La fin

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- Je n'aurai jamais dû te rencontrer! Je n'aurai jamais dû t'écouter! Regarde où ça nous a mené! On est aux portes de la mort ! Sur une autoroute pour les enfers! Tu n'es rien d'autre qu'un MONSTRE.

Il n'a pas tout à fait tort, mais pas raison non plus. Je ne suis, pour lui, un monstre que parce que je suis différente de lui. Pour la situation dans laquelle on est, je suis d'accord, c'est de ma faute. Je n'aurai jamais dû le laisser venir. Je savais que j'allais y passer. Pourquoi est-ce que je l'ai laissé venir?

- Je suis désolée. Désolée de t'avoir embarqué là dedans.

J'ai parlé d'une toute petite voix. Je suis même pas sûre qu'il m'ait entendu.

- J'aurais aimé ne jamais être entré, ce jour-là. Ne jamais t'avoir rencontrée. Ne jamais t'avoir vue, t'avoir écoutée. Ne jamais t'avoir aimée. Si, ce jour-là, j'étais pas entré chez toi. Si j'avais attendu, si je t'avais vue comme tu es, comme le monstre que tu es! Je n'en serais pas là aujourd'hui, à attendre une mort qui se promet atroce.

- Je suis désolée. Je ne sais pas pourquoi je t'ai laissé venir. Je sais pas..... .

Je n'ai pas pu finir ma phrase. Je me suis effondrée comme en larmes. Je ne pouvais plus le regader en face, je ne pouvais plus ME regarder en face. Sans m'en rendre compte, au début, je l'ai donné en pâture à la mort, je l'ai donné en pâture à la meute, je l'ai donné en pâture à mes semblables, je l'ai donné en pâture à des vampires.

- Ils arrivent.

A ce moment là, deux des gardes de la meute sont entrés.

- Vos geules! La nourriture ça parle pas! Au mieux ça hurle.

- Je suis vraiment désolée, la télépathie c'est le dernier moyen que j'ai pour te le dire. Je sais que, jamais j'aurais dû tomber amoureuse d'un humain, mais je ne sais pas contrôler ça. J'aurais encore moins dû te montrer ce que j'étais, ni te laisser venir. Je sais que tu m'en veux, et je veux bien le comprendre, mais je suis vraiment désolée que ça se finisse comme ça.

Pendant que je parlais, les deux gardes nous avaient enchaîné pied et poings. On ne pouvait presque plus marcher, nos pas faisaient au maximum 10 cm. Et on nous emmenait déjà dans l'arène. Il ne nous restait plus que quelques minutes à vivre. Je pense qu'on s'était tous les deux résignés, on ne pouvait pas se battre, on ne pouvait pas se défendre, et le pire, c'est que je ne pouvais pas le sauver.

Les mots les plus gentils du monde?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant