Aujourd'hui, j'écris.
Aujourd'hui j'écris, pour évacuer tout ce que j'ai en moi. Toutes ses émotions se mélangeant et se fondant les une aux autres.
J'écris pour évacuer cette rage inconnue, cette rage incomprise.
J'écris pour exprimer une tristesse ô combien refoulée.
J'écris pour cacher cette peur paranoïaque m'assaillant des que je suis dans le noir.
J'écris pour me sentir moins seul.
J'écris pour m'inventer des amis.
J'écris rapidement, au fil de mes pensées.
J'écris pour ignorer ce monde horrible.
J'écris pour fuir cette réalité débile.
J'écris voilà tout.
Je pose ce stylo, teinté d'encre noire qui happe toute mon attention. Je tremble et secoue la tête. Je dois me reprendre, je dois reprendre le dessus. Je regarde mon bureau caché sous de nombreuses piles de papiers que je n'ai même pas regardé. Je ne sais ce que c'est, et je m'en fiche. Je veux juste des gens à qui parler.
Je me lève douloureusement et observe ma chambre plongée dans le noir. Habitué à cette lumière tamisée, je perçois mon lit, jonché de peluches geek dont un que j'affectionne particulièrement. Je perçois mon étagère à vêtement avec une bibliothèque de manga siégeant majestueusement dessus. C'est la pièce maîtresse de ma chambre, car derrière il y a des posters en tout genre qui rappelle que dans un monde bien plus vaste, je ne suis pas seul. Dans le monde des jeux vidéos, je peux me créer tout une autre identité. Je peux être qui je veux et ça, quand je veux. N'est ce pas génial ?
Je tombe sans délicatesse sur mon lit douillet et prends dans le creux de mes bras tremblant mon doudou. Je suis un adulte et j'ai toujours un doudou oui, mais tout le monde devrait avoir le droit d'en avoir un sans avoir honte, qu'importe l'âge... Bref, je sers contre moi mon ami et confident.
Je ferme les yeux et lui murmure "Tu sais Monsieur Nounours, aujourd'hui aussi j'étais seul... Je suis pas sorti de la chambre non plus..." Je soupire et retiens les larmes qui veulent couler sans que je ne leur aie demandé. "C'est long les vacances d'été, il y a rien à faire. Rien s'amusant quand tu supportes pas le soleil..." Je regarde intensément ses yeux de peluche "Je sais... Je devrais essayer de parler à des gens autrement que sur internet, mais c'est plus fort que moi..." Je déglutis difficilement et un sillon salé coule le long de la joue, suivi de ses jumeaux. "Dès que je suis face à un inconnu les mots ne veulent plus sortir."
Je continue à divaguer, seul. Non ! Non je ne suis pas seul ! Je ne suis pas seul... J'ai Monsieur Nounours avec moi après tout, je ne suis pas seul.
J'essuis les traces que les larmes ont tracé rageusement. J'en ai marre de pleurnicher, reprend toi sale raté, reprend toi !
Je me lève rapidement, trop rapidement et tombe à genoux au sol par faute de n'avoir rien à quoi m'accrocher. Je tape le sol énervé et après mon tournis stabilisé je me relève lentement et ouvre la porte de ma chambre.
L'appart est vide, ils sont sûrement en vacances à la mer en ce moment. Je me rends jusqu'à la cuisine et me sers un verre d'eau pour me rafraîchir, moi et mes idées. Sur le plan de travail, j'entrevois un couteau de cuisine aiguisé. Et, comme hypnotisé, je pose mon verre avant de m'approcher silencieusement de cet objet tranchant et de le prendre dans mes mains moites.
J'avais tellement de pensées sombres, à cause du monde entier... Ce serait tellement simple de juste laisser tout échapper par la douleur... Personne n'était à la maison, il fallait en profiter... Et cette lame semblait si douce au toucher... Elle m'appelait et sans que je le sache, je l'appelait aussi. On se connaissait mutuellement. Je savais comment etait sa lame affûtée et elle connaissait mon toucher. Cette lame et moi, dans un certain sens, on se complétait. Je ne pouvais m'empêcher de caresser d'un doigt tremblant le plat de la lame. Je pesais son poid, examinait sa longueur, évaluait son aiguisement. Je le pris de ma main gauche et tendis mon bras vers le plan de travail. Je fixais toujours la lame d'un air cette fois sur. Je serrais la main droite fermement sur un objet et laissa glisser le couteau d'un geste élégant, un mouvement presque féerique si ça n'avait pas été une arme pouvant apporter la mort.
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[O.S] SLG
FanfictionSaluuut ! Ce livre est un recueil de One shot donc vous pourrez lire différentes courtes histoires mêlant les personnages de l'univers d'SLG ! ^^ Si vous le souhaitez, vous pouvez me faire une commande et si celle ci m'inspire je pourrais l'écrire...