Los Angeles, Irvine, 6 ans plus tard
Comme chaque matin de semaine, Aïcha devait se lever pour aller en cours. Un acte qui la repoussait à chaque fois. Elle haïssait l'école autant qu'elle se détestait et énorme soit la haine qu'elle possédait envers elle-même.
Elle se leva avec un mal de tête venant soit d'une malnutrition qu'elle s'offrait ; un terrible cadeau empoisonné, soit par le manque de sommeil qu'elle goûtait quotidiennement. Ce type de réveil ne lui était pas inconnu, il se présentait même comme une routine. Sans lui, elle douterait de son existence, étant donné que si elle ne souffrait pas, elle se présenterait comme un vide, un corps sans vie et ayant péri d'ennui. Dix-huit ans putain... Dix-huit ans et les brûlures de la mort la caressait encore tendrement...
Elle alluma l'eau qui sortit de sa pomme de douche après s'être levée avec cette démarche quotidienne : l'envie d'en finir une fois pour toute. Malheureusement, elle ne le fera pas aujourd'hui, car elle ne se sentait pas encore assez mauvaise pour achever sa propre existence. Mais quand sera le temps parfait de ce mérite ?
Cette douche où l'eau sortait aussi froide que son cœur lui semblait aussi routinier car c'était le cas. Soit sa douche était glacé soit elle lui brûlait la peau. Je dois me punir... Cela lui permettait de cacher un peu plus son âme suicidaire et déprimante. Cette douche lui enlevait les kilomètres de tristesses et de noirceurs qu'elle accumulait tout au long des nuits. Elle pouvait lui enlever les cernes de trop qui pourrait inquiéter le monde entier et ses yeux aussi rouges que le liquide écarlate qui aide à avoir une vie condescende à la sienne.
Elle ferma la salle de bain à clé et se déshabilla pour s'apprêter à un réveil brutal pour son âme déjà six pieds sous terre. En enlevant son jogging, son corps criait de douleur pour cause de peau dépravée dont l'harceleur lui offrait ses douces lames. Une douceur à elle-même, Aïcha la buvait comme un addicte à la caféine chaque matin. Voilà ce que c'était la douleur pour Aïcha : Une putain de douce addiction.
À cette pensée, elle appuya violemment sur sa cuisse pour souffrir davantage. Je dois souffrir... je veux souffrir putain ! Ses cicatrices ne cicatrisaient jamais, elle aimait bien trop recommencer et que ses plaies restent ouvertes, sentir la douleur quand elle marchait. Des larmes coulaient sur ses joues et tombaient sur ses jambes dénudées. Elle n'arrivait même pas à savoir si c'étaient des larmes de douleur ou de satisfaction, en fait pour elle, la douleur était sa satisfaction. Elle savait qu'elle ne pourrait vivre heureuse alors kit à ressenti une émotion... Elle fuyait le vide et le bonheur, car elle ne pouvait pas la concevoir.
Enfin, après deux minutes, elle enleva sa main et alla sous sa douche froide, froide comme elle, froide comme sa vie, froide comme sa mort. Elle le savait, elle mourrait d'une manière froide, ses muscles s'atrofiant et sa peau se glacant. Le suicide l'était et c'était ça qu'elle choisirait le jour fatidique. Elle regarda le sang se déverser dans la douche comme une peinture abreuvant. Oui... elle voulait mourir.
En sortant de la douche, elle prit un bandage et l'enroula à sa jambe gauche, elle serra tellement fort que sa circulation sanguine lui fit sentir des fourmillements les premières secondes. Sentir cette douleur durant toute sa journée était sa punition d'avoir pris de la satisfaction à souffrir. Elle ne comprenait pas ce qui se passait dans sa tête pour ne ressentir que de la douleur. Elle ne comprenait pas qui elle était.
Elle prit son tailleur noir et l'enfila, elle ferma son bouton et encore une fois, elle se regarda dans son miroir. Elle posa sa main sur sa poitrine, n'acceptant pas de la voir avant de regarder son corps. Elle avait maigri... Mais pas assez. Elle se sentait toujours aussi grosse. La balance lui mentait sur les chiffres. Enfaite, c'est ce qu'elle se faisait croire se voyant toujours grosse chaque jours. Pourtant cela faisait une journée où rien n'avait passé dans son estomac à part de l'eau. Elle leva son autre bras ce qui permit à son ventre d'être encore plus plat. Voilà ce qu'elle voulait : être sans ventre.

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L'Idéal de la Mort
RomansaLa mort... La mort... et encore la mort... Aïcha n'en pouvait plus de vivre. La vie l'étouffait depuis qu'elle essayait de vivre comme un humain. C'était bien trop compliqué de faire des sourires, de rigoler et de faire comme tout les autres. L'hypo...