2RHS ZONE (Tome 1) [En réécriture]

11-Prison mentale

Leur mère !
C’est leur mère !
Tout s’explique !
Pourquoi madame Shumway les surprotège tant.
Et pourquoi tous les élèves sont sous leurs ordres.



Pas tous…


Oui pas tous…


Corrigeai-je en pensant à Dale et à Woods en face de moi qui tout en sachant ce qu’elle venait de me dire continuait à ne pas se laisser marcher dessus.

Comment est-ce qu’elle y arrivait ? Est-ce qu’elle était tout simplement folle et inconsciente ? Et pourquoi les autres élèves n’y arrivaient pas eux aussi. Si tout le monde se rebellait, Angel et Dawn n’auraient plus de pouvoir sur eux. Hors comme l’a dit Woods, ce sont les élèves le noyau et si je me souviens bien de mes quelques notions de botaniques, le noyau était tout aussi important que la tête.

Moi : Alors c’est pour ça que tout le monde leur obéit et a peur d’eux. Ça paraît logique…

Woods : Ça n’a rien de logique. T’accepterais de leur obéir toi juste parce que c’est leur daronne qui a construit l’école ?

Questionna-t’elle en me jetant un regard tellement équivoque que je me sentis bien stupide…

Moi : Dit comme ça…ça fait un peu moins logique…Dans ce cas comment est-ce qu’ils y arrivent ?

Woods : Comme on met un poulet dans un gros tas de riz. Beaucoup de riz, tellement qu’il n’arrive pas à voir ce qui se trouve au-delà. Tellement qu’il ne cherche même pas à savoir tant qu’il arrive à manger. Et finalement il arrive à un point où ce tas de riz qu’il pensait suffisant pour toute une vie entière est fini en à peine une semaine. Et là…il va falloir aller en chercher encore. Seulement c’est là qu’il réalise qu’il était depuis tout ce temps dans une cage et que non seulement il n’a plus de nourriture…mais plus la possibilité d’aller en chercher dehors. Il se retrouve donc obligé d’attendre qu’on vienne le nourrir même si c’est dans un mois pourvu qu’il ait juste un grain à picorer. Tous ces imbéciles que tu vois dans cette école sont des poulets en cage qui ont été appâtés avec des avantages si grands qu’ils ne voient même pas qu’ils sont dans une cage. Une prison mentale.

Expliqua-t’elle lugubre en me regardant droit dans les yeux.

Quelle angoisse…

Moi : Quel genre d’avantages ont-ils pu promettre pour obtenir un résultat pareil ?

Woods : Le plus grand de tous quand on a grandi avec le sentiment de ne pas être comme les autres parce qu’on est né avec une cuillère en argent dans la bouche : le pouvoir de dominer.



Moi : Le pouvoir de dominer ?

Woods : Ouais. Et le chantage de la peur aussi. Le lycée était à la base réservé aux adolescents des familles aisées de la ville…jusqu’à ce que la bourse soit mise en place pour les gosses de famille modeste. Et qu’ils deviennent un peu plus nombreux chaque année. Ça a fini par coincer. Déjà que les richards se plaignaient qu’on force leur gosse à «partager» leur espace scolaire avec des gosses de classe moyenne, voilà que maintenant ces mioches allaient être en surnombre…Et s’ils commençaient à leur marcher dessus?: le chantage de la peur. Il fallait qu’ils les dominent avant qu’ils soient dominés et qui de mieux pour les aider que les enfants de la proprio eux-mêmes qui pouvaient avoir le privilège de mener la proviseure au doigt et à l’œil ?

Moi : Mais c’est complètement fou et ridicule ! Tout le monde veut juste aller en cours, obtenir ses diplômes et trouver un travail ! Quel serait l’intérêt de dominer qui que ce soit ? Prouver la différence de statut financier ?! Ça n’a aucun sens !