Le Bouton Play

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C'était un matin comme les autres. Je me réveille et caresse la tête de mon petit frère qui dors blotti contre moi. Il ouvre les yeux et sourit. Je n'ai jamais compris pourquoi il était si heureux alors qu'il vivait dans un monde pourri jusqu'à la moelle mais il était mon rayon de soleil. Ce n'est pas vraiment mon frère. Je l'ai trouvé il y a bientôt 4 ans, nourrisson abandonné et je ne sais par quel miracle il a survécu. Son nom est Néo. Ne riez pas. J'aime bien ce nom. Il saute du lit et enfile tant bien que mal un T-shirt. Je l'aide.
- Tu paraîs bien énergique aujourd'hui ! Je lui dis en passant une main dans ses cheveux noirs corbeau.
- Oui ! Aujourd'hui j'ai 4 ans ! Il me crie en souriant de toutes ses dents.
Ah shit. J'avais oublié. Je lui avais donné une date d'anniversaire. La date où je l'avais trouvé. Va falloir que je lui ramène quelque chose de mes expéditions. Si je pars en expéditions aujourd'hui...
Je lui fourre un bout de pain dans la bouche et le met sur mon dos. Il s'accroche comme à son habitude. Je baisse le rideau qui cache l'entrée du wagon qui nous sert de chez nous et saute pour atteindre l'ancien quai. Un trou sépare l'entrée de notre maison du chemin praticable. Cela permet de garder un minimum d'intimité. Réception. Départ. Je suis le chemin habituel. Le quai. Les rails. Le tunnel. La lumière faiblarde. Le marais. La Grande Casse. Enfin, je dépose mon Petit bonhomme qui s'en va en me saluant de la main. Il a toujours été débrouillard. C'est peut être pour ça qu'il a survécu. Au loin, je le vois rejoindre les autres qui vont fouiller la Casse. Il y tombe de nouveaux déchets tous les jours. Parfois on peut y trouver des merveilles... Je continue mon chemin. La Descente. Les Conserves (un autre quartier habitable situé dans un tas de conteneurs rouillés). Encore une descente. La Fibre (nom ironique donné au fleuve qui traverse le Slum 404). Le repère des danmés (un parmi d'autres). Une petite séance d'escalade et j'atteins enfin la plateforme du GreenCore.
Il y a déjà deux clients. Un habitué et une dame que je ne connais pas armée d'un flingue suffisamment imposant pour qu'on remarque qu'il coûtait cher. Garry, le patron du bar, me salue.
- Ana ! Tu as du boulot !
Je le rejoins et il me tend un une clé USB. Je la branche et enregistre les info.
- C'est une blague j'espère...
- Non, tu as deux jours pour trouver ce qu'on te demande.
Ce n'était pas la difficulté de la mission qui m'étonnait.
- Que fabriquent t-ils ici ? Ils vont se faire tuer.
- C'est justement pour ça qu'on a besoin de toi. Déclara la fameuse dame.
- Très bien je pars maintenant. dis-je en m'équipant. La paye a intérêt à exister !
- Essaye d'abord d'exécuter la mission après on discutera d'argent petite. rétorqua la dame, un sourire en coin.
Je ne l'aimais pas elle. Enfin, si elle avait vraiment l'argent alors peut être un peu.

Slum 404Où les histoires vivent. Découvrez maintenant