Timidement, je fais quelques pas pour observer l'entrée, qui ressemble davantage à une salle de réception. Il y a du monde partout, certains sont en grandes conversations, d'autres sont au téléphone. Les gens me regardent quelques secondes lorsqu'ils passent à côté de moi, se demandant sûrement ce qu'une étrangère fait ici. Avec la population qu'il y a, je me demande néanmoins s'ils sont réellement conscients qu'il y a un potentiel employé, lorsque cela arrive. Je finis par revenir sur Terre, je pivote le visage vers la droite en entendant le ding d'un ascenseur. Je me dirige vers l'accueil pour demander à quel étage je dois me rendre, et lorsque c'est chose faites, je marche rapidement vers ledit ascenseur. À moins de deux mètres de là, je réalise que les portes sont en train de se fermer. J'active le pas en demandant à la personne à l'intérieur de retenir les portes, mais ma demande reste sans réponse. Je me jette presque en avant en glissant ma main dans la faible ouverture, en manquant de me faire broyer les doigts. Je réussis tout de même à empêcher les portes de se fermer et elles se réouvrent immédiatement. Mon regard se pose immédiatement sur un homme. Brun, grand, imposant, vêtu d'un costume trois pièces griffé. Mon cœur se pince et j'ignore sa réaction en déglutissant avec difficulté. Je le foudroie du regard, tiraillée entre haine et émerveillement. Pourtant, lorsqu'il ouvre la bouche, mon esprit délibère aussitôt.
- Je suis pressé, me lance-t-il d'un ton brusque.
J'entre dans la cabine sans faire de commentaire, la mâchoire serrée. Je le soupçonne de m'observer, je sens des picotements sur la surface de ma peau, au niveau de ma nuque, mais je ne flanche pas. J'appuie sur mon étage, le sixième, alors que Monsieur "je suis pressé" doit se rendre au quatrième. Il soupire lourdement lorsque nous atteignons enfin son étage, et alors que les portes s'ouvrent à peine, il me bouscule pour sortir de la cabine. Evidemment, il ne s'excuse pas, mais comme pour enfoncer le clou, il soupire de nouveau, insistant sur son mécontentement.
- Petit con, murmuré-je dans son dos.
Mais mon murmure, qui me semblait du moins en être un, se fait entendre malgré moi. Il se retourne pour m'offrir un regard qui me paralyserai le sang, si j'en avais quelque chose à foutre. Pourtant, au fond de moi, je sens bien que si ses yeux pouvaient tuer, je serais déjà étendu sur le sol. Les portes se referment et comme dernière vision, ses yeux d'un bleu profond marquent mon esprit. J'inspire profondément en patientant bien sagement et quelques secondes plus tard, j'atteins enfin le sixième. Les portes s'ouvrent et je n'ai pas le temps d'arriver à l'accueil que Molly me saute dessus. Elle m'étreint rapidement avant de me demander comment je vais, son carré cuivré remue lorsqu'elle s'agite pour me parler. Elle sourit de toutes ses dents et puisque je suis en avance, elle me propose de prendre un café avec elle pour pouvoir me briefer concernant le boss.
- Ça va, tu n'as pas eu du mal à trouver ?
- Non, non, aucun problème. Comment tu veux rater ce quartier, il est incroyable. Et l'ambiance ici, c'est complètement dingue !
- Je savais que tu allais aimer. Enfin bref, tu as apporté ton CV ?
- Tu me prends pour qui ? demandé-je en fronçant les sourcils avant de rire.
- C'est vrai, désolée. C'est fou, j'ai l'impression que je stresse plus que toi, me sourit-elle.
- Ce n'est pas qu'une impression, tu stresses vraiment plus que moi !
Mes lèvres s'étirent et je tente de la rassurer, si je ne suis pas prise, je n'en ferais pas tout un plat. Néanmoins, je dois quand même reconnaître que, maintenant que j'ai vu cet endroit, j'aurais tout de même un léger sentiment de regret.
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Décadence PUBLIE disponible sur Amazon et Kindle
RomanceZoé, belle et charmeuse, pense que le travail est loin d'être prioritaire. C'est avec détachement qu'elle vient postuler dans l'une des plus prestigieuses banques privées du quartier financier de Manhattan, sans se douter un instant que son futur pa...