Chapitre VIII

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Après avoir donné quelques détails à Jean baptiste et Yoko, je montai à nouveau les marches vers le champ de bataille... Dès que je fus sur le pont, un des pirates me sauta dessus. Je l'embrochai avec une flèche que j'avais déjà sorti de mon carquois par prudence. Je glissai son mousquet à ma ceinture que j'utiliserai comme dernier recours. C'est là que je commençai à tirer sur tous les assaillants qui avaient le malheur de se trouver dans ma trajectoire. Il ne fallait surtout pas penser que j'en étais fière, au contraire, chaque flèche ayant atteint sa cible me déchirait le cœur... J'étais en train de tuer des vies. Mais c'était pour protéger maman et Lucie, pour que nous mêmes, restions en vie. Alors je continuai jusqu'à ce que quelqu'un me clou au sol en sautant du grand mat ! Je me débattais du mieux que je pouvais, quand soudain l'image du mousquet me vint à l'esprit. Je dégainai prestement l'arme et tirai dans le corps de mon adversaire. Il s'écroula sur moi, mort. Je soulevai le cadavre et me relevai maculé de son sang poisseux. Je remis le mousquet à ma ceinture et repris mon arc. Et me voilà reparti à tirer partout, dans toutes les directions. J'aidais quelques copains à s'en sortir et visai les cibles faciles. Tout à coup, je remarquai un pirate grimper sur le grand mat. Je compris de suite son intention, il voulait arracher notre pavillon, ce qui signifie pour eux la victoire ! Je ne perdis pas une seconde, ma corde se tendit et ma flèche le toucha en plein cœur. L'homme tomba à trois mètres du "sol", sans avoir eu le temps de prendre le drapeau tricolore. Je dus détourner mon attention vers un pirate qui allait se jeter sur moi, je le tuai sans problème, quand un autre lança un couteau dans ma direction. J'esquivai de justesse la lame , qui me déchira un lambeau de tissu. Il y avait  de moins en moins de personnes faisant parti de ce rafiot. Bientôt nous ne fument plus qu'une vingtaine... Soudain je m'aperçu qu'un autre pirate descendait les escaliers de la cale. Je le suivis discrètement, mais je le perdis de vue. Il était sûrement à l'étage supérieur.

"C'est bon les gars ce n'est que moi, ne tirez pas."

Toujours pas de réponse, que se passait il ? Tout à coup, quelqu'un surgit des escaliers et bondit sur moi. Il m'arracha mon arc, me prit le mousquet. Je lui envoyai un coup de poing, mais il l'esquivait sans problème. Puis, il leva le mousquet au dessus de ma tête, en le tenant par le canon. La dernière chose que je vis, c'était l'arme s'abattre sur mon crâne. J'y ressenti une douleur aiguë, j'avais soudain, comme une sensation de vertige. Et puis tout devint noir...

Je me réveillai lentement, totalement désorienté. J'entendais des voix, des murmures... Une douleur lancinante me tapait le crâne. J'ouvrais doucement les yeux pour qu'on ne remarque pas mon réveil. Tout était flou, mais je compris vite que j'étais attaché au grand mat du navire. Ma vision devint de plus en plus clair, je reconnus des silhouettes d'hommes, eux aussi étaient attachés, mais dos à dos. Je commençai à prêter attention aux paroles que j'entendais, ils parlaient Anglais, je n'eu donc aucun problème à comprendre leurs échanges :

"Nous devrions le tuer ! Nous avons perdu douze hommes à cause de lui ! Il suffit de compter les flèches plantées dans les corps et..."

"Ça suffit ! Coupa une voie rauque. Ma décision est prise, il me faut ce garçon, ne nous a t'il pas prouvé qu'il valait bien douze hommes à lui tout seul ?! Et puis, il est encore jeune, il a encore beaucoup à apprendre. Et quand son entraînement sera achevé, là je peux vous dire qu'il vaudra plus de douze hommes..."

Je frissonnai, parlaient ils de moi ? C'était même certains. Non, non ! Que me voulaient ils ? De quel entraînement parlaient ils ? Soudain les souvenirs me revinrent en foules. Lucie, maman, papa, Yoko et Jean Batiste ! Qu'étaient ils devenus, où étaient ils ? Les voix reprirent :

"Mais il est Français, comment pourrait il nous comprendre ?"

"Il apprendra notre langue, il se débrouillera... En attendant, allons voir comment il se porte."

Je pus enfin voir les hommes sortirent de derrière le mat. Ils étaient deux, comme je me l'imaginais. L'un était petit l'autre était grand. Je crus reconnaître le grand comme étant mon agresseur. Je lui lança un regard noir qui le fit rire :

"Tu vois ! Ce gamin ne fait pas partie de ces mômes qui ne font que pleurnicher à longueur de journées !"

Je le dévisageai rapidement, la peau mate, les cheveux et la barbe rouges feu, une balafre lui barrant le visage et de grands yeux noirs. À première vue il avait l'air sympathique, mais il fallait prendre en compte ses méfaits. Le petit avait l'air grincheux et répugnant, il avait une jambe de bois.

"C'est un gringalet, moi je te dis, t'as vu comme il est tous maigrichon, il tient à peine sur ses jambes !"

"Répète un peu pour voir !!!"lui criais je à la figure.

Les deux hommes me regardèrent étonnés, surtout le petit qui était un peu surpris de mon intervention. Je lui crachai à la figure, profitant de son manque d'attention. Il grommela des injures en anglais tout en s'essuyant la face. L'autre avait éclaté de rire :

"Eh bien... Finalement... Nous n'aurons pas besoins de lui apprendre l'anglais..."

"Eh bien figurez-vous que vous ne m'apprendrai rien du tout !"

"Holà ! Mais c'est qu'il mord le petit !"dit le grand en riant.

"Et je ne suis pas petit !"dis je d'un ton méprisant.

"Plus de doute, je le prends !"

Oups ! J'aurais dû me taire. Décidément j'étais un idiots, ils n'attendaient que ça ! Je leur est montré que je n'avais pas peur et que je parlais anglais. Quel imbécile je faisais. Soudain, je reconnu parmi les prisonniers mon père. Je criai en français :

"Papa ! Papa ! Tu vas bien ! Et Lucie et maman !"

Je n'eus aucune réponse, il dormait...

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Et voilà pour ce 8 ème chapitre ! Que vas t'il advenir de Mike ? Et de sa famille ? À suivre... 😆
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