1. Ma première rencontre

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Je prends ce métro tous les jours. Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, le volume élevé, j'essaie de m'isoler du monde, de m'en échapper. Je ne regarde jamais les gens qui m'entourent, ils ne m'intéressent pas. Je ne les intéresse pas. Nous ne sommes que des êtres humains qui se trouvent, par hasard, obligés de cohabiter le temps d'un trajet. Des amas de cellules guidés par des impulsions électriques. C'est à cela que se résume la vie. Rien d'autre. Le destin, l'âme habitant nos corps, tout cela n'existe pas. Ils ne sont que des histoires inventées pour nous faire rêver, pour nous donner de l'espoir. Nous faire croire que l'être humain est différent des autres amas de cellules formant toutes ces espèces animales ou végétales. Mais pourquoi serions-nous différents des autres espèces ? Je vais vous le dire : les autres animaux ne se bercent pas de douces illusions. Ils vivent tels que la nature le leur a dicté, sans essayer de la maîtriser. Seule l'espèce humaine est assez stupide pour jouer à "Dieu", ou croire à toutes ces débilités spirituelles.

La bêtise de l'être humain me dégoute profondément.

Depuis longtemps, j'ai décidé de m'effacer le plus possible de ce monde. De réduire au maximum mes contacts avec cette espèce répugnante à laquelle j'appartiens. Je me contente de laisser ma vie s'écouler de la façon la plus neutre possible, sans me mêler à celle des autres. J'aime ça.
Pourtant, aujourd'hui, un visage a attiré mon attention. Parmi toute cette foule masquée, un visage sort du lot. Comme le seul en couleur dans ce monde en noir et blanc. Je ne saurais dire si c'est la première fois que nos existences se croisent ou non, mais quelque chose en moi s'apaise simplement en le regardant.

Compressé entre les autres voyageurs, il semble des plus paisibles. Son regard rivé sur son livre, un mince sourire sur son visage. Il m'éblouit.
Pourquoi ?
Je me perds dans sa contemplation, laissant un peu de répits à mes mornes pensées.

Je ne sais pendant combien de temps cet instant a duré, à quel point le temps s'est étiré. Mais, sans prévenir, son visage se relève et son regard croise le mien. M'emprisonnant totalement. Étonnamment, il ne se détourne pas, mais m'offre un sourire radieux avant de se frayer un chemin vers la sortie du wagon. Sa disparition de mon champ de vision me ramène aussitôt sur cette Terre nauséabonde. Je m'aperçois que je dois également descendre à cet arrêt et me précipite alors à l'air libre. Inconsciemment, je cherche du regard cet homme si particulier. Si envoutant. Mais il semblerait que ce soit lui qui m'ait trouvé en premier.

Appuyé contre le mur menant aux escaliers, son corps long et fin subtilement mis en valeur par sa pause, ainsi que sa tenue. Il est là. Ce jeune homme est là. M'observant sans aucune discrétion. Lorsqu'il comprend que je l'ai repéré, il me fait un sourire timide et baisse la tête vers le sol. Mon corps me crie de l'aborder, mais mon esprit me rappelle que je suis un être qui se complaît dans la solitude.

Mon esprit gagne toujours sur mon corps, mais aujourd'hui, sa voix s'est faite trop faible. Avant même que je ne le réalise, il avait pris le contrôle, et je me présentais devant cet être attirant.

« Eu... B-bonjour ? Ma voix est à peine perceptible, telle un murmure dans le brouhaha de la gare.
- Oh, salut ! Une voix est enjouée. Des yeux qui s'accrochent soudainement aux miens.
- Je... Enfin... Je... T'ai vu dans le métro...
- Ah, d'accord. »

Il rigole légèrement. Mais je ne peux pas le blâmer, mon approche est ridicule. Les rapports avec d'autres humains ne sont définitivement pas mon fort.

« Moi aussi je t'ai vu. On s'était déjà rencontrés ? »

La façon qu'il a de poser cette question me déstabilise. De l'espoir ? C'est ce que j'ai l'impression de percevoir dans son ton.

« Je n'pense pas... Mais je fais rarement attention aux personnes que je croise.
- D'accord... »

De la déception. Peut-être que lui m'a déjà remarqué plusieurs fois. Peut-être que nous nous connaissions. Qu'il est vexé que je ne m'en souvienne pas. Pourtant, je suis sûr que je n'aurais jamais oublié son visage si je l'avais déjà vu par le passé. Perdu dans mes réflexions, mes yeux se sont fixés sur le goudron sale de la gare. Mais rapidement, une main tendue prend place dans mon champ de vision. Je cligne des yeux a plusieurs reprises, puis mon regard se balade le long de ses doigts fins, de son poignet orné de plusieurs bracelets, de son bras dénudé, jusqu'à rejoindre son visage souriant.

« Jung Hoseok, enchanté ! »

Je me saisis de sa main et la serre rapidement. Le contact avec la peau d'une autre personne me fait bizarre. Elle est chaude et douce, presque autant que son sourire.

« Min Yoongi...
- C'est mignon comme prénom !
- Oh ! Eu... Merci ? »

Gêné, ma main se met à frotter vigoureusement ma nuque, alors que lui laisse échapper un rire cristallin. Puis le silence nous envahit. Je ne sais pas pourquoi, mais j'aimerais lui parler. Cependant, ce n'est pas une activité que je pratique régulièrement, et je n'ai aucune idée de ce que je pourrais lui dire. Je le regarde, un peu perdu, espérant qu'il nous sorte de cette situation, mais il se contente de m'observer avec un sourire attendrit.
Cependant, il y a quelque chose d'autre. Un sentiment parasite.

De la tristesse ?

« Tu dois aller travailler non ? Tu vas être en retard. De sa main droite, il désigne la montre qui orne mon poignet gauche. En effet, je risque d'être en retard.
- Ah, eu... En effet. Merci. »

Je lui fais un rapide signe de main, un peu maladroit, et me dirige vers les escaliers, dos à lui. J'aurais aimé pouvoir rester plus longtemps. J'aimerais le revoir. Pouvoir lui parler.
Pourquoi en ai-je envie ?
Ça ne me ressemble pas.

« Eu... On pourra se revoir ? »

Ma propre voix résonne à mes oreilles. Mes jambes ont cessé de me faire avancer. Mon corps est maintenant tourné entièrement vers lui, mes yeux rencontrant à nouveaux les siens. C'est moi qui ai parlé, et je ne m'en suis même pas rendu compte.

« Avec plaisir. »

Un sourire franc illumine son visage, mais il fane en même temps que ses yeux se mettent à briller.

« Tu... Tu veux mon numéro ?
- J'ai... Pas de téléphone...
- Ah bon ? Alors... Co-comment on va faire pour se revoir ?
- T'inquiète pas pour ça !
- Ah... D'accord... Alors, à la prochaine... »

On ne se reverra pas.

Il passe lentement la main sur son visage, puis prend une grande inspiration avant de m'offrir un nouveau sourire éblouissant.

« A demain, Yoongi ! »

Il me fait un signe de la main auquel je réponds avant de reprendre mon ascension des escaliers. Je vais définitivement être en retard au travail, mais tant pis. Cette rencontre hors du temps me semble être l'une des plus importantes de ma vie.

Je ne devais pas la manquer.






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Nous y voilà, nouvelle histoire !
Je suis trop stressée, j'sais pas pourquoi !!

Bon alors, peut-être que certains remarquerons (à un moment ou à un autre) que le principe de l'histoire est inspiré par un film (dont je donnerais le titre plus tard, ou si demandé pour éviter un immense spoil des deux), mais l'histoire en elle-même est différente.

J'espère vraiment qu'elle vous plaira, bien qu'elle me semble être (encore une fois) très différente de mes précédentes histoires...
J'aime varier les styles ! ^^
Mais c'est stressant -_-


Bref, n'hésitez pas à me dire ce qu'il en est...
Bisous ! ♥♥

Au Lendemain d'HierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant