night ?

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"most nights, at 2 am, I wonder where I'll be in 5, 10, 15 years.
other nights, at 2 am, I wonder if I'll make it that far."

(la plupart des nuits, à 2h du matin, je me demande où je serai dans 5, 10, 15 ans.
d'autres nuit, à 2h du matin, je me demande si je tiendrai aussi longtemps.)

La nuit.

Le meilleur moment de la journée.

Quand tout se tait, quand tout s'éteint. Et que la liberté nous prend soudainement.

La nuit, les contraintes disparaissent. Plus rien n'a véritablement de sens. Et c'est alors que l'on prend conscience des choses. Que l'on se laisse porter par un flot de pensées incessant, qui nous emmène loin, loin dans les méandres de l'esprit, sans vraiment nous laisser de choix. Alors on se surprend à penser à ce que la vie peut nous offrir. Et là vient se poser la question de notre avenir.

Terrifiant.

Tant de questions se posent, et si peu de réponses.

La nuit, on se demande ce qu'il adviendra de nous, dans un futur proche, ou lointain. Qui sait où nous serons dans 10 ans ? Sur une croisière avec l'amour de notre vie ? En réunion pour notre entreprise ? En voyage constant à travers le monde ? Ou bien simplement marié•e, avec deux enfants et un labrador ?

Impossible à déterminer, mais si excitant ! Des millions de possibilités se dévoilent, le fil de nos pensées devient trop rapide pour être suivi, alors on se laisse dériver le long de ces idées magiques, qui nous font rêver.

Mais c'est là que survient le cauchemar, interrompant ce magnifique moment à penser entre nous et nous, et nous ramenant les pieds sur terre. Et, peu à peu, le rêve se brise, pour laisser place à la dure réalité à laquelle on est ancré.

Chacune de nos idées est alors démantelée par un esprit froid, rationnel et perçant, sans aucun scrupule. Toutes les possibilités qu'on s'était permis d'avoir se retrouvent piétinées. Et c'est la chute.

Tout reprend de son sens.

Envolée, la nuit paisible.

Alors, un froid mordant s'empare de notre corps. Un froid vil, pénétrant, qui nous rappelle la réalité.

Un trop-plein d'émotions apparaît également, une sensibilité que l'on ne s'était pas autorisé•e à ressentir depuis un bout de temps. Et tout refait surface.

La culpabilité, la tristesse, la colère, le manque d'estime de soi et la fatigue... Le genre de fatigue que le sommeil n'arrangera pas.

Des larmes commencent à se former. Oh, pas beaucoup, juste un peu au coin des yeux, comme lorsque l'on baille un peu fort. Mais, dans le silence sourd de cette nuit, dans cette solitude froide, une larme commence à rouler sur la joue gauche. Une seule, suivie de milliers.

Des milliers de larmes en torrent que personne ne veut voir, et que personne ne verra jamais.

On n'est plus vraiment sûr d'être fort dans ces moments là. On aurait bien besoin d'un câlin. Ou d'une personne avenante. Et la vision d'avenir que l'on s'était projetée plus tôt est brouillée par l'idée que tout serait plus facile, si ça se terminait maintenant.

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