Bad Girl & Good Boy (En Pause)

16. Oncle Paul

Je suis vexé de chez vexé !
Comment ça "personne ", je ne suis pas "personne". Je vais bouder dans mon coin, partir d'ici puisque je ne sers à rien !

Lara attrape Max par le bras et lui chuchote quelque chose que je n'entends pas. Non mais si je gêne, faut le dire !

L'autre crétin avec ses muscles saillants me jette de temps en temps des coups d'oeil suspicieux.

" Tu veux ma photo !" Ai-je envie de hurler. Néanmoins nous sommes dans un hôpital, alors je me calme. Je me calme, mais pas pour très longtemps. Et le fait que Lara se colle d'un peu trop près à ce type digne d'un magazine me file des boutons.

Je leur tourne le dos et mets mes écouteurs pour montrer que je m'en moque totalement de leur intimité et de leurs secrets.

Face à moi, la porte de la chambre 707 s'entre-baille. Je distingue un mouvement et ose un regard vers l'intérieur.

Un homme me fait un petit signe de la main depuis son lit. Lara et l'autre débile continuent de discuter sans faire attention à moi, j'en profite pour me faufiler dans la chambre. Je préfère être n'importe où que dans ce couloir avec eux.

- Derek ?

Surpris d'entendre mon prénom dans la bouche d'un inconnu, j'ote mes écouteurs.

- Comme tu as grandit !
L'homme me sourit, il est très pâle et a l'air de respirer avec difficulté. Des tuyaux dépassent des draps. Il est branché de partout.

- On se connaît ?

- Je suis Paul, tu jouais chez moi quand tu étais petit.

- Ah...

- Avec les poupées. Tu leur avais coupé la tête suite à un accident de train électrique ou de pelleteuse télécommandée, je ne me souviens plus.
- J'étais un enfant violent, ma parole !
- On ne dirait pas comme ça, pourtant.

Nous rions. J'ai reconnu oncle Paul, les souvenirs remontent.
Il avait une fille qui jouait avec ma soeur, c'étaient elles les terreurs. Maintenant que j'y pense, ce sont elles qui ont cassé mon train et défoncé les poupées. J'ai été accusé a tord à l'époque.

- Je suis content que ta soeur et toi ayez accueilli Lara chez vous.
- Lara... ta fille. La fille avec les couettes et les moeurs d'une decapiteuse de poupées est Lara ?

Je porte une main à ma nuque et frotte mon cou en levant les yeux au
plafond. Donc c'est une ancienne camarade d'enfance.

- Oui, elle a bien grandit, elle aussi.
- Tu m'étonnes... Je n'avais pas fait le lien. Je n'avais pas compris que l'ami de papa, c'était toi.

Oncle Paul était l'ancien coéquipier de mon père lorsqu'ils travaillaient dans la police. Après un dossier un peu difficile, leur coopération s'est arrêtée et Paul a été muté dans la ville voisine. Je ne l'avais pas revu avant ce soir. Lara était sa fille. Vu comme ça tout est plus logique.

Je tire une chaise près du lit et m'assieds. Oncle Paul est mal en point.

- Tu es malade ? Tu as eu un accident ?

- C'est pour ça que Lara est chez vous. Pourquoi est-elle revenue ici ? Dis-lui de rentrer. Ramène la chez vous, c'est trop dangereux ici !

Il a l'air aussi épuisé que paniqué. Bien sûr, il a évité ma question sur son état.

- Oncle Paul, je suis mal placé pour que Lara me suive. Elle ne m'écoutera pas... A ses yeux, je ne suis "personne". Elle préfère être avec Max-le-beau-gosse en ce moment.
- Il ne faut pas qu'elle parle à Max !

Il m'attrape le bras avec une force qui m'étonne.
- Il ne faut pas qu'...

Un bruit strident intervient, le coeur de Paul s'emballe, il a du mal à respirer. J'appuie sur le bouton rouge qui est sur la manette près du lit afin d'appeler une infirmière.

Je crie :
"LARA ! Lara !"

Un infirmier arrive et je le vois agir, faire une piqûre ou je ne sais quoi pour calmer Oncle Paul. Je suis tellement stressé que je ne comprends  pas les événements.
Une main me tire vers l'arrière et me fait sortir de la chambre, puis du couloir et enfin de la clinique.

Lara marche avec détermination vers le parking, tout en se taisant. Au bout de quelques mètres, elle se tourne vers moi :
- Derek, je n'aurais pas dû venir ici. En tous cas, pas avec toi. Sil te plaît, appelle un taxi et rentre à l'hôtel.
- Quoi, mais...
- Rentre !
- Je ne vais pas te laisser gérer ça, seule.

- Il y a Max, répond froidement la belle brune en fixant un point au loin.

- Ton père ne veut pas que tu restes avec lui.

- On s'en fiche des décisions de mon père ! Ce sont ses décisions qui l'ont menées dans ce lit d'hôpital, alors si tu crois que je vais suivre ses ordres...

- Ça ne te donne pas le droit de m'en donner à moi. Je ne te laisserai pas avec ce type !

- C'est mon ex, je le connais.

- Ça pourrait être le pape que ce serait la même chose. Je ne bougerais pas d'ici sans toi.

Le ton monte, nous sommes aussi buté l'un que l'autre, cela risque de durer. Elle ne lâchera pas, je ne me demonterai pas.

- Derek, je te dis...

- Tu ne me dis rien du tout ! Tu rentres à la maison avec moi ou je reste ici et je m'incruste entre toi et l'autre crétin.

- Qui est-ce que tu traites de crétin, microbe ? intervient une voix grave.

Max vient de débarquer, la situation m'échappe totalement...

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Prochain chapitre au choix :
A. Bagarre

B. Tout le monde se retrouve chez Max

C. Lara ramène Derek chez elle.