Sur terre, à nouveau

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Jour 1 de l'année 4.135.251.010 — Hiver

En sept ans, la Terre a fait d'immenses progrès. Son été est devenu plus chaud et son hiver plus froid. Ce climat assure un équilibre parfait entre les deux pôles séparés par la bande noire créée par les tranchées, dernier vestige humain en date. Cette chaine montagneuse de dix kilomètres de haut, gère les courants venteux et assure une humidité favorable à l'été et à l'hiver pour que chaque être vivant puisse trouver son compte dans le cycle qui lui convient. Ainsi en été la faune et la flore sont immenses, les animaux, paisibles et pacifiques labourent le sol par leurs incroyables pèlerinages vers les montagnes noires. Ainsi, les graines et fruits sont enterrés sous une couche de terre et permettent aux animaux hivernaux, plus petits, mais plus offensifs, de se nourrir et de survivre. Chaque type, estival ou hivernal n'a l'occasion de se rencontrer qu'une fois. Ces derniers réalisent un long pèlerinage vers les montagnes noires où chaque flanc garde les caractéristiques des saisons. Les animaux alors se croisent dans le plus grand respect, créant ainsi une période de paix totale. Comme si cet endroit avait déjà été purgé de toute violence.

C'est dans ce nouvel équilibre que nous revenons sur terre.

Là où nous retournons, c'est l'hiver. Il est rude, mais les effets ressentis sont doux. Il neige tous les deux jours, assurant une couche invariable de neige sur le sol. Les animaux rencontrés ne sont pas beaux. Tous, la peau foncée, grisée par un manque évident de soleil (étant plus éloigné de Terre qu'avant) possède un appareil original qui leur permettent d'ingérer la neige et par ce fait, les précieux fruits et cadavres d'autres animaux morts en fin d'été. Dieu nous avait dit que leur taille est raisonnable par rapport à ceux de l'été. Nous craignons dès l'instant de rencontrer ceux du type estival. Les créatures que nous côtoyons font cinq fois notre taille. La peur et l'appréhension ne nous quittent pas, nous construisons une hutte en hauteur et y restons pour observer.

Jour 60 de l'année 4.135.251.010

Nous descendons enfin. Nous connaissons les habitudes comportementales de nos voisins, nous n'avons rien à craindre. Cependant, nous remarquons un changement dans les couleurs des énergies qui nous entourent. Les énergies négatives nous ont repérées et arrivent dangereusement sur nous.

- Si la montagne noire n'a pas d'énergie mauvaise, elle doit sûrement comporter un matériau qui l'empêche de venir — considère Noé.

- Tu dois avoir raison, si on marche bien et que le chemin est aisé, nous y serons rapidement – estime Léa, la secrétaire d'Adam, venue avec nous.

Et nous voilà partis, accompagnant nos incroyables bêtes, vers les montagnes noires qui se dressent lourdement devant nous. Le souvenir de la dernière guerre nous prend à la gorge Lucy et moi. Nous croisons encore des anciens bâtiments humains en proie à une végétation gourmande. Au bout de 3 jours, nous croisons les pyramides de l'ancienne Égypte. Ces monuments incroyables sont les bâtisses les mieux préservées, prouvant leur immortalité et leur résistance au temps.

Jour 63 de l'année 4.135.251.010

- Nous ne sommes plus très loin de la méditerranée – crié-je – le voyage sera plus long que prévu.

- Comment va-t-on la traverser ? – demande Lucy

- On trouvera un moyen une fois sur la berge – hasarde Noé.

Le jour tombe, la nuit s'installe vite et on le sait. Nous nous hâtons et arrivons aux berges de la mer aux dernières lueurs. Par précaution nous installons notre tente faite de peaux en hauteur. Si la surface terrestre est peuplée de créatures géantes, la mer peut nous réserver ses surprises aussi. En pleine nuit, Noé a une illumination. Il faut observer, regarder comment les animaux traversent la mer et faire comme eux.

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