Me voilà incapable de me situer dans le temps. Impossible de savoir combien de temps j'ai réussis à tenir jusque là. Une semaine ? Quatre jours ? Deux mois ? J'ai perdus toute notion du temps, je ne sais plus quand je dois dormir... Il m'arrive de régulièrement tenter de me couper le souffle, de me serrer la gorge de toutes mes forces restantes. Mais, l'instinct de survie reprend le dessus au moment fatidique, décisif, qui me rendrait la liberté. Une fois, j'ai presque réussis à luter contre mon instinct, j'étais au bout de mes capacités à luter, presque à rendre les armes. Il ne me manquait plus que quelques secondes... Mais Dwight... Il a déverrouillé la porte durant ces quelques secondes -qui auraient étés les plus paisibles de ma vie- puis s'est précipité sur moi sans réfléchir d'avantage, et a immédiatement fait le nécessaire pour me ramener en enfer. Depuis ce moment là, je le vois beaucoup plus souvent son sous-fifre vérifier que je suis toujours parmi les démons, à mon plus grand désespoir... J'ai longuement réfléchis à un moyen plus rapide, comme utiliser un vêtement ; mon haut, étant beaucoup trop abîmé a finit en lambeaux à de nombreuses reprises. Je ne suis plus que vêtue d'un pantalon en toile salie par bien de saletés diverses et honteuses même, et toujours trop grand, bien plus désormais -je perds du poids bien plus qu'il n'en faut pour satisfaire le Tyran. Seulement quelques lambeaux du reste de mon haut me servent pour cacher quelques parties du haut de mon corps.
Je suis assise contre le mur du fond, en face de la grande porte en fer. Les genoux repliés vers mon buste, les mains agrippées ensemble autour d'eux, et la tête lourde posée sur ceux-ci. J'attends que la porte en fer de l'enfer s'ouvre, que Dwight se montre. Je m'imagine lui sauter à la gorge, lui serrer la sienne jusqu'à ce que lui cède à la mort qui se présente en l'attirant avec insistance. Je ne peux pas me précipiter dans les bras de la faucheuse malheureusement, ils seront toujours là à me ramener dans leur enfer aux côtés de démons semblables à eux. Je comprends petit à petit ce qu'ils veulent, Negan me laisse pourrir ici jusqu'à ce que je comprenne que la seule solution d'en sortir est d'obéir.
Cependant, je n'ai ni l'envie, ni le moyen de le faire. Juste le fait d'imaginer me file véritablement la nausée. Nausée qui, ne tarde pas à être un problème à gérer ces jours-ci, le problème étant : les conditions de vie que je mène. Je suis sale, mes cheveux sont tellement écœurants, remplis de nœuds, sale et malodorants ; tout comme je le suis entièrement. Mon estomac se contracte une première fois, je réussis à me retenir n'ayant clairement pas de contenu à régurgiter... Malheureusement, celle qui suit était tellement inattendue que je n'ai rien pu faire pour retenir ce qui sort de ma bouche. N'ayant rien dans l'estomac, ce n'est que de la bile qui s'en échappe et bien évidemment sur tout mon pantalon déjà bien crade... Je m'essuie les lèvres du revers de ma main, et commence à pleurer. De honte. De fatigue. J'atteins mes limites, je ne peux plus supporter ces conditions, cette "vie" misérable. Il me traite comme une merde, cela fait depuis un nombre indéterminé de jours que je n'ai pas vus un rayon de soleil, que je n'ai pas sentis de l'air caresser mon visage, ni même de l'eau couler le long de mon corps. Non... Non. Tout ce que j'ai pus sentir ici c'est le sol dur et froid sous moi, mes membres s'engourdir à force de rester trop longtemps dans la même position. Je n'ai plus la force de bouger pour frapper contre les murs et espérer qu'on m'ouvre en entendant des coups répétés, mais... Il ne me reste que ma voix. Alors je me mets à hurler de toutes mes forces malgré la sécheresse de ma gorge. La souffrance physique que ces hurlements me causent sont minimes contrairement à celle psychologique.
