Aimer un tueur ?

Chapitre 1

J'étais fatiguée. Fatiguée de tout. De la vie que je menais.
Tous les jours se ressemblaient. Tout le temps. Une répétition monotone d'heures de cours, de déjeuners et de dîners, d'heures de sommeil emplies de cauchemars. Je n'en pouvais plus.
Tout s'était anéanti si vite... je n'arrivais même plus à me souvenir de tout ce qu'il s'était passé durant ces dernières années. Tout ce que je savais, c'est que ma mère n'en avait plus rien à faire de moi. Elle me haïssait. Et je la haïssais en retour. Cela, à cause de cette espèce de malédiction qui pèse sur notre famille.

Elle s'était réfugiée dans l'alcool, et rentrait la plupart du temps très tard. Elle ne faisait plus attention à moi. Je n'étais plus sa fille.
Parfois j'allais voir mon père à sa tombe, je lui racontais mes journées et déposais des fleurs. Je l'appréciais beaucoup, on était une famille heureuse avant sa mort... Mais il n'était plus de ce monde, on ne pouvait rien y faire.
Son décès avait entraîné une suite de tragédies. J'avais eu trois soeurs et deux frères, même si l'un d'eux était mort à la naissance. L'autre,qui s'appelait Matt, s'était suicidé, ne pouvant plus supporter les excès d'alcool de ma mère et son manque d'attention.

Parlons aussi de mes trois soeurs.
L'aînée, Chloé, était partie à l'âge de 18 ans avec un homme qu'elle avait rencontré... Depuis ce jour, plus aucune nouvelle d'elle. La seconde, Eléna, qui devrait avoir 16 ans aujourd'hui, à succombé à un accident de voiture, le même duquel mon père a été la victime. Depuis, ma mère n'arrête pas de dire que c'est de sa faute que papa n'est plus la.
Ils étaient partis tous les deux pour la compétition de gym d'Eléna, mais un camion leur est rentré dedans par derrière .
Et ensuite vient Suzanne, qui est morte la semaine dernière à cause d'un cancer. C'était la plus jeune, elle avait 6 ans. Voici la sombre histoire de ma famille.

Et moi, je m'appelle T/P. J'ai récemment fêté, si on peut dire ça comme ça, ma majorité. Les gens me haïssent car je suis une "neko", c'est à dire que j'ai des oreilles et une queue de chat. J'ai des gênes de monstre. Je suis seule avec ma mère depuis le décès de ma pauvre petite Suzanne, plus rien ne me retient ici.

J'avais décidé de sauter dans le trou du Mont Ebott.

Il était actuellement minuit. Ma mère n'était pas rentrée. Ne prenant avec moi qu'une carte, je m'étais élancée vers la fameuse montagne, sans retourner en arrière, sans rien regretter. J'étais déterminée à mourir.
Et, au bout de plusieurs heures de marche... je pus enfin le voir se dresser devant moi. Une dizaine de minutes plus tard et j'étais au sommet, essayant d'évaluer la profondeur du trou.

De quoi se briser la nuque.

Je n'avais plus rien à attendre des Hommes. Absolument rien. J'étais à la frontière entre deux mondes qui m'étaient inconnus, tous deux me rejetaient. Alors, peut-être...peut-être l'au-delà allait-il m'accepter ?
J'avais peur. Très peur. J'étais effrayée, même. Mais mon cœur, éprouvé, me poussa droit dans le vide tandis que j'effectuais la chute qui devait m'offrir la paix éternelle.

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