Comme les vagues grises de l'océan... [Fire Emblem Fates Fanfiction]

Comme toujours, le réveil fut désagréable.

You are the ocean's gray waves, destined to seek life beyond the shore, just out of reach.

Yet the water's ever change, flowing like time.

The path is yours to climb...

A l'entente de ce délicieux chant, je ne voulus qu'en trouver l'interprète. De nature curieuse, je me précipitai vers l'étendue d'eau d'où provenait la voix mélodieuse qui me berçait... Avant de me réveiller, malheureusement, dans ma chambre pleine de courants d'air en Nohr. Mon rêve me tracassait, n'ayant jamais vu de tels arbres en fleur, avec cette délicate odeur printannière et ces bosquets vert tendre... Par tous les dieux, jusqu'où ira mon imagination ?

"Dame Meghan, réveillez-vous !"

La voix de mon cher Jakob me sortit de mes pensées encore attachées à Morphée, me laissant dans un brouillard ensommeillé alors que je commençai à réellement haïr ma vie en Nohr. Sans mes frères et sœurs partis en Krakenburg rejoindre Père, tandis que moi j'étais encore et toujours coincée, la journée allait être longue et ennuyante... Ne me voyant pas ouvrir l'œil, le majordome poussa un soupire exaspéré et s'éloigna de quelques pas, sûrement pour examiner mon armure à en juger les bruits métalliques qui craquetaient à ma gauche. Je sentais encore toutes les courbatures des combats de la veille contre Xander et Léo, et ainsi me retournait dans mes draps sanguins, étouffant un bâillement presque inaudible que le serviteur perçut quand même. Son petit rire amusé fit écho à mon  couinement digne d'un chiot quémandant une faveur et, à nouveau, je l'entendis s'approcher, saisissant mes couvertures le plus discrètement possible et les tira d'un coup, m'enlevant à mon cocon de chaleur et exposant mon corps vêtu d'une simple robe de soie grise, faisant prendre des couleurs à mon visage pâle. 

"C'est ainsi qu'on réveille les marmottes, Votre Majesté !, fit-il gaiement.

-Pourquoi me réveiller si tôt ?, couinai-je. Il n'y a rien de spécial à faire aujourd'hui, enfin je crois..., supposai-je en étouffant un deuxième bâillement, bien décidée à rester au lit encore quelques minutes voire heures.

-Votre mémoire vous fait défaut milady, aujourd'hui est-"

Je ne le laissai pas finir et lui sautai au cou, oubliant la disconvenance de ma tenue et le sommeil qui m'appelait toujours, soudain délestée de toute fatigue.

"Joyeux anniversaire Jakob !, m'exclamai-je.

-Hum... Et bien..., bafouilla le jeune homme, plus rouge que mes draps. Merci, je suppose... Mais vous devriez mettre une tenue convenable avant de sauter au cou d'un homme, cela serait plus prudent pour vous et votre image ! Que dirait le peuple en voyant un membre de la famille royale ainsi ? 

-Mais le peuple ne me voit pas !, m'exclamai-je. Et puis ça ne devrait pas te gêner, il n'y a pas si longtemps, tu me faisais encore prendre mon bain !, fis-je en souriant.

-J...J'aurai préféré que vous ne parliez pas de ça..., bougonna l'homme aux longs cheveux blancs en rougissant.

-Tu es tout rouge, pire que Léo la tomate !, constatai-je. Tu es malade ? 

-Non, non, ça va aller... Pour vous faire pardonner, est-ce que vous pourriez vous habiller ?, demanda-t-il d'une toute petite voix gênée.

-Bien sûr ! Et je n'ai pas besoin de ton aide, dis-je moqueusement. Tu peux aller te reposer, aujourd'hui, on s'occupe de tout ! 

-Sans vouloir vous offenser, je crains le pire milady...", soupira Jakob avant de me laisser seule dans la grande chambre aux murs de pierre.

Toute contente, je me précipitai vers le placard pour saisir une longue robe prune que Camilla avait insisté pour acheter. Par Naga, ce qu'elle est lourde ! Comment Elise fait pour porter des robes tous les jours ! En même temps, moi qui vole les vêtements de Léo... Ils sont chauds et confortables, pour ma défense. Je lâchai le cintre sur le lit et fixai l'habit, perplexe. Comment vais-je y enfiler ? 

Après une dizaine de minutes de réflexion intense, je compris qu'il y avait une fermeture sur le côté. J'aurai dû aller voler dans la garde-robe de mon frère, ça aurait été plus simple... Au moins moi je mets mes habits à l'endroit ! Quoique cette robe, elle est dans le bon sens...? Je ne sais pas, alors j'improvise. Je l'enfile après m'être perdue dans une marée de volants et de dentelles, avant d'approcher du miroir sur pied. Elle était grande, elle était violette et noire, elle était magnifique... Mais est-ce que j'avais l'âge de porter un aussi grand décolleté ?! Je me sens un peu exposée... Mais c'est le prix à payer pour être belle, enfin je suppose... 

Cependant, mes cheveux étaient en bataille, mes yeux ensommeillés et ma peau pâle. Il fallait que j'arrange ça ! Je me précipitai sur la coiffeuse, m'assieds sur la chaise et pris une grande inspiration en prenant la brosse. Haut les cœurs demoiselle ! Je mettais la brosse dans mes cheveux, tirai pour les démêler, mais rien n'y faisait. En tentant de retirer la brosse, une touffe de cheveux s'arracha. 

"J'en ai marre, j'en ai marre !, pestai-je contre moi-même. Vu que cette foutue tignasse ne veut pas se discipliner, je vais utiliser une méthode radicale !"

J'étais bien plus à l'aise avec un couteau qu'avec un peigne, et, après qu'une quantité effroyable de cheveux fut tombée au sol et sur mes genoux, voilà que j'avais des cheveux certes courts, mais démêlés ! Comment allai-je les coiffer maintenant ? Oh, je sais ! Je vas faire comme cette guerrière dont Xander m'avait parlé, celle avec l'armure rouge et qui domine les cieux du haut de sa wyverne ! J'ébouriffai ma tignasse et, comme par magie, mes courtes mèches violettes tenaient en place, en l'air ! Hehe, je suis parfaite comme ça ! J'ai hâte de voir la tête de Camilla et Léo quand ils vont voir que leur petite sœur est une grande fille ! 

Je sortis de ma chambre en courant, et descendis les escaliers tout aussi vite.