Léo (2)

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Je n'ai pas pu fermer l'œil depuis longtemps. Mes nuits se résument à rien, à fixer le vide et à attendre que le temps passe. A pleurer. Réfléchir.

J'ai dû dormir au total, deux semaines, depuis...

Tu es toujours dans ma tête, dans mes rêves.

Peu importe ce que je fais, tu es toujours là. A croire que tu m'obsèdes, ton sourire si sincère, tes traits délicats et tes si jolis yeux verts, dans lesquels je me perdais si souvent, me hantent...

Dès que mes yeux ont le malheur de se fermer, c'est toi qui apparaît.

Pour calmer ou plutôt atténuer ce « problème », j'ai décidé de t'écrire. Tu serais une sorte de journal intime.

Enfin je crois. Je ne sais pas.

Comment puis-je t'écrire si tu ne me réponds pas ?

Quel est l'intérêt d'une correspondance à sens unique ?

Je n'en vois aucun, mais peut-être que si tu avais été là, à ma place, tu aurais vu cet intérêt que je ne vois pas. Ou peut-être pas.

Alors je t'écris pour m'aider, et tu te doutes bien que je n'ai pas choisis le vingt-six août comme date au hasard, pour commencer à me confier.

Mon amour et amitié sont toujours aussi présents mais ton image, elle, s'envole petit à petit. Où? Peut-être dans un endroit plus beau et meilleur que le monde dans lequel on vit. Qui sait ?

Je me souviens de nos moments passés ensemble, mais ils s'effacent au fur et à mesure que le temps passe. Peut-être que la blessure se referme lentement et petit à petit. Ou du moins du moins extérieurement je cicatrise, car dans ma tête et dans mon cœur tu es toujours là.

Je n'oublie pas ce vingt-six août. Cela fait un an et un mois, je n'oublie pas cette date.

Elle me hante.

Elle me ronge.

Elle me colle à la peau.

Ces frictions d'horreurs qui m'ont brisées.

Je dors peu. Je mange peu, un sandwich et encore, je n'ai pas faim.

Je n'ai plus de force. Plus le moral. Je pleure. Je vois le blanc de cette chambre. La peur. Ma peur. La mort.

Mais aussi l'amour, l'innocence et le manque... tu me manque,terriblement. Je n'arrive plus à rien faire ! Chaque geste que j'exécute me rappelle des souvenirs, nos souvenirs...

Je ressens l'incompréhension aussi. Pourquoi toi ? Toi qui ne réclamais jamais rien, qui étais discret, voire même un peu solitaire.Pourquoi est-ce toi qui es partis ?

Tu étais seul ce jour là. J'aurais dû partir le vingt et revenir vingt-trois, mais j'ai décalé le départ. Es-tu partis seul à cause de moi ? Et pourquoi j'ai toutes ces questions dans ma tête ? L'impression d'être dans l'ignorance la plus complète ? Pourquoi me laisse-tu dans l'attente de réponses ?

Sais-tu que à présent le blanc me rend nerveuse ? Sans doute oui, tu dois le savoir.Je suis de jours en jours un peu plus désespérée par le monde qui nous entoure, et les horreurs qui y sont commises.

La guerre. La mort. Le vol. La peur. La haine. La violence.

L'inégalité.

E tà travers toute cette violence, un tout petit peu de lumière.L'amour. L'amitié. La natalité et la joie.

De si belles choses qui se fondent dans la noirceur de notre monde.

Te rappelles-tu du petit chat noir que nous avions trouvé ? Que ta mère ne voulait pas garder à cause de sa couleur, elle pensait qu'il allait porter malheur. Et bien lorsque je me noie dans mes réflexions sans idées, j'écoute les ronronnements de Tic-Tac.Peut-être devrais-je faire comme lui et n'être heureuse que de caresses ? Ce serait un bonheur un peu superficiel tu ne trouves pas ?

Je me rappelle de nos discussions sur l'avenir. Je voulais adopter un enfant. Et bien maintenant je ne veux plus. Je ne veux pas que mon enfant grandisse dans un monde de merde. Il serait paumé dans une société qui ne comprend que les mots: argent et travail. L'Homme est censé être doté d'une grande intelligence,mais il s'en sert pour massacrer l'ancien monde sous la technologie.Perdre sa liberté de penser et être guidé par la presse. On nous fait croire que tout va bien, et que les problèmes de la planète sont des soucis mineurs. On nous ment. Nous manipule.


Je vais arrêter de t'embêter avec mes réflexions à moitié philosophiques !

Tu me manques chaque jour un peu plus.

JE T'AIME.


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Bonjour ou bonsoir (selon l'heure à laquelle vous lisez ceci).

C'est la première fois depuis mon "introduction" que je vous écris après une partie. Ou peut-être pas, je dois avouer que je ne m'en souviens pas --'

Breffons (du verbe breffer -ça n'existe pas-) ce texte, tout comme le précédent, est vraiment très important pour moi. Il rend hommage à la personne la plus importante de ma vie, partie trop tôt malheureusement. Cela a était une épreuve pour moi de coucher mon ressentit face à cette disparition, sur du papier. Mais ça a été encore plus compliqué de le publier. Je me suis demandé "ont-ils réellement besoin de lire cela? De savoir cela? Que vont-ils en penser?" et puis je me suis rappelé que j'écrivais pour me libérer du poids que j'ai sur les épaules, pour vous dire aussi que peu importe les épreuves que l'on traverse, on n'est jamais seul...

Passez une bonne soirée/journée...

Bisouuuuuus

L'éponge des SentimentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant