J'étais de nouveau dans ma chambre, attendant que les gardiens m'amènent voir cet homme mystérieux. L'homme frêle en position de prière était assis en face de moi et se balançait légèrement d'avant en arrière, marmonnant des mots incompréhensibles. Le gros homme était à l'autre bout de la chambre et me regardai en déchirant à moitié son drap dans les mains, et moi, j'étais seule, assise sur un lit qui n'était même pas le mien dans le fond de la chambre. Je voulais attirer l'attention de Justin. Il était gentil avec moi. Il était comme Harry, sauf qu'il était gentil. Ce dernier était parti à son tour voir la psychiatre, vous savez, Lim Ha-Rum, la jolie femme. Il se relayait avec Justin. Tout les matins ils se mettaient d'accord : « C'est toi ! », puis « C'est moi », puis « n'y allons pas », puis « vas-y... ». Vous pourriez vous demander pourquoi je ne me détachais pas d'eux, ils étaient si méchants, si dangereux, si... Fou. Et pourtant, ils m'étaient de la lumière dans ma vie. À l'hôpital, tout était plat, sans vie, triste. Eux, étaient vivant, il y avait la colère, l'inquiétude, le plaisir, l'envie, la satisfaction. Enfin, je n'étais pas sûr, c'était des sentiments étranges.
Justin entra dans la chambre. J'étais sur son lit, et il n'était pas content. Il accéléra le pas dès que les gardiens furent partis, il me plaqua contre le lit, une main sur ma gorge, à quatre pattes, au dessus de moi. Le regard furieux. L'air avait du mal à passer, mais il ne serait pas fort. Il finit par se retirer et me jeter sur le lit d'à côté.
- Qu'est ce que tu veux ?
- Quelqu'un vient me voir...
- Et alors ?
- Qu'est-ce que je dois dire ? Je ne sais pas comment...
- Et que veux-tu que ça me fasse ? Me répondit-il calmement. C'est Harry qui fait tout ça, pas moi. Ça devient trop compliqué, plus vite tu sortiras, mieux ce sera pour toi...
- Justin ?
- Quoi encore !?
- Es- tu réellement fou ? Demandai-je avant de ne me rendre compte des mots qui venaient de sortir de ma bouche.
Il resta un long moment silencieux. Je ne savais pas s'il m'avait entendu, s'il réfléchissait, s'il ne comptait pas répondre. Je n'avais aucun moyen de connaître ses pensées. Les gardiens rentrèrent dans la chambres, et me demandèrent de les suivre. Avant de passer la porte, je l'entendis murmurer.
- Tout dépends de la définition que tu lui donnes...
Je ne me retournai pas et continuai à marcher en suivant les deux hommes. J'arrivai devant un porte blanche où l'on me laissa seule. Je pénétrai dans la pièce et pu voir un homme brun assez grand à la carrure assez large. Il était assit, les deux coudes posés sur la table et les mains jointes devant son visage. Il semblait réfléchir. Lorsqu'il me vit, il releva la tête et un large sourire apparu sur son visage. Il se leva immédiatement et entreprit de venir me serrer la main, mais le gardiens qui m'accompagnait le fit reculer.
- Je suis désolé Monsieur Kim, mais vous ne pouvez pas l'approcher, c'est autant pour sa sécurité que la votre. Je vous remercie d'avance pour votre compréhension.
- Bien, je comprends. Cependant, pourrai-je avoir une conversation privée avec cette jeune demoiselle ?
Mon gardien s'en alla et me laissa seule avec cet homme. Je m'assis alors en face de lui et il commença à se présenter.
- Bonjours, je me présente, je suis Kim, Mark Kim. Je suis un journaliste indépendant, je travaille aussi en tant qu'enquêteur, et donc, régulièrement, j'ai des contacts avec la police. Je suis ici car j'ai entendu parler de vous. Vous savez, ce meurtre dont vous avez été accusée ? Et bien il y a beaucoup de zones d'ombre dans cette histoire. J'ai depuis longtemps envie de venir vous voir, mais je devais attendre un minimum de 10 mois après votre internement pour venir vous voir. J'ai eu beaucoup de mal obtenir un rendez-vous ! Alors voilà, j'aimerai que vous me racontiez ce dont vous vous souvenez de cette nuit. Pas tout ! Petit à petit, ce que vous voulez bien me dire !
Je ne comprenais pas les raisons de son admiration me concernant. Je le regardais, dans le fond des yeux, sans parler. Il avait un peu de mal un soutenir mon regard insistant. Il flanchait d'ailleurs de temps en temps. Mais il gardait un allure droite et stricte, bien qu'un peu extravagante. Cette personne n'était pas folle, alors pourquoi ne je ne pouvais comprendre les raisons de sa venue ? En quoi tout cela le concernait ? Il y avait forcement une raison mais laquelle ? Devant mon silence, il décida de reprendre la parole
- Vous savez, vous pouvez parler avec moi en toute tranquillité. Je sais que vous devez pas vous sentir à votre aise. Cette salle et un peu étrange. Toute de verre, des couloirs collés à trois de ses quatre côtés, mais elle est totalement insonorisée. En faite, si elle est entièrement de verre, c'est parce que les gens comme vous n'aiment pas être enfermés, ils ont besoin de liberté alors...
- Je sais... Je suis ici depuis plus longtemps que vous...
Il sembla surpris que je lui réponde. Je jetai un coup d'œil par dessus sont épaule et pus voire Harry me regarder avec un grand sourire. Il leva son index et le pencha de gauche à droite pour me prévenir que j'avais mal réagis. Il jeta un rapide coup d'œil vers son surveillant qui était occupé avec un des autres gardiens à essayer de faire fonctionner la machine à café pour être sûr de ne pas être surveillé avant de reporter son attention vers moi. Il joignit son pouce et son index et fit glisser le bout de ses doigts sur ses lèvres pour m'indiquer de me taire. Je reportai mon attention sur la personne extérieure et repris mon petit jeu de regard. Il semblait de plus en plus mal à l'aise face à mon regard. Du coin de l'œil, je vis Harry joindre ses deux mains, croiser ses dix doigts ensembles, séparer les paumes de ses mains et les refermer d'un coup sec. J'y vis le signal que j'attendais et plaçai mes main sous la table de bois, prête à la renverser mais Harry mit immédiatement ses mains à plat devant lui pour me faire signe de me calmer. Le journaliste sembla remarquer mon geste car il fronça les sourcils. Harry leva sa main droite à coté de sa tête, le point fermé. Il leva d'abord son index, puis s'écoula une dizaine de secondes avant qu'il ne lève son majeur. Plusieurs secondes s'écoulèrent mais ils ne leva pas le troisième doigt.
- Mademoiselle, pardonnez moi d'insister mais...
Il leva son annulaire je réagis immédiatement en me levant et en reversant la table sur le pauvre homme. Je vis Harry se boucher les oreilles, l'alerte avait été déclenchée. Mon visiteur leva la tête vers moi avec un regard emplit d'incompréhension. De l'incompréhension, cela faisait tellement longtemps... Enfin, enfin je voyais, enfin je revoyais un sentiment humain... Lorsque je vis trois gardiens entrer dans la pièce, je me mis à crier avant de me jeter sur l'homme, encore à terre. Celui parait mes coup du mieux qu'il pouvait pour ne pas me faire de mal, et au moment où les gardiens m'empoignèrent les bras, je ne pus m'empêche de chuchoter à son oreille.
- Je suis désolée...
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Zan Po
Mystery / ThrillerCette histoire se déroule dans la ville fictive d'Iton. Mathilda, 18 ans, se retrouve internée dans un hôpital psychiatrique pénitencier pour avoir commis un meurtre dont elle n'a aucun souvenir. Là bas, elle fait la rencontre des autres criminels...