Jeanne et moi retournons sur la plage et nous allongeons sur le sable fin. Il y a plus de gens que d'habitude et quelques enfants jouent en riant. Une longue semaine de préparation au concours vient de se terminer pour moi. Tous les profs sont dans mon dos et sont prêts à être mon piédestal pour m'aider à monter sur le podium. Le concours est au sujet de l'histoire en général. Pas seulement les lois, les arrêtés de Justice... Non, on parle de toutes l'histoire de France. Si je n'avais pas eu cette passion pour faire régner l'égalité, je serai probablement devenue historienne.
Je m'allonge sur le dos et j'observe le ciel bleu qui me fait face dans son imencité. Je suis comme un oiseau : je m'incline devant tant de royauté. Jeanne commence à me parler de tous ses problèmes d'amour et d'amitié. D'habitude, je l'écoute attentivement. Sauf qu'aujourd'hui, je me redresse et je regarde plus loin. Je ne me rends même pas compte que Jeanne me pose une question et attend impatiemment ma réponse. Je fixe le bord de la mer. Ses yeux m'ont hanté toutes la semaine. Il s'avance vers nous. C'est vrai que ce garçon est beau. J'étais sous le choc la dernière fois pour m'apercevoir à quel point son visage est attrayant. Son sourire est ravageur. A coup sûr, il ramène une fille différente tous les soirs chez lui.
- Bonjour, dit-il. Je m'appelle Maxence. C'était moi à la plage la dernière fois, tu te souviens ?
Jeanne soupire bruyamment. Je sais ce qu'elle pense en ce moment précis : pour qui se prend le gars pour la tutoyer ? Pourtant, je lui réponds en me levant.
- Je tenais à te remercier pour m'avoir aidée ce jour-là. Je m'appelle Aline Walker.
Je lui tends la main et il la saisit. Je plonge mes yeux dans son regard vert qui m'intrigue.
Il hausse les épaule en réponse à mon remerciement. Il doit avoir l'habitude de sauver des jeunes demoiselles en détresse non ?
- J'ai entendu dire que tu étudies le droit, comme moi. Tu vas à quelle université ?
Il me donne le nom. C'est celle dont je parlais tout à l'heure : celle avec laquelle nous sommes en désaccord. Néanmoins, il me félicite pour le concours et espère que je battrai tous les ignorants de son école.
- Je viendrai juste pour te supporter ! rie-t-il.Je laisse Jeanne en plan et vais me promener sur le sable brûlant avec ce jeune inconnu. Nous parlons de beaucoup de choses. Nous ne parlons pas beaucoup de sa vie ni de la mienne d'ailleurs. S'il n'a pas envie de parler, il ne le fera pas. Juste avant que je ne rentre chez moi, je lui demande son nom de famille pour le contacter.
- Cherche, je suis sûr que tu le trouveras... me dit-il en soupirant.
Ses beaux yeux verts se voilent d'une tristesse incompréhensible.
- Tu es le fils d'un assassin ? dis-je pour détendre mon compagnon de promenade.
- Si tu veux, tu ... tu n'es pas très loin de la vérité.
Surprise, je le regarde. Il s'éloigne et retourne vers la côte où se trouve la ville. Jeanne accoure et me demande ce que j'ai dit pour qu'il s'enfuie comme ça. Je hausse les épaules. Si seulement je le savais, soupiré-je intérieurement.Nous retournons dans l'immense maison qu'ont nos parents. Je reste longtemps sous le jet d'eau chaude qui ne décontracte. Je suis presque sûre que Maxence m'a dit ça pour que je recherche comme un petit défi. Il veut que je me renseigne. Ou pas, me dit une petite voix au fond de la tête. De toutes manières, quelque soit son nom de famille, il est gentil et très respectueux envers les jeunes demoiselles. Je me promets de demander à mon père plus tard s'il a une idée du nom de ce jeune homme. Je revois ses cheveux blonds qui volaient à cause du vent. Sa voix chuchote encore dans mon oreille. Je ne pensais vraiment pas le voir aujourd'hui.
Je vais me coucher pour être sûre d'avoir assez dormi pour mon travail du lendemain.Je me lève vers 6 heures. Nous sommes samedi et je suis contente de partir à mon job. La boutique est chouette, le patron est gentil. Mais surtout, les clients sont très très sympas. Étant en job d'étudiant, j'ai une petite tirelire qui est déposée sur le comptoir. Beaucoup d'acheteurs viennent me déposer des pièces. Toutes vont à l'agence.
- Salut, Kim !
Kim, c'est ma meilleure amie et aussi la fille de la boulangère. On se connais depuis que nous sommes toutes petites. Je vais souvent dormir chez elle. Elle habite maintenant un petit appartement dans la rue de mon travail. Ce qui nous permet de nous voir souvent.
- Salut Ali ! Tu viens chez moi ce soir ? Les parents invitent un gars et ses enfants et ils m'ont proposé que tu viennes à la maison parentale...
J'éclate de rire et lui fait un gros câlin. Bien sûr que je serai là ce soir !
Kim m'accompagne jusqu'à la boutique où nous nous séparons avec un sourire plaqué sur les lèvres. Elle a plein de choses à me raconter, m'a-t-elle dit en riant.
Je m'installe et dépose ma veste en jeans délavée sur le dossier de la chaise. J'allume l'ordinateur et commence à calculer les comptes et entrer des codes dans la barre de recherche quand le téléphone sonne. Je décroche :
- Bonjour, Aline Walker de la Boutique du Centre, que puis-je faire pour vous ?
- Tu restes loin de mon fils sinon il t'arrivera quelque chose d'horrible, jeune fille. Je te déconseille de le revoir ! hurle une femme dans le combiné.
Je tousse légèrement et reprends :
- Nous connaissons-nous, Madame ?
- Non. N'approche pas mon fils, d'accord ? Je n'ai pas envie qu'il lui arrive quelque chose, elle se met à sangloter.
De l'autre côté du téléphone, je suis toujours assise sur la chaise quand la femme raccroche. Je regarde, bouche bée, le téléphone comme s'il allait me manger.
Le tintement joyeux de la cloche d'entrée retentit et je me consacre au premier client.
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À nos souvenirs
RomanceHistoire d'un amour impossible, un Roméo et Juliette moderne... Aline Walker rencontre un jeune homme et très rapidement s'éprend de celui-ci. Mais sa famille et celle de son amour sont contre. Aline bravera-t-elle leur interdiction de se voir ?