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Oh mon dieu ! Mais ... What the hell ?! Je reconnais tout de suite l'écriture, bien sûr. Anna, ma meilleure amie. Et il n'y a qu'elle pour utiliser un stylo rose aussi moche sur papier doré. Franchement ! Bleu, vert, même noir, ça aurait été mieux que cette couleur, enfin ! Enfin, elle l'a sans doute fait exprès, elle sait à quel point je hais le rose. Je n'ai pas le temps décacheter l'enveloppe que Mister Puppy saute sur mes genoux et miaule en se frottant contre mon bras. Un autre de mes amours : les chats. Et ma mère m'a offert ce magnifique persan noir et blanc pour mon anniversaire... Seulement parce qu'elle s'est rendu compte que son nouveau petit copain était allergique, mais c'est un détail dont je me fiche ! J'adore ma maman !

Je câline mon bébé d'amour quelques minutes avant de lui remplir sa gamelle de croquettes et avise de nouveau cette enveloppe. Pourquoi une enveloppe, Anna ? Un SMS, c'est pas assez bien ? Non ? Les lettres, c'est mieux, maintenant ? Toi qui déteste écrire ? J'y crois pas. Ou alors tu te maries et tu me l'annonces comme ça ? Nan.. J'ai plus de chance de me marier que toi, bien que tes nombreuses conquêtes se comptent s'en doute sur les nombreuses pointes fourchues de mes cheveux. Bref ! J'attrape la dite enveloppe, la retourne dans tous les sens, cherchant un éventuel indice... Avant de l'ouvrir, parce que forcément elle n'a rien laisser qui me dise quoi que ce soit de ce qu'il y a là-dedans. Alors je déchire...

Et là, c'est le drame. Ou plutôt la déception en ce qui me concerne. Une feuille... Une simple feuille griffonnée de rose. Encore ce foutu rose. Et griffonnée d'à peine quelques mots.

Viens chez moi, tout de suite. Anna.

Ah... Bah voilà autre chose ! Bon... Peut-être un souci de téléphone, elle est passée et voilà, je vais pas en faire tout un plat. Une dernière caresse pour Mister Puppy, qui mange comme un gros sac, je remets mes escarpins et sors, fermant la porte derrière moi. Je n'ai même pas pris le temps de me changer. Adieu le confort du leggings plus à la mode et des baskets à la semelle usée ! Et rebonjour les odeurs de sueur dans le métro... Non, ça va plus être possible. Pas après la journée que je viens de passer. Je cours à petites foulées jusqu'à la station de taxi en bas de la rue... Qui peut me prendre en charge immédiatement. Alléluia !

Résultats des courses : quarante-cinq minutes coincée sur le périph' pour vingt-cinq minutes de voiture à la base.... Et près de quarante euros à casquer pour bibi. Mais j'étais clairement mieux que dans le le métro, c'est sûr. Une folie à ne pas répéter trop souvent si je veux pouvoir me faire plaisir pendant mes courtes mais reposantes vacances chez moi. Mais bon, à appel exceptionnel, transport exceptionnel. Pour une fois ! Je ne vais pas me plaindre d'un choix que j'ai fais, non plus ! Un peu de confort de temps en temps, ça n'a jamais fait de mal à personne.

Le taxi me pose devant la maison de ma meilleure amie. Elle habite en banlieue avec son copain, un ingénieur en informatique toujours à trifouiller un ordinateur ou à jouer au « Meuporgue » comme ils disent dans les médias. Il est gentil, un vrai bisounours. Mais , il aime aussi sa solitude, de temps en temps. Et je sais que c'est loin de déplaire à Anna, qui aime sa liberté, malgré son non-célibat. Et dire que certaines personnes tueraient pour passer ne serait-ce qu'une soirée devant un film ou un bon feu de cheminée avec l'amour de leur vie... Oui je fais partie de ces personnes là, oui j'assume. Mais il faudrait déjà que j'ai un chéri. Détail, détail...

Malgré le fait que je râle après elle, c'est avec chaleur que je la prends dans mes bras. Elle semble détendue, pas vraiment celle que j'imagine avoir besoin d'aide, au final. Elle m'entraîne dans son couloir qui sent la pêche, puis dans son salon... Où Lisa et Marie, deux de mes amies les plus chères, semblent nous attendre sur le canapé, un petit sourire en coin. C'est un traquenard ! Elles vont me forcer à sortir en boîte où je ne sais où pour la soirée. Anna tape dans ses mains, apparemment surexcitée, me faisant sursauter au passage.

- Bien ! Ma chérie, tu es arrivée pile au bon moment ! Les taxis arrivent dans dix minutes. J'espère que toutes les valises rentreront dans la voiture.

Valises ? Ce n'est que lorsque je tique sur le mot que mon regard se pose sur un coin de la pièce où quatre valises sont entassées, dont la mienne. Reconnaissable à son magnifique jaune poussin et son superbe soleil rouge vif sur le devant. La honte ! Non seulement elle est venue la piquer dans mes affaires, mais en plus elle a pris la plus moche !... Je réalise soudain.

- Attendez... Comment ça un taxi ? Et pourquoi ma valise est là ? C'est quoi le délire du jour ?!

Je ne comprends plus rien, en proie à une émotion vive : la panique. Mes yeux vont de ma valise à mes amies... Puis vers la table basse... Merde ! Même mon passeport y est ! À côté de billets d'avion... My god ! Mon esprit et mon cœur s'affolent tous seuls ! Je ne sais pas ce qu'il se passe, help me ! Alerte rouge dans ma tête ! Kinder bueno en voie de sortir ! Et oui, j'ai beau être brune, ma blondeur intérieure ne fait plus aucun doute. Mes amies se mettent à rire, alors que je les regarde sans doute comme un enfant devant un Picasso. Anna prend ma main et me sourit, avec douceur.

- On a décidé, avec les filles, de te payer des vacances. Alors tu arrêtes de poser des questions, et tu te laisses faire, OK ? On ne répondra pas, de toute façon.

Des vacances ? A moi qui n'en ai jamais pris depuis que j'ai terminé mes études ? Seigneur dieu, mais qu'est-ce qui leur prend ?...Et qu'est-ce qu'elles ont mis dans ma valise ?!!! Je crains le pire là...

L'été, mes complexes, et moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant