III

29 3 0
                                    



Après un rapide trajet en taxi, nous nous retrouvons en banlieue londonienne devant la maison de ce Mr Thompson mais les choses ne se passèrent pas exactement comme nous l'avions prévu.

« - Non, non, non, non, noooonnn! Qu'est ce que la police fait ici! Vous nous aviez dit être venue nous voir à la seconde près après avoir découvert les corps.
- En effet, c'est ce que j'ai fait et je n'ai nullement contacté la police.
-Dans ce cas qu'est-ce que le commissaire fait ici et pourquoi presque tout Scotland Yard est regroupé autour de cette maison?
-Oh, Mrs Holmes, ravit de vous revoir. »

Elle leva les yeux au ciel avant de reprendre:

« -Dire que je ressent la même chose serait de l'hypocrisies pure Lestrade, et que diable faites vous ici?
- Une charmante voisine des Thompson est venue leurs rendre une petite visite de courtoisie a été alertée par la porte laissée ouverte et à trouver les cadavres en entrant. Il est de mon devoir d'être ici
- Je vois, et bien je suis heureuse que pour une fois vous vous intéressiez à votre devoir mais puis-je rentrer jeter un rapide coup d'œil à tout ça?
- Je crains que non malheureusement, ou heureusement. Nous avons déjà des spécialistes sur le coup.
- Et bien moi je crains que cela soit faux car, la preuve, je me tiens toujours devant vous toujours à l'extérieur. Et de toute manière, je me passerais bien de votre accord. Au fait, il vient aussi. » dit-elle en me montrant du doigt et elle me fit signe de la suivre.
-Et vous êtes? me demanda le commissaire en me lançant un regard appuyé.
-Watson, Jack Watson.
-Bien évidemment... Mark Lestrade, me dit-il en me tendant la main que je serra.
-Nous n'avons pas le temps pour ses familiarités, venez Watson.

Une fois à l'intérieur, elle s'approcha des corps tandis que tout le monde s'écartait sur son passage.

« Un peu d'espace s'il-vous-plaît? Merci. »

Dit-elle, plus sur le ton d'un ordre que d'une question. Elle enleva et déposa son trench-coat beige sur le dossier d'une chaise avant de s'accroupir près des corps et de commencer à les examiner. Pendant quelques instants, j'entendis que quelques mots semblables à des notes mentales lui étant destiné uniquement comme « Fantastique » ou encore « Peut-être que si... ».  Elle finit par se relever au bout de 2 minutes et sortit le morceau de papier froissé de sa poche, papier qui était visiblement vierge.

« -Il y avait bien un message sur ce papier j'en mettrais ma main à couper, lui dit-je avec une certitude absolue.
-Ah, Watson, ne soyez pas si stupide, évidemment qu'il y avait une inscription, c'est tellement simple que même vous pourriez comprendre, une blague des plus mauvaises, je le conçois.
-Pouvez-vous m'éclairer?
-Tout simplement, un stylo à encre temporaire.
-Un tueur avec de l'humour donc...
- Inhin... » et elle se replongea dans sa bulle sans m'addresser la parole de nouveau jusqu'à l'intervention du commissaire en compagnie du propriétaire de la maison.

« - Oh mon Dieu! Je ne peux pas voir cela!
- Veuillez m'excuser mais nous avons besoin de vous, dit Lestrade en essayant de calmer Mr Thompson.
-En faite, non. » répondît Alice et face à notre regard étonné, elle compléta avec un sourire satisfait:

« Nous avons déjà toutes les informations dont nous avons besoin. »

Et elle récupéra sa veste avant de se diriger vers la porte mais Lestrade la rattrapa à temps:

« -Comment ça nous avons tout les éléments, pouvez-vous développer?
- Très bien... » dit-elle entre deux soupires, et elle s'accroupit à nouveau auprès des corps inertes.

« -Commençons par le début:
C'est un meurtre passionnel car nous pouvons observer ici et là des égratignures sur le corps de la femme qui a donc été torturés, le tueur a voulu la faire souffrir comme lui a souffert, il a voulu la voir se débattre, et est allé jusqu'à tuer son fils devant elle, alors qu'elle était attachée...
-Mais... ma femme et moi étions marié depuis 5 ans...
-Et bien c'est très simple votre femme avait une liaison et lorsque l'homme a appris qu'elle était mariée, il a voulu se venger. C'est assez basique comme massacre, vous auriez pu venir nous voir pour quelque chose de plus intéressant. »
Dit-elle en se relevant et l'homme s'effondra aussitôt.

