Chapitre 12

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     À l'aube j'étais allée réveiller mon ex mari, nous nous préparâmes le plus rapidement possible pour partir rapidement à l'adresse que l'on nous avait fait passer. Nous étions à deux jours en voiture de la maison de la famille qui détenait notre fils, alors on se dépêcha de nous y faire conduire par un taxi.
     Nous ne parlions pas, trop stressés de revoir notre bonhomme, nous regardions seulement le paysage qui défilait devant nous en nous serrant fortement la main pour nous rappeler que nous étions là ; l'un pour l'autre. Il y avait de beaux quartiers comme de moins beaux, de belles plages aussi, mais honnêtement nous ne faisions pas vraiment attention, nous n'étions pas venus en voyage. Même après tout ce trajet en voiture et nos peu de mots échangés lors de notre route, après avoir fait la moitié du chemin, Corentin m'invita à dîner au restaurant de l'hôtel.
     L'ambiance était chic et romantique, nous étions dans notre bulle, on savait qu'on se rapprochait de plus en plus, que c'était le derniers jours où nous serions séparés de notre bout de chou alors on commençait à pouvoir respirer un peu plus même si tout n'était pas gagné, nous ne pouvions pas prévoir la réaction du couple qui avait acheté notre fils. Pendant le repas, on pensait à autre chose, même si Evan était toujours présent dans un coin de notre tête, on rigolait. Notre complicité était toujours là, nous étions toujours aussi fusionnel, connaissant l'autre par cœur, et ce qui devait arriver, arriva. Au moment de retourner chacun dans notre chambre nous succombâmes. Je ne sais pas si ça voulait dire quelque chose, si c'était de l'amour ou seulement une tension entre nous. Si ça prouvait qu'on ne pouvait pas se quitter ou non. Durant toute la journée j'avais eu un autre homme dans ma tête et ce ne fut qu'à ce moment là que je réussis à l'oublier, à tout oublier, à juste profiter de l'instant présent et à ne penser à rien d'autre.
     Ce jour là, après presque trois mois de recherches, je me réveillai au côté de Corentin en souriant. Tout n'était pas fini mais j'allais retrouver mon fils aujourd'hui et rien ne pourrait m'y en empêcher.
     Tout au long de la route nous ne nous étions pas parlé -comme la veille, cogitant encore et toujours. Puis nous étions arrivés. Nous nous trouvions devant une maison colorée dans le village au graffiti. Ce n'était pas une maison luxueuse comme je m'y attendais, elle était banal ou ressemblait presque à un taudis par contre elle avait au moins l'allure d'être jolie. Elle était d'un vert lumineux avec un grand arc de cercle orange, jaune et bleu pour continuer ce mouvement sur une autre maison.
     Les doutes nous assaillirent mais ensemble nous prîmes une grande inspiration et toquâmes. Une femme brune un peu plus petite que moi vint nous ouvrir avec un grand sourire puis commença à nous détailler et comprit qui nous étions, alors on vit son visage se décomposer et son sourire disparaître. Elle tenta donc de nous claquer la porte au nez, seulement Corentin ayant de bons réflexes mit son pied et rouvrit la porte en grand sauf qu'elle était déjà partie en courant, appelant son mari en espagnol pour lui dire de récupérer notre fils. On entra dans leur maison criant le nom de notre enfant, le cherchant, dans une pièce puis dans une autre. Je commençais à paniquer de ne pas le trouver et je ne voyais plus non plus la femme ou son mari. Cela me faisait peur, je ne voulais pas le perdre une nouvelle fois. Quand soudain, j'entendis Evan crier puis la porte claquer, alors avec Corentin  j'accourus dehors. Je les voyais s'enfuir, tenant mon fils par la main et lui-même qui essayait de les ralentir.

<< Evan ! hurlai-je et accourant en leur direction.
- Maman ! Pleura-t-il.
- Arrêtez vous, rendez nous notre enfant, parlai-je à la femme.
- C'est le notre, Carlos est à nous ! me répondit-elle.
- Je comprends que vous vous y soyez attachés mais ce n'est pas légal, il y a d'autre moyen d'être parent comme par exemple l'adoption, leur dit le papa de mon fils. Nous sommes ses vrais parents, laissez nous le récupérer.

     Je vis le mari peu à peu comprendre la situation et essayer de calmer son épouse -d'après leurs alliances. Pendant qu'ils continuaient à se parler Evan se débattit et réussit à leur échapper et à courir jusqu'à moi, pour enfin me sauter dans les bras. Je le serrai à présent très fort,  je ne voulais plus le lâcher, personne ne me le reprendrait une deuxième fois. Puis je remarquai la femme s'effondrer au sol, je comprenais sa douleur même si ça ne l'excusait pas, j'avais vécu la même chose mais je ne pouvais pas lui pardonner son acte. Ni à lui, ni à elle.

Tome 2 : Je te retrouverai Où les histoires vivent. Découvrez maintenant