juste elle

condamné à être libre

J'ai fui. Je me sens terriblement lâche. J'allais intervenir mais j'ai été prise de panique et je suis partie en courant. Je suis totalement bouleversé. Je vais cependant essayer de cacher mes sentiments, comme d'habitude.

Le midi nous sortons du lycée afin d'aller manger un bout quelque part. Je n'ai vraiment pas faim. Je n'ai rien avalé depuis hier soir mais cela ne m'inquiète pas. J'ai réalisé récemment que je me prive inconsciemment de manger lorsque je culpabilise.

La journée se termine enfin et nous nous dirigeons vers chez moi avec Louise.

Sur le chemin nous parlons de tout et de rien, j'aimerais lui raconter la scène à laquelle j'ai assisté toute à l'heure mais je n'y arrive pas. Dans la rue on se pousse et on rigole, elle grimpe sur mon dos, et je commence à courir, elle pousse des cris pour que je la lâche.

Arrivé devant chez moi, elle me demande :

- « Il y a un truc qui te contrarie pas vrai ? »

- « Pourquoi tu dis-ça louise ? »

- « À ton avis ? » Me répondit-elle

Je pousse un soupir, puis ouvre la porte de chez moi. Elle me connaît tellement bien.

Aucune des filles de la bande n'est au courant pour mon attirance envers les filles. Aucune, sauf Flo.

Elle sait tout de A à Z.

Nous arrivons à la patinoire,

Nous enfilons nos patins et nous nous dirigeons vers la piste.

J'adore cette sensation de liberté que j'éprouve en roulant sur la glace.

J'ai l'impression de voler. puis soudain, louise m'attrapa la main.

Ne vous méprenez-pas, c'est un acte qu'elle fait souvent quand nous patinons.

J'ai désormais ses doigts qui se croise à travers les miens. Elle a la main douce, tellement chaude. Je serre sa main le plus fort possible, et nous roulons comme cela pendant plusieurs heures. Mon cœur est enflammé. Je me sens bien. Ces moments avec elle sont tellement précieux. J'ai l'impression de vivre seulement pour ça.

Il faut savoir que Louise n'est pas du tout tacile. Nous avons une relation spéciale car elle ne m'a jamais fait de bisous ou de calins. Nous ne sommes pas le genre de meilleure amie qui se donne des surnoms mignons et qui agissent comme tels.

Louise déteste le contact humain, il faut le savoir. Pourtant, elle et moi sommes en contact en permanence. Bien sûr, nous sommes tactiles sous une forme bien particulière : en se chamaillant et en se battant.

Énormément de gens pensent que Louise est lesbienne car elle n'a jamais approché un seul garçon. Cependant, elle affirme le contraire. Elle dit qu'elle n'est ni attiré par les filles, ni par les garçons. Que tout cela la dégôute.

Nous sommes en train de patiner mais je commence à voir flou. J'ai l'impression de ne plus avoir de force. Et soudain, je m'écroule par terre.

Louise ne panique pas, elle me panique jamais. Elle me demande si j'ai bu hier soir, je lui réponds que oui. Elle constate donc que j'ai uniquement de l'alcool dans le sang car je n'ai pas mangé depuis hier soir. Habitué à cette situation, elle me ramène chez moi et me fait manger.

Louise s'est occupé de moi quand j'étais anorexique. Cette fille est un des plus gros facteurs de ma guérison. Sans elle, je ne serais arrivé à rien. Je me suis tellement rattaché à elle, c'est mon pilier.

Elle est si spécial, son caractère me passionne, son comportement me fascine et je suis cloué devant la merveilleuse personne qu'elle est et qu'elle devient chaque jours.