Résistance

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"Heil Hitler!"

"Vive notre chef!"

Ces mots résonnent dans ma tête toute la journée.
Le "chalet pourrit" comme on l'appelle tremble des cris de joie des soldats Allemands que se le sont accaparé. Pour ce faire, ils ont chassé la famille d'Hannah. Enfin chassé, ça c'est la version officielle, la réalité, ce sont les cadavres qui jonchent la montagne voisine. C'est Armin qui les a découverts en allant chercher du bois.
Une clameur me fait sortir de mes divagations. Je sors de chez moi et demande à un voisin ce qui se passe.

"- Malheur à nous... Le médecin fou arrive dans notre ville..."

Le médecin fou, c'est Mengele. Je me souviens avoir lu un rapport à ce sujet, l'un des soldats l'ayant fait tomber de son sac, j'avais pris soin de refermer le cachet de cire et le leur avait rapporté.
Cependant une peur me ronge. Dans ce rapport, il était fait mention de la très prochaine défaite de l'Allemagne, ce qui n'empêchait pas pour autant les cris et les chansons patriotiques de s'élever du chalet pourrit.
Aussi, je dois avouer quelque chose. J'ai un amant, qui se trouve dans ce même chalet. Oui, je fricotte avec un boche. Et je sais que si l'info vient à fuiter, je suis bon pour la lapidation publique, le rasage, tatouage et honte à vie. Seulement voilà. Cela fait depuis l'arrivée des Allemands ici que l'on élabore un plan moi et mes amis: Armin, Sasha, Connie, Jean et... Livai. Livai, c'est lui mon amant, et pour moi, il est prêt à nous aider à démanteler les deux garnisons. Ce serait certes une petite victoire, un petit village comme nous, le parti Nazi s'en contre bat les reins.
Mais je ne peux pas non plus afficher notre relation, il y a déjà beaucoup de femmes qui sont mortes des désirs sauvages des Allemands, ils tirent leur coup puis leur ouvre le ventre, ainsi ils se sentent fiers et pensent avoir accompli leur devoir Nazi: ils ont tué un français et en plus de ça ils se sont vidés les couilles! Pour eux c'est tout bénef.

Livai lui n'est pas comme ça, il est plus doux et refuse de me brusquer, plusieurs fois nous avons eu l'occasion de le faire, mais il a toujours refusé catégoriquement.

Un char blindé, un Panzer arrive sur la route de terre défoncée. Une tête en dépasse, c'est le médecin fou. Je reconnaîtrait son visage entre milles. Il ou elle salue la petite foule de villageois curieux et ceux qui ont à peine osé sortir la tête par la fenêtre. Les garnisons sortent du chalet et saluent vivement les nouveaux arrivants, levant fièrement leur bras tendu, même Livai. Je le vois me regarder du coin de l'oeil et je sais que ça lui fait mal de devoir saluer devant moi. L'armée Allemande n'a pas cherché à connaître les pensées politiques de ses soldats, elle les a tous envoyés sur le champ de bataille et les déserteurs sont fusillés, un point c'est tout.

"- Hooo! Livai! Comment vas tu depuis le temps?"

Je tends l'oreille, ça m'intéresse soudainement

"- Bien, même si on a pas beaucoup avancé." Il lance un regard au reste de la troupe qui est retourné cuver son vin.

"- Rho allez ne sois pas si rabat-joie
- Hansi, nous sommes en guerre, comment veux tu que je garde la tête froide alors que ces énergumènes chantent à tue tête toute la journée! Ils désoûlent jamais! C'est des trous à vin infinis!
- Hahaha! On verra bien... Tu n'as pas demandé à loger chez l'un des habitants?
- Ils nous haïssent, comment voudrais tu?
- Comme ça."

Il s'approche de moi.

"- Dis donc toi, ça fait un moment que tu nous écoutes, tu veux quelque chose?
- Euh non..
- Bien, alors dis moi, tu vois ce soldat là bas, c'est un ami à moi, mais il s'ennuie avec ses camarades alors ça ne te pose pas de problème s'il vient loger chez toi, à tes frais bien sûr?
- Je euh..."

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 09, 2018 ⏰

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