1895

           

Le jour venu de notre départ, nous prîmes nos parents dans nos bras les serrant si forts que nos os en craquèrent. Irkas et Jonas pleuraient. Ils étaient si jeunes et sensibles. Et on les obligeait à quitter leur famille et tout ce qu'ils avaient jamais connu. Mon cœur se serra à cette pensée. Comme souvent, je me demandais si nous faisions le bon choix. J'étais si incertaine. Qu'est-ce qui nous attendait au bout de la route ? Qu'est-ce que l'avenir nous réservait-il ? Cela me faisait si peur que souvent, la nuit, avant notre départ et même après, je me réveillais en sursauts, la peur au ventre. Avec cette peur collante et si immense qu'elle me faisait presque oublier la brûlure acide de la faim.

Cet avenir qu'on nous avait promisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant