Chapitre 2 - Réunion de famille

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    La famille. Pour les humains, c'est un objectif, une priorité. La famille est une de leurs principales motivations, pour laquelle ils pourraient donner leur propre vie, futile. Pour ce qui est de la mienne, elle est assez spéciale. Il fut un temps où mes sœurs et moi-même étions inséparables, bravant les dangers, les misères et partageant les plus beaux moments ensemble. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et notre belle fratrie en connue une plus que brutale.

    Avant ce jour-là, où mes deux sœurs vinrent bouleverser mon quotidien, en s'invitant dans mon appartement, aucune des sept ne s'étaient, à ma connaissance, revues depuis un bon moment. Je me demandais pourquoi Tiana, Ninon et les autres allaient si brusquement revenir dans ma vie, et ce n'était certainement pas parce que je leur manquais. Je n'avais même pas le temps pour les flash-backs mélancoliques sur le passé de ma famille, parce qu'il fallait hélas que j'en prépare le retour imminent. Je n'avais pas le choix, il fallait que je me relie de nouveau à elles, et pour être franche, je n'avais pas envie. Les esprits de mes sœurs ainsi que le miens sont malheureusement liés. Grâce à cela, on peut savoir les émotions et envies que ressentent toutes les autres. Ainsi lorsqu'une d'entre nous ressentait de la joie, du bonheur ou avait faim, ou soif, toutes les autres sentaient ce qu'elle voulait ou comptait faire. Mais ce lien incombait aussi de ressentir les souffrances, les douleurs, les peines et même la soif de meurtre de Ninon et Hélène. Notre lien restait utile car toute la famille « veillait » sur chacun de ses membres et accourait en cas de nécessités ou de dangers. Mais je ne pouvais plus supporter de sentir l'ivresse de la mort, que je côtoyais déjà de trop à cause de cette malédiction. Alors je me suis tout simplement déconnectée de notre lien psychique, du moins c'est ce que je croyais. J'ai juste arrêté de les ressentir dans ma tête, ce qui, après analyses, resta tout de même plus relaxant.
Deux jours se sont écoulés depuis l'arrivée brutale de Tiana et Ninon. J'étais assise dans une terrasse d'un bar en ville. De là, on y voyait presque tout le centre-ville et même l'Atomium. Un soda à la main, je restais là, à observer le visage des passants. La rue était remplie de jeunes étudiants pressés ou en retard et de touristes bruyants, inondant leurs guides de questions inutiles. Dans les terrasses voisines, la majorité des clients avaient leur nez plongé dans leur portable, quel virus cet objet. Même certains parents préféraient porter leur attention sur cette surface plane et rectangulaire de quatorze centimètres sur six plutôt qu'à leur propre nourrisson qui hurlait et dérangeait les autres clients, dont moi. Pour ma part, je n'ai nullement besoin d'un téléphone. Outre le fait que je ne sache pas m'en servir, j'étais de nouveaux liée à mes sœurs, je pouvais maintenant communiquer et savoir où elles se trouvaient sans « appareil électronique ». Tout comme les dauphins et les chauves-souris nous détenons la faculté de communiquer, un peu comme sonar. Ces ondes fonctionnent sur un système d'émission-réception. Elles sont émises jusqu'à percuter un obstacle, comme un mur ou une voiture, puis elles reviennent instantanément pour être réceptionnées, permettant ainsi la création d'une carte mentale des environs. Ce n'est pas pour autant que nous parlons couramment le dauphin. Car le sonar que nous possédons mes sœurs et moi est plus complexe. Nos ondes ne se réfractent pas dès qu'un obstacle survient sur leur passage, elles les traverse. Cela permet, uniquement, de nous détecter entre nous, mais n'importe où sur la Terre. Donc nos ondes sonores ne se réfractent qu'au contact d'une d'entre nous. Je fermai les yeux, c'était comme si le temps s'était arrêté. Je me suis alors concentrée de toutes mes forces. Je me focalisai sur le visage de chacune d'entre elles et mon énergie psychique fut libérée. Normalement si, une de mes sœurs se trouvait dans un pays au voisinage du mien, l'onde me reviendrai au bout de vingt minutes. Mais la toutes les ondes destinées à mes sœurs me revinrent presque instantanément : elles étaient déjà toutes en ville, et pour être plus précise, une d'entre elles était sur la place avec moi. Mes sens se mirent en alerte. Je me mis à scruter chaque terrasse, chaque banc, chaque personne ou groupe de personnes, mais je ne vis rien. Je me reconcentrais de nouveau mais cette fois je n'y arrivais pas, ma précédente onde avait puisé beaucoup trop d'énergies et je n'avais pas encore passé assez de temps connecté pour qu'elle redevienne permanente. Ne sachant donc pas si la sœur présente était une pacifiste ou une meurtrière, je choisi la voie de la sécurité et m'éloignai de la place. Je ne portais peut-être pas les humains dans mon cœur, mais je n'allais certainement pas risquer la vie d'innocents pour autant.
Après cinq minutes de marche rapide, je me retrouvai à courir dans les petites ruelles de la ville, afin de limiter au maximum les dégâts collatéraux, que pourrait provoquer un duel familial entre une des sœurs aux mauvaises intentions et moi. Car hormis le fait qu'elles ne m'apprécient pas toute dans leur cœur, elles n'ont surtout que faire de se cacher des Hommes et de nous dévoiler au grand jour. Je repensai soudainement au temps que, Tiana et moi-même, avons sacrifier pour maquiller les actes monstrueux et les massacres de ces sœurs ingrates. Au moment où je changeai de rue, pour en plus me retrouver dans un cul de sac, je me fis plaquer au sol. Cette sœur avait de la poigne et le champ libre pour me brouiller les côtes. Mais rapidement la possibilité de me réduire à l'état de bouilli se transforma rapidement en un acte de pur tendresse et d'amour presque malsain. C'était Nisaba, mon unique petite sœur, qui me serra dans ses bras.
    Nisaba se trouve être notre benjamine, la plus petite d'entre nous toutes. Elle est réservée, timide et n'accorde que très peu confiance au gens, même à ses sœurs. On pouvait facilement déduire qu'elle fut la dernière d'entre nous a devenir ce genre de monstre tueur d'innocents, du fait de son innocence. Elle a toujours été tourmenté par Ninon, Hélène et Tiana était trop occupée à se battre sur chaque champs de bataille pour exercer correctement son rôle de grande sœur. Alors je me suis portée garante, étant l'avant dernière de la portée. Alors je l'ai bordé, je l'ai aidé, je lui ai tout appris, je l'ai accompagné et je l'ai aimé de toute mes forces. D'ailleurs, si ça n'était pas elle qui était venue à ma rencontre mais une autre, je ne me serai même pas arrêtée.
« Grand-sœur tu m'as tellement manqué, me cria-t-elle ! Depuis toute ces années tu es restée exactement pareille ! Tu sais que sans ta présence la vie est moins stimulante. Heureusement que tu m'as senti et que tu as changé d'endroit, je ne serais pas venue te voir sinon. Il y avait trop de monde, dit-elle en baissant ses yeux comme toujours »
Dans mon esprit, je me suis demandé pourquoi elles croyaient toutes que je les reconnaissais, et puis grâce à quoi, leur odeur ? Ce qu'elle peut parler pour ne rien dire. Surtout que lorsque je ne suis pas là, Nisaba devient l'allégorie même du silence. Le plus compliqué dans tout ça, c'est lorsqu'elle tente de parler en présence de quelqu'un d'autre. Elle s'exprime presque comme un enfant de douze ans, mais elle n'a pas l'air de s'en rendre compte. De ce fait elle ne parait pas vraiment crédible. Mais bon avec moi c'est différent, c'est ma petite sœur.
« Euh oui en effets répondis-je. Mais il y a dix secondes, tu m'as fait faire une grande frayeur, tu sais ? Nisa.. je m'interrompis.
-Que se passe-t-il, dit Nisaba surprise ?
-Oh, rien... Mais dis-moi, c'est quoi ton super nom moderne à toi, soupire-je en repensant à « Tiana » et « Ninon » ? »
    Il eut un grand silence. Elle me regarda comme si elle ne comprenait pas un mot de ce que je racontais. Ce fut un grand soulagement. Enfin une de mes sœurs qui ne s'est pas cassé la tête à chercher un de ces nouveaux prénoms innovant, qui, soit dit en passant, ne sont même pas très originaux.
« Nissia ! me répondit-elle avec une immense fierté »
    Affreux. La honte ne cessa de grandir de nouveau, surtout que cette fois ce n'était même pas un prénom existant. Pourquoi s'embêter à changer de nom, ce n'est qu'une appellation après tout. Elles sont irrécupérables. Bon je n'avais pas le temps pour ce débat futile, il fallait que je lui demande plus d'informations sur les prochains jours qui allaient venir.
« Bon, raconte-moi ce que j'ai manqué, dis-je pressée de savoir ce qui se tramait.
-Et bien, nous en avons terminé. Cette fois on va savoir la vérité.
-Tu veux dire que...
-Oui. On à collecter assez d'essence humaines pour pouvoir pratiquer l'incantation. Nous avons eu la confirmation grâce au dernier rêve commun, tu ne l'as pas eu ?
-Je m'étais déconnectée Nisab...Nissia, répondis-je m'en voulant de l'avoir ratée. »

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 15, 2018 ⏰

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