Je hurle pour que l'on m'aide, j'implore quelqu'un passant par ici de m'aider à sortir ou de me tuer pour abréger mes souffrances. C'est une torture autant physique que mentale, et ça le Tyran ne sait pas comment tout cela m'affecte. Il n'est jamais revenu depuis qu'il a fermé la porte il y a de ça, un temps. Le fait qu'il ne revienne jamais après m'avoir emmené dans la folie avant la mort, est lâche. Il est lâche. Il ne veut même pas admirer à quel point sa cruauté est sans nom, qu'il n'a pas mit de limite à sa barbarie nonpareille. Enfoiré ! Voilà ce que je hurle maintenant, je hurle cette insulte dans ma cellule. Sans le citer lui, mais en le pensant de toutes mes forces à l'intérieur de moi. Je hurlais parfois rien de précis, seuls des hurlements de détresse. J'agite ma tête en hurlant, comme une véritable hystérique, comme si un démon s'empare de ce qu'il reste de moi. Juste ma tête virant de droite à gauche rapidement, remuants les lambeaux criblés de nœuds qui me servent de cheveux, faisant émaner une odeur de poussière en plus de l'odeur nauséabonde de la cellule.
Trois énormes coups contre la porte en fer, résonnent dans la cellule. Me faisant me la fermer. J'attends une voix, un son quelconque pouvant m'aider à deviner qui est derrière la porte. Probablement pas Dwight, son arrivée est toujours discrète. Non plus Simon, il ne vient jamais me rendre visite. Surement pas Negan, il n'a pas assez de cran. Autrement il serait venu bien plus tôt admirer ce que je suis devenue. Sauf que le sifflement qui suit m'indique clairement le contraire...
" Un peu de calme, enfin ! s'exclame-t-il satisfait mais sa voix au ton impérieux semble dire que cela ne va pas se passer aussi tranquillement qu'il ne le laisse présager. Tu te rends compte du bordel que tu fous Alana ?! m'interroge-t-il autoritaire, en n'attendant aucune réponse bien entendu. Pour le faire taire je reprends mes hurlements hystérique. Mais, Negan en décide autrement n'en pouvant plus de m'entendre brailler à tue tête.
Il ouvre brusquement la porte, s'arrête une petite seconde pour me considérer, et fonce en ma direction. Je ferme immédiatement les yeux craignant qu'il m'assène un coup de batte, instinct de survie de merde... Une poigne agrippe fermement ma gorge et me soulève le long du mur froid qui brûle légèrement mon dos. Je peine à respirer correctement à cause de sa poigne qu'il ressert un peu plus lorsque je suis à sa hauteur. Il me foudroie du regard pendant un petit moment en m'observant suffoquer.
" Tu vas gentiment fermer ta gueule de pleurnicheuse et d'hystérique, m'ordonne le Tyran d'un ton dur ne me donnant le choix de faire le contraire ; puisque le manque d'air m'en empêche également. Maintenant, on va tranquillement te faire sortir de là, te faire une nouvelle gueule et nettoyer ton joyeux bordel... Parce que là, c'est vraiment dégueulasse ! explique-t-il en constatant enfin l'ampleur des dégâts dans la cellule, mais également en ce qui me concerne. Il lâche ma gorge, et mes mains se portent immédiatement à celle-ci, je frotte ma gorge douloureuse en réalisant que cet enfer est à demi terminé. Dwight ! son sous-fifre approche lentement n'osant pas regarder ce qu'il se trouve dans la cellule. Va la passer au jet d'eau, elle sent la crevure... sourit le Tyran en me regardant hilare, pour me montrer que je suis toujours une petite merde à ses yeux. Il me fera toutes les pires choses possible pour me réduire à rien, et faire de moi ce qu'il veut.
Il me considère encore quelques secondes supplémentaires avec dégoût et amusement en me voyant faible. Faible, c'est exactement le mot. Il a réussi à faire de moi quelqu'un de faible.
Negan a gagné.
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La Mort au bout du couloir
FanfictionIl est partout. Il est puissant. Aussi détestable qu'attachant. Mieux vaux l'avoir de son côté que contre. Negan... Enfermée dans une pièce sombre, les yeux gonflés par les coups répétés de son sous-fifre arrogant qui prend un sacré plaisir à me fr...