« Mais voyons mon bon monsieur, une de perdue... dix de retrouver? »dit-elle avant de me glisser à l'oreille:

« Enfin, je ne pense pas vraiment qu'il trouvera à nouveau quelqu'un, en plus, il s'agissait d'un mariage arrangé, mais tu m'a dit d'être gentille avec notre victime. »

Elle se retourna à nouveau vers la porte et sortie à grands pas. Je fis signe à Lestrade de s'occuper du pauvre homme avant de la suivre.

« -Vous pensez donc que le mot n'a aucun rapport avec le crime commis?
-C'est bien Watson, vous êtes perspicace, dit-elle sur le ton de l'ironie, le message a en effet été déposé sur la scène après que le crime soit commis et que le meurtrier se soit enfuit, il est évident que autrement celui-ci serait couvert de sang.
-Mais vous avez bien des soupçons sur qui aurait pu laissez ceci?
-Et bien non pas le moindre soupçon sur quiconque... »

Elle héla donc un taxis et nous nous installons à l'intérieur avant que ce dernier démarre. Elle fixa la fenêtre l'air pensive pendant tout le trajet et je dû lui faire signe que nous étions arrivés pour qu'elle sorte de sa rêverie. Nous entrâmes et vîmes Mrs Hudson entouré de deux valises:

« -Alors, qu'est-ce que cette triste mine, vous n'avez pas résolu le crime?
-Oh, si, comme toujours, répondis Alice, toujours l'air pensive.
-Mrs Hudson, vous partez en voyage? demandais-je.
-Oh, non Jack, ce n'est plus de mon âge, enfaite... »

Une voix s'éleva alors de l'appartement de Mrs Hudson:

« -Tati Hudson!
-Oui, Jane, je suis là. »

Une jeune adulte qui devait avoir entre 17 et 20 ans entra donc dans le vestibule et s'étonna de nous voir.

« -Oh, vous êtes les locataires de l'appartement au premier?
-Oui, enchanté, Jack Watson.
-De même, je suis Jane Hudson, je suis une fan des histoires de votre grand-père depuis mon enfance. »

Elle me sourit et je lui rendit son sourire quand Mrs Hudson vint rompre le silence:

« -Les enfants, je vous présente ma nièce, elle vient m'aider à gérer l'immeuble. C'est que je commence à prendre de l'âge moi. Jane je te présente donc Jack Watson, dit-elle en me montrant du doigt, et Alice Holmes, dit-elle en indiquant ma colocataire.
-Oh mon Dieu! Alice Holmes! Je suis une grande fan, dit-elle en lui tendant la main.
-Oui oui je sais, répondît Alice d'un ton las sans prêter attention à la main tendue de la jeune fille, bon, ce n'est pas tout ça mais j'ai du travail moi, et elle monta à l'appartement sans même nous addresser un signe de main. »

Mrs Hudson proposa donc de nous préparer du thé et je resta discuter avec Jane. J'appris alors qu'elle n'avait pas fait de grandes études mais qu'elle travaillait beaucoup dans les centres d'aides pour personnes âgées en tant qu'aide soignante et elle a donc décidé de prendre soin de sa marraine qui commence néanmoins à ne plus être très jeune. Je lui parla à mon tour de mes études de médecine et nous discutâmes de fils en aiguille jusqu'à tard le soir.

« -Et donc... vous et Alice? me demanda-t-elle avec un léger sourire en coin.
- Oh non, il n'y a absolument rien entre nous, de plus, je ne la connais que depuis 3 jours. »

Elle me sourit timidement et avant de me parler à nouveau de son travail.
Vers minuit passé, elle m'informa qu'elle était un peu fatiguée et partie se réfugier dans sa chambre. Je monta alors et vis Alice assise en tailleur dans son grand fauteuil rouge matelassé. Elle sembla extrêmement concentré et, ne voulant pas la dérangé, je marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la cuisine et, quand je l'atteint enfin, une voix féminine me fit sursauté:

« -Inutile de vous fatiguer Watson, je vous ai vu...
-Je ne voulais pas vous déranger, excusez-moi... »

Elle était assez froide et je ne voulais pas avoir affaire avec elle maintenant, je continua donc mon chemin jusqu'à ma chambre avant de m'effondrer sur mon lit encore habillé: demain allait être une rude journée, mon premier jour à l'université.

Les chroniques de Alice HolmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant