie au creux des bras de son prince charmant. Du salon se propageait les murmures d'une rediffusion du ''The late show'' rythmé par la voix de Stephen Colbert. Les parents étaient de sortie ce matin et le calme régnait dans toute la maison. Sam touillait depuis un temps indéterminable une légère cuillère en argent marquée par le temps dans sa tasse de thé dont il ne restait qu'un fond. Quant à Maria-Lou et Lily, elles lisaient toutes deux le Daily Telegraph déposé, voire jeté, par Will, le livreur de journal le matin même. En première page on pouvait lire "Un climat qui dérange". En lisant cela, Lily afficha un air inquiet et intrigué :
" T'as pas à t'inquiéter soeurette, lui dit Maria-Lou en lui donnant un tape sur l'épaule, ils écrivent ça pour nous faire peur rien de plus.
- Je ne peux pas croire que ce titre ne soit qu'un simple artifice.. Il y a quelque chose qui se trame depuis quelques jours, je le vois bien.
- Tu te fais des films, c'est tout. Rien ne se passera. Comment veux-tu qu'il nous arrive quoi que ce soit ? On habite dans la campagne à l'écart de toutes ces pollutions de ville. Si quoi que ce soit devait arriver, on sera protégés crois moi."
Lily regarda sa soeur, perplexe mais toujours aussi inquiétée. Elle savait certaines choses sur ce qu'il allait se passer ou qui se passait déjà mais n'osait en parler. Quelques minutes après cet échange, Julie fit son entrée dans la cuisine, le haut de l'oreille de son doudou en forme de lapin à la bouche et les yeux embués de larmes. Elle avança d'un pas hésitant vers ses frères et soeurs qui, pour la plus part, ne lui portait guère d'attention. A vrai dire, ils savaient tous que cette dernière se trouvait dans un cycle durant lequel ces nuits étaient rythmées de cauchemars. Ces derniers temps, s'en était un récurant que chacun avait finit par connaître par coeur à force de se l'entendre raconter au beau milieu de la nuit par cette petite fillette de 8 ans à peine, une voix hoquetant de temps à autre pour laisser échapper quelques sanglots qui étaient resté coincés dans le fond de sa gorge. Au début de se cauchemar, tous étaient réunis dans la pièce principale de la maison, une arme à la main et un regard composé de colère mais aussi de frayeur affiché sur leur visage. Sam et Maria-Lou étaient au plus près de la porte d'entrée et se tenaient en suspend près à bondir si cette dernière venait à s'ouvrir, comme une lionne s'apprêtant à sauter au coup d'une gazelle lors de sa chasse. L'atmosphère était tendu et les regards qui s'échangeait entre chacun des frères ou des sœurs n'étaient que furtifs. Ce contexte ne durait que peu de temps et l'action du rêve, s'il l'on peut appeler ça comme ça, faisait enfin son entrée. A ce moment là, la porte s'ouvra et laissa entrer une horde d'on ne sait quoi dans la maison. Personne n'avait réussi jusqu'à présent à donner un nom précis à ces créatures mais tous ce qu'ils avaient compris c'était que, dans le rêve, le seul ordre reçu était de les abattre. De ce que racontait Julie, Dayl était le premier à mourir. Compréhensible lorsque l'on entendait la suite. Chaque fois que le rêve en arrivait à cette étape, il était le premier à se jeter sur les monstres, ne connaissant ni leur force, ni leur dangerosité. Il savait se battre. D'un coup de couteau dans le bas de la nuque d'un des monstre, il passait à un tir en plein dans le cœur d'un autre. Il n'en épargnait aucun jusqu'au moment où la situation se retourna contre lui. Sur de lui, il s'était élancé sur l'un des plus colossale de la horde et une fois qu'il ne se trouvait plus qu'à quelques centimètres de lui, il fit descendre toute la force que son corps pouvait contenir, dans ses jambes et se propulsa dans un saut invraisemblable sur le dos de la créature. Malheureusement pour lui, cette dernière ayant ressentie l'attaque arriver se tourna d'une manière furtive et lui trancha le ventre à l'aide de ses énormes griffes. La créature, semblable à un titan se tourna ensuite vers le reste du groupe. Elle respirait lentement et fortement, tel un athlète après sa course. Elle avait le fond de l'œil aussi clair que le ciel d'une nuit d'orage et une physionomie semblable à celle d'un égipan. Les coins de sa bouche étaient bordés d'une salive trouble et mousseuse. En croisant le regard de chacun, ses lèvres noires s'écartait l'une de l'autre, laissant apparaître une mâchoire composée de dents toutes aussi pointues les unes que les autres. Après un court échange de regard avec Sam, Mason, Maria-Lou, Julie et Lily, la bête finit par ouvrir en totalité sa bouche, en laissant s'échapper un rugissement semblable au mélange de celui d'un lion et d'un T-Rex et par la suite se jeta sur le groupe, condamné.
Julie n'avait jamais été plus loin dans son rêve. C'était toujours à ce moment, presque calculable à la seconde près, qu'elle se réveillait, en pleure et appelant ses frères et sœurs qui pendant un temps accouraient en furie dans sa chambre. Ce matin, elle n'avait appelé personne, s'était réveillée seule de ce rêve des plus déplaisant, n'avait pas crié en pleurs pour attirer l'attention de quiconque l'entendrait. Non, elle s'était contentée de pleurer seule quelques instants sur le bord de son lit, son doudou entre les bras et le regard empli de larmes fixé sur son jardin à travers la vitre de sa fenêtre. Elle s'était ensuite levée dans la plus grande des délicatesse et descendit les escaliers d'un pas léger. Quand elle arriva dans la cuisine, seul Lily l'avait vraiment remarquée. La voyant dans un tel état, elle se leva et se dirigea tout droit vers elle :
" C'est encore ce fameux rêve ? dit-elle d'un air compatissant
- Non.. difficile à croire mais je n'ai pas rêvé cette nuit..
En disant cela, Julie se remit à pleurer.
- C'était pire.. ajouta t-elle entre quelques sanglots.
- Raconte moi ! Si tu n'as pas rêvé qu'est ce qui te met dans cet état ?
- Je les ai vu.. pour de vrai ! Elles étaient là..
- Qui tu as vu ? Qui était là ?
- Ces créatures dont je rêve depuis des jours.. elles étaient à ma fenêtre
En entendant cela, Lily resta sans voix. Une partie d'elle tentait de persuader sa petite soeur que tout cela était faux tandis qu'une autre croyait totalement le discours de cette dernière.
- Ne l'écoute pas Lily, poursuivit Maria-Lou d'un ton sec, elle a dut nous entendre parler tout à l'heure et ne cherche qu'à te faire une mauvaise blague.
- Mais je n'invente rien de tout cela Maria ! Je les ai vu il y a quelques minutes à peine !
- Alors si tout cela était vrai pourquoi n'as-tu pas crié pour prévenir du danger ? Enfin façon de parler.
- Parce que j'étais figée par la peur. Je n'arrivais pas à..
Sa soeur ne la laissa pas répondre plus
- Tu n'as pas à te justifier Julie, moi je te crois, lui répondit Lily en déposant sa main sur son épaule. Mais ne t'inquiète pas, rien ne va nous arriver. On est à l'abris ici. Viens plutôt t'assoir à table, je vais te préparer un petit-déjeuner. "
Rien de plus ne s'échangea entre les deux grandes soeurs mise à part quelques regards. La journée se déroula sans grands événements à noter et au cours de la nuit, seul les trois frères, Sam, Dayl et Mason réussirent à dormir paisiblement. En ce qui concernait Lily, le court récit que Julie lui avait tenu dans la cuisine ce matin l'empêchait de fermer l'oeil tandis que Maria-Lou était restée éveillée, attendant Tomy et Grace, leurs parents pas encore rentrés.
Vers 03h30 du matin, ceux qui avaient réussit à dormir firent réveillés par le cri aigu d'une des trois soeurs. La porte de la chambre de chacune d'entre elles était grande ouverte et la lumière donnant dans les escaliers était éclairée. Dayl accourut au près de Sam et Mason déjà sorti de leur chambre . Une fois à leur niveau, il remarqua que ses deux frères dévoilaient tous deux une grande frayeur à travers leurs yeux. Que pouvait-il y avoir de si terrifiant en-bas ?
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Un isolement devenu fardeau
General FictionAlors que la famille Thomson mène une vie des plus paisible, un groupe de revenants se dirige droit sur leur maison, isolée du reste des populations