la guerre

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La porte claqua derrière moi.

Il y avait en plein milieu de la pièce principale, une grande table en bois. Elle a toujours été plutôt bancale. Cependant, le poids qu'elle devait supporter ce jour là ne faisait qu'empirer sa situation.

Il y avait en effet une pile assez extravagante de papiers et de journaux qui traînait ici.

Toute la maison était poussiéreuse. La porte du jardin était restée ouverte. De nombreux animaux en avaient profité pour entrer se réfugier entre ces quatre murs.

Je ne pouvais pas leur en vouloir. C'était leur droit.
Vouloir survivre était une loi fondamentale de la nature.

La nature, malheureusement, avait dû être dégoûtée par mes actes et m'avait laissé là.

Je n'avais jamais voulu blesser mes compatriotes. Mais j'étais le général et c'était à moi que revenait de prendre les décisions importantes.

Et oui, j'avais viré le capitaine.

Cela m'avait pris des mois. La décision avait été dure.

L'État me faisait, de plus, à ce moment, faire d'énormes efforts. Il voulait confronter mon intelligence à leur expérience. Et je n'avais pas pu refuser.

La porte avait claqué derrière moi.

J'ai déposé ma veste de costume, sans une décoration, sur une vielle chaise. J'ai enlevé mes bottines, trop serrées depuis un moment. J'ai gardé mon collier d'identification.

J'ai respiré à fond. L'odeur du jardin, des animaux et de la poussière entrèrent en moi. Je me calmais.

On sonna à la porte. L'instant de calme disparu si vite qu'il était arrivé.

Un nouveau capitaine était sur le perron. Il se tenait droit. Je l'avais déjà eu, je le connaissais.

Son arrivée annonçait une nouvelle guerre.

Je pris mes armes.

Et dans le silence, je laissais les animaux prendre leurs aises.

La porte claqua derrière moi.

Le livre que je n'écrirais jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant