Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
●▬▬▬▬๑۩۩๑▬▬▬▬▬●
Le roux avait laissé sa tête appuyée contre la vitre glacé de la berline tout le long du voyage sans jamais quitter ses yeux du paysage brumeux qui défilait sous ses mirettes vides d'allégresse. La sensation d'amertume avait pris possession de tout son corps bedonnant sous ses épaisses couches de vêtement et la couleur grisonnante des cieux n'arrangeait pas l'atmosphère digne d'un film dramatique au cinéma. Du bout de son index bouffie, Jimin traça des courbes circulaires sur le verre transparent de la portière qu'il pût observer disparaître petit à petit grâce à la buée qui reprenait ses droits sur les vitres de l'habitacle.
Puis il observa d'un œil chétif ce qui malheureusement pour lui était sa génitrice. Madame Park était une femme dont l'âge se rapprochait dangereusement d'un demi-siècle, elle se coiffait souvent d'un chignon strict que Jimin aimait comparer à un nid d'oiseau et se munissait invariablement d'une paire d'escarpins haut comme pour sans doute camoufler son infériorité au niveau de sa taille. Mère et fils étaient de parfaits opposés; Madame Park était bâti comme une carpe alors que son rejeton était semblable à un rouleau compresseur. Jimin était plein de vertus malgré sa peur de communiquer avec les autres, quant à elle, sa bouche ne servait qu'à blasphémer les uns et les autres puis à se plaindre encore et encore. Mais ce qui était le plus fou dans cette affaire, était que cette teigne n'avait d'yeux que pour ses deux autres enfants dont Jimin maudissait l'existence. Ils ne lui faisaient que des crasses alors que sa mère les recouvrait de louanges; elle disait même à tout bout de champ à quel point elle aurait préféré que Jimin soit parfait comme eux. Dans parfait, cela faisait référence à mince. Le roux n'avait pas eu la chance d'être comme tous les autres. Il avait hérité du gêne fatal de son oncle. Tout ce qu'il mangeait le faisait devenir gros et dieu seul sait comment Jimin idolâtrait la nourriture plus que la norme.
C'était vers son dix-huitième anniversaire, un beau matin, la sorcière avait osée rentrer dans le refuge du roux qui n'était autre que sa chambre. Le sourire jusqu'aux oreilles, les lèvres recouvertes par un rouge à lèvres couleur sang; elle s'était pointée comme une fleur. Puis, avec un air suffisant, elle s'était tourné vers Jimin après avoir ouvert les rideaux en grands pour prononcer ces quelques mots:
"Prépare tes affaires, tu vas à la KNU"
KNU signifiait en toutes lettres: Kim Nationale University. Elle y faisait entrer uniquement les élites du pays et un nombre infime de boursiers se cherchant un certain statut de riche. Alors imaginez l'air choqué du roux lorsque sa mère lui avait balancé sa lettre d'admission au visage. L'université n'avait accepté que Jimin en vu de ses résultats scolaires et de son comportement remarquable depuis le début de ses études.
Puis parmis les enfants de la famille Park, seul Jimin était le plus méritant. Bo-yung, la malheureuse était bête comme ses pieds et Hyo, le petit dernier ne semblait pas se soucier plus que ça de ses études. Restait plus que Jimin. Il avait laissé ses études empiéter sur l'intégralité de sa misérable vie d'adolescent en surpoids. De toute façon, il n'y avait rien d'autre à faire. Ses rondeurs avaient toujours finit par faire fuir le peu d'amis qu'il avait. Sauf un. Un certain Jung Hoseok qui s'accrochait à Jimin comme une moule à son rocher. Il s'était auto-proclamé quelques années plutôt; "meilleur-ami-de-la-mort-qui-tue" et le pauvre n'avait pas d'autres choix que d'accepter cette amitié forcée. C'était d'ailleurs en grande partie grâce à cette êtres un peu trop souriant que le dossier scolaire de Jimin avait enfin finit par se retrouver sur le bureau du directeur de l'université. Il fallait se l'avouer, Jung Hoseok était fort, très fort.
Une grosse heure de route plus tard, le crâne du roux fit la violente rencontre de la vitre et il se réveilla brutalement, se rendant compte qu'il s'était endormi contre et qu'ils roulaient maintenant sur une route à moitié défoncé. Monsieur Park avait les yeux rivés sur la route et ses mains n'avaient pas desserrées le volant. Il restait interdit, se contentant d'hocher de temps en temps la tête face aux petites remarques de sa femme. Celui-ci était quelqu'un de pacifiste, il ne s'impliquait dans aucune dispute et pour ce qui concernait Jimin; il prenait discrètement son partie. On pouvait dire qu'il aimait son fils mais ne le montrait que très rarement et surtout pas devant madame Park.
Après une dizaine de minutes, un gigantesque portail en fer se dressa devant eux, il était ouvert et les initiales de l'université étaient inscrites. Au premier abord, l'atmosphère avait un air de vieux couvant mais quand ils se reprochèrent, ils virent des énormes bâtiments modernes.
