Sans vouloir perpétuer les stéréotypes romanesques, on peut dire que la journée de Raphaëlle avait commencé normalement. Sans aucun problème elle avait laissé sa puce la guider pour choisir ses vêtements, sa nourriture toujours constituée d'aliments de synthèse. Elle s'était comme d'habitude regardée dans le miroir sans pour autant réussir à se voir. Elle avait ensuite pris le même chemin en direction de son travail. Sa puce était parfaite, sans défauts et sans erreurs.
Une fois habillée de sa blouse blanche d'opération, la puce avait régulé ses émotions au minimum humainement possible pour pouvoir augmenter au maximum ses capacités sensorielles et intellectuelles. Lors des décisions prises pour organiser le monde du travail, il avait été décidé d'influencer le plus possible les capacités physiques et intellectuelles des humains afin d'obtenir un travailleur au maximum de ses capacités de production. Un médecin se verra augmenter ses capacités sensorielles pour détecter une possible excroissance tumeur ou anomalie sans avoir besoin d'utiliser de radios ou de scanner. Un ouvrier du bâtiment se verra quand à lui augmenter ses capacités musculaires et visuelles afin de pouvoir calculer quels seraient les meilleurs matériaux à utiliser et pour aider son corps à les supporter. Les porteurs de la puce n'en voyaient que les effets positifs et ne pensaient pas à l'intrusion dans leur liberté corporelle que cela engendrerait...
Raphaëlle débuta sa journée par un patient atteint d'une coupure profonde au niveau de l'abdomen, probablement mortelle si les médecins n'avaient pas été présents. L'origine de la coupure était inconnue, Raphaëlle ne s'en souciait pas.
La vision de Raphaëlle n'était pas surhumaine mais elle lui permit de distinguer parmi tous les tissus découpés grossièrement lequel était le plus endommagé, et qu'il fallait donc réparer. Elle lui permit aussi de repérer sous le flot de sang quelle veine était à clamper pour stopper l'hémorragie.
Une fois le patient hors de danger elle sortit du bloc pour aller prendre un café bien corsé. Sous l'influence de la puce elle ne se rendait pas compte des besoins de son corps, à son arrivée dans le métier on lui avait donc appris à anticiper et à aller régulièrement prendre des pauses... Son bippeur la sonna avant qu'elle ait fini son verre. Elle soupira et déposa le gobelet dans le laveur automatique de gobelet avant de repartir en salle opératoire.***
Le patient qui se trouvait sur sa table d'opération était tout à fait banal... Cheveux brun coupés à la coupe réglementaire, visage parfaitement symétrique, comme le reste de sa musculature par ailleurs...La fiche des secours indiquait qu'il avait heurté un droïde en service. La blessure semblait être interne car il n'y avait aucun signe externe d'une blessure, seul un hématome au niveau de ses côtes montrait la violence de l'impact. Le patient semblait avoir du mal à respirer, témoin du probable traumatisme interne au niveau des poumons.
La procédure en début d'opération et d'essayer de trouver la puce du patient afin de recevoir toutes mes informations nécessaires aux soin du patient. Si une personne est allergique à certains matériaux ou si il avait des antécédents cardiovasculaires, des précédentes opérations ou encore une maladie à laquelle il faudrait faire attention.
Pour trouver la puce il fallait simplement laisser sa propre puce la trouver. Chaque micro-puce émet un signal précis basé sur la géolocalisation des chauve souris. La puce émet un signal en continu et envoie des informations dans le système de la puce rencontrée ce qui donne les informations de la personne. Bien évidemment afin d'éviter que dans la rue chaque personne ait accès aux information de tous ceux qu'ils croisent, il faut un code que seul le propriétaire de la puce est en mesure de donner. Dans le cas d'une urgence médicale, il existe une "porte" dérobée dans le système électronique de la puce afin que les médecins puissent y accéder.Raphaëlle tendit ses sens pour capter ce que la puce de cet individu avait àlui raconter. Elle attendit. .. puis attendit - les autres médecins ne disaient rien par politesse- une chaleur commença à se propager dans son crâne. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait elle avait beau chercher la puce, son système ne parvenait pas à la détecter ! Sa puce ne s'arrêtait pas de chercher encore et encore et dans le cerveau de Raphaëlle tout ne fut que flou, douleur et chaleur... Un seul mot lui parvenait, souffle par une voix intérieure : 404 Erreur puce introuvable, 404 Erreur puce introuvable. .. Inlassablement cette phrase revenait encore et encore tandis que la chaleur devenait de plus en plus intense. Le sol se souleva à sa rencontre puis ce fut le noir complet.
***
Après de multiples examens, Raphaëlle ignorait toujours ce qu'il lui était arrivée. On lui avait dit qu'il s'agissait simplement d'un bug dans le système interne de la puce. On lui donna rendez vous chez un spécialiste dans la réparation des puces qui lui certifia que cela ne se reproduirait plus, qu'il s'agissait d'un léger problème mais que cela ne lui porterait plus préjudice à l'avenir. Raphaëlle rentra chez elle et se coucha tout aussi peu avancée qu'elle l'était lors de son malaise. Assise dans sa chambre, elle se demandait bien ce qui avait pu se passer... Elle se sentait un peu étrange et choisit donc d'aller se coucher...
Le lendemain Raphaëlle reprit sa journée comme elle avait commencée la veille. Elle laissa la puce s'occuper de son réveil et la laissa la diriger vers son petit déjeuner. Elle mangea sans grand entrain les oeufs à la coque qu'elle s'était fait cuire bien malgré elle. La journée se déroula parfaitement et normalement. Elle arriva au travail à l'heure, ses collègues lui demandèrent de ses nouvelles et elle leur relata parfaitement toute les discussions qu'elle avait eu la veille avec les différents médecins. Ils suivaient son récit avec un regard Béa d'admiration avec une pointe d'une émotion différente derrière ce regard, mais Raphaëlle n'aurait su dire quoi comme sentiment, simplement qu'elle ne l'avait jamais vu auparavant dans leurs yeux...
Elle rendit visite au patient de la veille par courtoisie. Il était réveillé et lucide. Son hématome semblait avoir diminué de moitié et il respirait normalement.
- Bonjour comment vous sentez vous Monsieur. .. John ? demanda-t- elle avec un sourire qui lui fit mal aux joues tout en regardant la fiche à côté du lit.
- Beaucoup mieux merci , je vous remercierai bien de m'avoir sauvé mais j'ai entendu dire que vous avez eu un petit souci technique...
Sa remarqué avait été dite sur un ton légèrement ironique et avec un sourire dans la voix. Il avait effectivement un très beau sourire. Raphaëlle rougit immédiatement à cette pensée, elle n'était pas censée ressentir de sentiments autre que le respect, la joie, le sérieux et la tristesse et quelques légers dérivés dont ce sentiment ne faisait sûrement pas partie. Sa puce avait vraiment un problème pour lui instiller des sentiments inconnus...
- Je vais mieux merci, je passais pour prendre de vos nouvelles, mais je vois que vous allez mieux . Je vous laisse donc.
Sa voix était moins douce qu'à l'habitude et elle avait instinctivement repris le ton de l'homme pour lui répondre de manière légèrement ironique. Cela n'était pas dans son habitude pourtant .En sortant de la pièce Raphaëlle n'eût qu'un seul regret, c'était de ne pas avoir demandé à cet homme pourquoi sa puce était indétectable... Elle se promit de revenir pour lui demander ce qu'il se passait et pour assouvir sa curiosité tout juste naissante mais déjà imposante dans ses pensées. ..
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À bas les masques !
Ciencia Ficción2045 Monde parfait Que se passerait il si un jour un simple disfonctionnement bouleversait le monde connu de Raphaëlle ?