le drame de la famille baudet.

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Bonjour. Je vous reviens aujourd'hui avec un très vieux début de roman (que je n'ai jamais terminé, dieu merci) que j'ai retrouvé dans mes trucs en faisant le ménage ce week-end. Je devais avoir quinze ou seize ans quand je l'ai écrit et pour je ne sais quelle raison, je l'avais écrit à la main, alors pour vous le montrer, j'ai bien évidemment dû le recopier sur Word.

Inutile de dire que j'ai ri comme une baleine, seule devant mon écran, en relisant tout ça! Alors j'espère que ça vous amusera tout autant que moi.

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Il pleut abondamment dehors. Rien que ça me donne envie de pleurer, pleurer, sécher mes larmes et derechef, m'abandonner à mon chagrin. Jamais je n'aurai pleuré autant. Vous vous demandez tous pourquoi, n'est-ce pas? Eh bien, c'est une longue histoire. Et aussi complexe. Je n'ai jamais voulu, tout d'abord, l'écrire. D'une, parce que ça me brise le cœur d'écrire la vérité. De deux, parce que je suis encore en plein deuil. La preuve, mon éditeur a eu un mal de chien à lire le manuscrit de mon récit, tant il était illisible! Barbouillé de larmes séchées. Donc, si monsieur Lotus ne m'y avait pas encouragée, vous ne liriez pas cette histoire aujourd'hui.

Tout a commencé à l'une des réunions de famille des Baudet. Cette famille explosive a été ravie — je dirais même euphorique — à l'idée d'accueillir la jeune fille chétive que j'étais. Les Baudet adoraient ridiculiser les gens. Ils posaient des questions gênantes, du genre pis, Antoine, il embrasse-tu ben? J'avais de la difficulté à comprendre les questions, sans doute à cause du fait que j'étais LA Française de France. Les Baudet ne manquaient pas une occasion de me le rappeler! Inutile, donc, de dire que je me serais passée des Baudet! Or, je ne pouvais PAS me passer d'eux. Simplement, parce qu'en tant que femme d'Antoine Baudet, je me devais de supporter sa famille pendant un week-end complet chaque année!

Ce n'était pas la première fois que je voyais les Baudet. Monsieur Baudet était joufflu. Blond et frisé. Et de petite taille. Avec une grosse voix de stentor! La première fois que je l'ai vu, j'aurais juré que c'était un Hobbit, sorti tout droit de l'univers magique de J.R.R. Tolkien! J'admets avoir été surprise de constater qu'il portait chaussettes et souliers!

Le suivait comme un chien de poche madame Baudet. Elle était absolument le contraire de son mari. La mère de mon époux devait mesurer au moins un mètre quatre-vingt, sinon plus! Ses cheveux blonds et lisses — cela dit, je doute qu'ils le fussent naturellement — descendaient jusqu'à ses frêles épaules. Madame Baudet avait des yeux pers et ceux-ci étaient généralement bleus. Ce couple se disputait souvent, comme je pus le constater.

Malheureusement, ce n'était pas tout! Étaient également présents Paul et sa femme Magalie. Ils avaient un fils nommé Justin. Je ne l'avais jamais aimé. D'une, il frimait comme pas un et de deux, il adorait le morbide.

Au moment où je me disais que rien ne pourrait être pire, une ribambelle d'enfants fonça droit sur moi. Ils s'arrêtèrent devant moi et je cillai. Leurs parents — pas avant costauds, j'en avais peur, pour ramener à l'ordre ces petits monstres — se montrèrent enfin. La mère déclara :

— Ne sont-ils pas charmants, ces petits anges?

— Certainement, madame...?

— Julie Leblanc. Et voici mon mari, Dave. Je suis la cadette d'Antoine. Malheureusement, nous n'étions pas présents l'an passé, Davy avait à s'occuper de patients. Je lui ai dit : Davy, la famille, c'est important! Tes patients resteront malades un jour de plus, c'est tout! Mais il n'a pas voulu m'écouter, hein! Mais cette année, je tenais à venir!

Je ne pus placer un mot. Madame Leblanc avait la langue pendue, contrairement à son mari!

Les gosses me tapèrent sur le système jusqu'à ce qu'ils virent la piscine des Baudet. À ce moment, j'en fus débarrassée, des petits anges! Je vis Antoine jaser avec son frère, Paul.

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Hélas, vous ne saurez jamais le drame qui s'est passé pendant la fameuse réunion de famille, car je n'ai jamais écrit la suite 🤷🏻‍♀️. 

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