Un nouveau monde

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2 juin 1983, 22h00, demeure des Walkers :

Elle courrait, guidée par le son du piano et les larmes dévalant le long de ses joues. Elle rentra dans la salle sans toquer interrompant le joueur de piano. La voyant en larmes, le pianiste courut vers elle et la prit dans ses bras. Ce genre de situations devenait de plus en plus fréquent : Lenalee entrait chez lui en larmes et Allen la prenait dans ses bras cependant jamais elle ne lui expliquait la raison de ses larmes Peut-être était-ce dû à un mauvais cauchemar ? Ou bien, à cause de ses pouvoirs de télékinésie ? Car oui, Lenalee était bien différente des humains, elle pouvait voir le futur et entendre les pensées des gens mais ne contrôlait aucunement ce pouvoir.

Finalement, ils s'installèrent dans le salon en burent un thé. Lenalee gardait une expression triste sur le visage mais au moins les larmes avaient arrêtés de couler et bien qu'elle était si attristée, Allen arrivait à la faire rire de temps en temps. Et enfin, comme toujours, elle s'endormit sur le lit d'Allen alors qu'il lui caressait les cheveux, celui-ci la contemplait pour finalement s'endormir aussi.

Durant la nuit, le blanc sentit les draps bouger, comme si quelqu'un se débattait à ses côtés, il finit par ouvrir les yeux et vit une masse sombre bouger dans tous les sens. Ses yeux finirent par s'habituer à l'obscurité et il reconnut Lenalee, elle avait l'air de souffrir et gémissait durant son sommeil. La sueur perlait sur son visage et son front était assez fiévreux. Allen posa sa main sur l'épaule de la jeune fille dans la tentative de la réveiller mais elle continuait à se retourner encore et encore dans les draps. Il la secoua doucement en répétant son nom.

Tout d'un coup, elle arrêta de bouger et ouvrit d'un coup ses yeux et elle se prononça :

" Vous êtes tous condamnés. "

Ensuite, elle referma les yeux et eut l'air de se rendormir. Allen était un peu effrayé : ce qu'avait dit la chinoise lui avait un peu fait peur mais ce n'était pas ce qui le préoccupait le plus c'était la voix qu'elle avait eu à ce moment-là. Sa voix, devenue grave, avait l'air de venir d'outre tombe et semblait pourtant vide et haineuse à la fois. Il en était sûr, ce n'était pas Lenalee qui s'était exclamée à ce moment-là, c'était une tout autre personne.  Allen ne trouva le sommeil qu' après quelques heures. 

3 juin 1983, 15 heure, demeure des Walkers :

Il marchait dans les rues menant à sa maison, le ciel n'était pas des plus beaux, il faisait gris et la pluie menaçait de tomber à tout moment. Lorsqu'il rentra chez lui, il fut surpris de constater que la porte n'était pas verrouillée.  

Avec une grosse boule au ventre, il entra dans sa maison, il demanda à savoir s'il y avait quelqu'un. Pour seule réponse, il reçut des gémissement, l'albinos était sûr de connaître cette voix : il s'agissait de Lenalee. Il courut en direction de la source de la voix et la prit dans ses bras. Elle qui était dos à lui se retourna dans ses bras et lui rendit son étreinte en répétant le nom du jeune garçon. Elle se calmait pour finalement se remettre à pleurer tandis qu'Allen lui caressait les cheveux en lui chuchotant de se calmer. Elle s'excusa. Allen prit son courage à deux mains et lui demanda ce qui lui arrivait. Lenalee resta silencieuse et alors que l'anglais allait s'excuser, la jeune fille s'exprima.

Elle expliqua entendre des voix dans sa tête, des voix qui donnaient l'impression de venir d'outre mer. Au début, elle pouvait parfaitement le supporter mais au fil du temps, les voix devenaient de plus en plus fortes, de plus en plus haineuses, violentes et fréquentes jusqu'à ce que finalement elle les entende tous les jours à tout moment, à chaque seconde de sa vie, même pas le sommeil ne pouvait la sauver et elle commençait à le supporter de moins en moins. Les voix parlaient d'un dragon qui se réveillait, le dragon de la fin, que les humains étaient condamnés, que les humains sont tous des pêcheurs et que ils seront expiés en mourant. Elle avait commencé assez lentement mais parlait de plus en plus vite. Allen la prit dans ses bras la coupant dans son élan. Pourtant, bien qu'elle avait réussi à se calmer quelques minutes plus tôt, elle continuait, cette fois-ci, à trembler. 

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