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Il venait me voir de moins en moins souvent, avec aucun sourire même les sourires pervers ne passaient plus. Je me posais des questions, aujourd'hui il était venu me voir. J'étais toujours nu et un peu calmé depuis qu'il m'avait donné à boire, il eut encore la force de me plaquer contre le mur à côté d'un miroir. Il soufflat comme s'il en pouvait plus et il tourna la tête vers le miroir, je fis pareil un peu intrigué et on se regardait dedans.

Maître: quel âge avez vous ?

- dix huit ans

Maître: vous êtes jeune et moi vieux

- comment ça ?

Maître: j'ai menti sur mon âge je suis bien plus vieux que vous

- vous avez quel âge ?

Maître: j'ai vingt ans

- d'accord...

Maître: je suis désolé pour tout ce que je vous ai fait vous êtes trop jeune désolé vous pouvez repartir...

- pourquoi repartir...?

Maître: j'ai l'air d'un psychopathe, je veux pas vous faire de mal s'il vous plaît partez

Une larme coula sur ma joue, je baissais les yeux, ses coups ne me dérangeais plus, son âge ne me dérangeais pas du tout au contraire je commençais à l'apprécier même à l'aimer pour de vrai. Il me décrocha et parti pour me laisser m'habiller seule, je séchais mes larmes qui ruisselaient sur mon petit visage, je mettais mes vrais chaussures à moi, mon t shirt et mon pantalon à moi, je pris mon sac. Arrivée devant la porte il me tendit mon casque et mon téléphone. On se regardait une dernière fois, on s'embrassait une toute dernière fois, je lui tendait un papier avec mon numéro de téléphone, il baissa la tête. J'avais même pas réussi à lui dire au revoir tellement la tristesse m'avait envahi, il ferma la porte derière moi, ce bruit que je n'allais plus jamais entendre. Je marchais en pleurant dans les petites rues peuplées de différentes personnes, elle me regardaient toutes bizarrement, oui je pleurais et alors. Je me dirigeais vers un pont, je m'assis au bord, je pleurais en regardant le petit courant d'eau en dessous de mes pieds qui étaient dans le vide. Je savais qu'il n'allait pas me rappeler, mes larmes tombaient dans l'eau, le suicide ne sert pas à grand chose il suffit d'oublier. C'est facile à dire mais à le faire c'est impossible pour moi avec tout ce que j'ai vécu, il fallait tout reprendre depuis le début, tout comme avant. Je me levais en séchant mes larmes et mon mascara qui coulait, je rentrais chez pour poser mes affaires et pris un paquet d'argent, j'en avais assez pour finir l'année. Je partis rattraper le temps perdu, tout ce que je n'avais pas fait pendant tout ce temps j'allais le faire, sortir en boîte, me bourrer la gueule et m'acheter une moto. La moto passa la première et avec celle ci j'allais en soirée avec tous mes amis que je n'avais pas oublié, mais quand je ne faisait rien de mes journées je restais près de mon téléphone, seule sur mon lit, habillé et libre d'aller n'importe où sans être retenu par quoi que ce soit. Je restais à pleurer sans savoir pourquoi, sa me faisait mal, son visage restait dans ma mémoire en pensant qu'il avait déjà oublié le mien, que j'avais été remplacé par une plus vielle et mieux foutu que moi. Je ne dormais plus, mes cernes grandissaient de jour en jour, j'allais toujours m'assoir au bord du pont par tout les temps. Je faisais comme si tout allait super bien quand j'allais chez mes parents, je racontais mes vacances car ils pensaient que j'étais en vacances, je ne pouvais pas leur dire ma vrai histoire. Je restais dans mon coin avec une personne en tête, cet homme dont je ne savais même pas le nom, je savais juste la sensation que me procurait ses mains, ses lèvres que je n'oublierai jamais et ses coups de ceinture, j'en avais encore les traces. Je ne veux pas qu'elles partent, c'était la seule chose qui me restait de lui, je n'avais plus eu de copain depuis lui, il était devenu important pour moi.

~plus de deux mois étaient passés sans un seul appel et sans un seul message~

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~ 𝓤𝓷𝒆 𝓶𝓪𝓲̈𝓭 𝒆𝓽 𝓼𝓸𝓷 𝓶𝓪𝓲̂𝓽𝓻𝒆 ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant