5h - Ephémère

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Je la tiens encore dans mes bras quelques secondes avant de la déposer au sol, son poids commençant à peser sans l'adrénaline. Je colle mon front au sien et tente de reprendre ma respiration, comme elle.

C'était bon, vraiment bon. Inconfortable, risqué et rapide mais tellement bon. Je ne pense pas avoir été aussi impatient de ma vie, aussi désireux de goûter la peau d'une femme et de lui procurer du plaisir alors que j'étais en elle.

Je retire le préservatif et le range dans l'emballage avant de le glisser dans ma poche en attendant de trouver une poubelle. Je l'imite en remontant mon pantalon et en redressant mon t-shirt et ma chemise avant de la regarder.

Nous entendons les applaudissements de la foule et tournons rapidement la tête vers la porte de la loge qui vient de s'ouvrir sur un membre du staff. Il reconnaît H et lui demande silencieusement ce qu'elle fait ici mais ne s'attarde pas, devant faire un petit discours pour remercier tous les participants de la soirée.

Je replante mes yeux dans les siens et je dois avouer que je suis foutrement heureux de voir cette expression sereine sur son visage. Je pensais qu'elle s'en voudrait, qu'elle m'en voudrait, qu'elle regretterait, mais non. Elle a l'air bien.

H passe sa main dans mes cheveux pour les recoiffer négligemment et je fais de même avec les siens avant de lui embrasser le front. Elle se contente de me sourire et m'attrape la main pour me conduire vers la sortie, sans un mot.

Arrivé au patio, elle me chuchote un « Attends, je dois aller aux toilettes » et j'en profite pour jeter discrètement la preuve de notre acte charnel. Elle revient à peine quelques minutes après et se plante devant moi.

- Je ne veux pas finir la soirée comme ça alors... Est-ce que tu veux faire un peu de marche jusqu'à la gare avec moi ?

- Avec plaisir.

Son sourire s'élargit et il me suffit de prendre sa main, de l'entraîner avec moi pour qu'il s'étire à nouveau.

Je sens qu'une petite gêne s'est installée entre nous et c'est normal, nous avons couché ensemble. Et pas de manière conventionnelle, pas comme je l'aurai fait d'habitude.

- Tu aurais fait comment ? me demande-t-elle comme si elle avait lu dans mes pensées. Si on n'était pas au concert, tu m'aurais prise comment ?

- Je t'aurais invité chez moi. J'aurais préparé un dîner, allumé ma platine et des guirlandes, les mêmes que celle du patio. On aurait mangé mais on ne serait jamais arrivé au dessert parce que tu m'aurais sauté dessus.

- T'es bien sûr de toi ! s'esclaffe-t-elle.

- Je dis surtout ça parce que je n'aurais pas réussi à préparer le dessert. Et le repas aurait surement était infecte vu mes compétences en cuisine.

H s'esclaffe de plus belle et continue à marcher à côté de moi direction la gare.

- On l'aurait fait sur le canapé, continué-je, ou j'aurais tenté de te porter dans mon lit mais... En fait je l'ai senti sur mes bras et tu pèses bien ton poids ! C'est un miracle si je n'ai pas les os défonc- AIE !

- Tu veux que je te dise combien je pèse aussi ?! s'exclame-t-elle après m'avoir frappé dans le ventre. Excuse-moi de ne pas faire du 38.

- T'excuse pas. J'aime quand il y en a plus à manger et tes formes voluptueuses sont tellement appétissantes...

Elle ne répond pas et baisse la tête, visiblement gênée, avant de rapprocher sa main de la mienne et de glisser ses doigts dans les miens.

J'aime le contact de sa peau avec la mienne.

Merci pour ce souvenirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant