Cette nuit était une nuit d'hiver, longue et rugueuse. La dernière du mois de Korüsta. La pluie clapotant les flaques, se faisaient écraser par un pas pressé, une cavalcade. La jeune femme courant dans les allées sombres de la cité échappait aux deux hommes derrière elle. Leurs torches, résistant de peine à la tempête et à l'obscurité, la firent disparaître au coin d'une rue.
Toujours en fuite dans la plus sombre des nuits, elle palpa le mur du bout des doigts jusqu'à trouver un loquet. Elle frappa frénétiquement à la porte, la peur au ventre d'être arrêtée.
« Faite qu'il soit là. » supplia-t-elle intérieurement.
La porte s'ouvrit soudain sur un homme d'une cinquantaine d'années, les sourcils relevés. Avant de lui laisser le temps de poser des questions, elle entra dans la maison et ferma la porte à toute vitesse. Continuant dans son euphorie, elle plaqua son oreille contre le bois de la porte, attendant les nouvelles des deux gardes qui l'avaient coursé.
« Où est-elle? S'écria le premier dans la ruelle.
- Elle n'a pas pu s'échapper comme ça, si? Demanda le second.
- C'est Son Altesse! Elle a dû partir de l'autre côté, viens!
- Maudit soit la magie!» Ragea le dernier.
La jeune femme attendit un instant avant d'être sûr de ne plus pouvoir être entendu. Elle soupira et se retourna vers son ami, ahuri. Ses yeux écarquillés dépassaient la monture de ses lunettes rondes et sa bouche était aussi grande que son ventre bedonnant. Il était comme ça son ami. Un bon homme portant des vêtements taillés avec classe mais avec toujours des couleurs à perdre la vue. Cette situation amusa la jeune femme qui ne put retenir un sourire.
« Altesse? Il s'inclina en hâte avant de reposer son regard inquiet sur son altesse. Est-ce-que tout va bien? Que tenez-vous... le vieil homme reconnut soudain un bébé enveloppé d'une couverture blanche, dans les bras de la jeune femme. Un adorable bébé qui dormait, paisiblement.
- Je n'ai pas beaucoup de temps alors je ne vais pas passer par quatre chemin. Tu dois m'aider Charles.
- Mais oui Altesse. Asseyez-vous. Je vous en prie », dit-il en désignant un confortable fauteuil rouge en cuir, près d'une cheminée ardente.
Elle s'y installa et put reprendre son souffle calmement, le nourrisson toujours dans ses bras. Charles continua de la regarder avec curiosité tout en s'asseyant à côté d'elle dans un même fauteuil. Il dévia son regard sur le nouveau-né que la jeune femme n'arrêtait pas de contempler, tout en jouant avec ses mèches brunes .
« J'ai sauvé cette enfant de ma mère, l'Impératrice. Elle releva la tête vers le vieil homme, le regard plein de peur. Charles, il va falloir que tu protèges cette enfant, de ta vie s'il le faut. »
Elle lui mit le bébé dans les bras.
« Quoi? Mais, mais euh... balbutia ce dernier.
- Laisse-moi finir, le coupa-t-elle. C'est une adorable petite fille du nom d'Alya. Je l'ai sauvée de la furie et de ma mère. Cette jeune enfant doit grandir en sécurité et le château, telle qu'il est aujourd'hui, ne conviendrait pas.
- Que puis-je faire Princesse?
- Il va falloir que tu trouves une famille qui pourra s'occuper d'elle, l'élevée jusqu'à ce qu'elle devienne une adulte, mais tu devras toujours garder un œil sur elle! Elle déposa une branche de grenats sur la couverture soyeuse. Un jour, quand tu jugeras qu'elle sera prête, assez grande et mature tu devras lui donner cette baguette et lui dire de venir au château, sans pour autant lui dire la vraie raison. Elle sera alors en sécurité. Peux-tu le faire mon ami? »
Charles la regardait les yeux de nouveaux démesurés.
Devant l'hésitation du vieil homme, elle reprit d'une voix suppliante.
« Je sais que je t'en demande beaucoup. Tu pourrais être arrêté pour avoir accepter de m'aider, tu pourrais avoir de gros ennuie et je ne l'ignore pas mais... mais j'ai vraiment besoin d'aide. Je te parle avec mon cœur et te supplie de t'occuper d'Alya. Fait le pour moi et pour elle. »
Son visage était triste, les larmes montaient lentement et ses lèvres tremblaient devant ces mains jointes. Alya reposait tranquillement dans les bras du vieil homme, endormi.
Charles sourit à la jeune femme et lui répondit avec les idées réfléchies.
« Arianna, je vous suis loyale et vous le serez toujours. Vous me demander quelque chose de compliquer, mais il doit y avoir une très bonne raison derrière cela.
- Je...
- Non princesse, je ne veux pas savoir. Pourquoi me mentiriez-vous? Dit-il avec un petit rire. Je vais faire ce que vous me demandez. Je protégerais et veillerais sur cette enfant comme si c'était le mien. Je m'en tiendrais à vos dire et lui dirais de venir au château quand elle en aura l'âge.
- Oh! Charles merci mon ami », soupira Arianna de reconnaissance en baissant la tête.
Elle se pencha de nouveau sur la petite fille et recommença à jouer avec les jeunes mèches brunes, presque blondes du nourrisson.
La petite plissait les yeux comme pour les ouvrir. En un ultime effort, elle les ouvrit et elle gazouilla tendant les mains vers Arianna. Elle scruta le monde qui l'entourait. La maison était baignée dans une douce lumière orangée provenant des lampes à huiles et la cheminé ardente, plongeant l'air dans une agréable chaleur.
« Regarde là, murmura Arianna prise par l'émotion. Dehors il fait si froid et il y a tellement de vents. Je me suis fait pourchasser par les gardes avec elle dans les bras et pourtant... elle est restée calme sans pleurer. »
L'horloge niché en haut d'une armoire sonna, prévenant la jeune femme qu'elle devait partir. Elle lança un dernier regard à Alya et Charles avant de se lever, le visage ferme, et se diriger vers la porte. Elle l'ouvrit.
Le vent glacial de la nuit la frappa au visage comme pour la retenir, mais il fallait qu'elle rentre. Elle jeta un dernier coup d'œil au petit trésor. Elle releva la tête et vit le regard perdu de Charles. Elle fit son regard plus doux et l'homme s'adoucit. Elle rajouta d'une voix implorante.
« Une dernière chose. Quand tu me l'enverra, n'oublie pas de lui donner cette baguette. C'est son héritage, son père en sera fier. »
Elle s'en alla, courir sous la pluie.
Quand la porte se referma, Charles réfléchissait à qui confier cette enfant. Il réfléchit encore et encore jusqu'à ce qu'il se souvienne de ses bons amis Déna et Edwige Magrava. Un jeune couple qui n'arrivait pas avoir d'enfant depuis plusieurs temps. Ce bébé serait une bénédiction pour eux.
Le seul problème c'est qu'ils habitaient hors de Mally, la capital de Kasinoise et la ville où résidait le vieil homme. Mais le jeune couple venait souvent le voir quelques fois par mois. Ils venaient lui acheter du tissu et avec un enfant à habiller, ils ne manqueraient pas d'aller voir le vendeur avec leur fille pour prendre les mesures.
Il en décida ainsi. La jeune fille serait Alya Magrava.
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Bienvenue cher nouveau lecteur. Je te souhaite la bienvenue dans cette aventure Raminavienne. Ce monde est gorgé de secret et à travers la vie de ce bébé, il te seront dévoilés.
Je suis super contente que tu lise mon histoire et te souhaite une bonne lecture. Les chapitres sont déjà posté alors va t'amuser
Les gens, mettez en commentaires vos impressions et vos pensées. Ainsi, peut-être toucherez-vous dans le mille en supposant mille et une destiné. Pas mal nan?
Petite question? Quelle est la chose qui te questionne le plus dans ce chapitre?
Sur ce, A+
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Alya Magrava: l'héritière d'une prophétie déchue
ParanormalCe n'était qu'une matinée comme les autres, où Alya acheta un nouveau tissu pour son frère et sa sœur. Puis la magie est apparue. C'est alors qu'une série d'évènements, l'emmena jusqu'au trône et au pouvoir. Il était une fois, une prophétie bien tro...