Épilogue

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PDV Izuku

    Malgré l'air climatisé du bus, j'ai l'horrible impression d'étouffer. Le soleil frappe sur la vitre à côté de moi, brûlant ma peau mise à nue. Les doigts de ma main droite ne peuvent s'empêcher de frapper ma cuisse tandis que mon pied gauche frappe imperceptiblement le sol. Je crois que je n'ai jamais été aussi angoissé de toute ma vie. Je me sens transpirer tant la chaleur et le stress prend possession de moi.

    Une main que je ne connais que trop bien vient se poser sur ma main gauche qui se trouve sur ma cuisse. Ses doigts viennent se faufiler sous ma paume tandis que je les serre à mon tour. Cette petite attention a pour conséquences de faire automatiquement baisser mon stress, bien qu'il soit toujours là.

    — Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, me susurre le bicolore.

    J'aimerais tellement le croire, mais je ne sais pas si j'en ai le droit.

    — Est-ce que je dois te croire ?

    — A toi de voir.

    Un sourire se dessine sur son visage parfait tandis que je viens poser ma tête dans le creux de son épaule. J'aimerais que tout se passe bien aujourd'hui, je n'ai pas envie d'être déçu.

    Lorsque j'ai dis à ma mère que je voulais revoir mon père, j'ai cru qu'elle allait tomber dans les pommes. Mais j'avais fait cette promesse à Shoto avant notre premier baiser, et je compte bien la tenir. C'est pour cela que je me retrouve dans ce bus à l'heure actuelle, tellement angoissé que j'ai peur de ne pas garder mon déjeuner.

    Nous nous arrêtons enfin à une station assez éloignée du centre ville. Lorsque le bus s'arrête, je ne peux m'empêcher de faire un bond sur mon siège, accélérant mon rythme cardiaque. La main de Shoto se resserre sur la mienne, me procurant une étreinte rassurante. Il est même obligé de me tirer vers l'extérieur tant mes jambes tendues à l'extrême ont du mal à bouger.

    — Calme-toi, m'intime t-il lorsque nous sommes enfin dehors, je te dis que tout va bien se passer.

    — Et s'il ne voulait pas me voir ? S'il se mettait en colère ou même, qu'il ne me me reconnaissait pas ?

    — Ne dis pas n'importe quoi, ton père te reconnaitra et sera même très heureux de te voir, fais moi confiance.

    J'ai tellement envie de le croire, mais ma tête m'indique le contraire. Ses lèvres chaudes viennent se poser sur les miennes dans un chaste baiser, semblant me réchauffer et me rassurer. Cette action suffit à me convaincre.

    Sans un mot de plus, nous continuons de marcher dans la rue, nous dirigeant vers la prison de la ville.

    Shoto a beaucoup insisté pour m'accompagner lorsque j'ai décidé de m'y rendre. Au début, j'étais un peu réticent à l'idée qu'il m'accompagne, mais j'ai fini par accepter. En fin de compte, je ne sais même pas comment j'aurai fait s'il n'avait pas été là à me tenir la main pour me rassurer. Durant notre marche, je ne peux m'empêcher de penser aux tiraillements dans ma jambe gauche. Malgré les soins de Recovery Girl, les muscles de ma jambes restent tout de même fragiles. Selon elle, la douleur devrait bientôt disparaitre. Mais sa présence est toujours là, me rappelant aussi le phénomène médiatique qu'il y a eu des suites de cette atroce aventure. Même si la plupart s'en est plutôt bien sorties, d'autres n'ont pas réussi à rester indemnes. C'était notamment le cas de Shoto. C'est durant cette période que j'avais appris la vérité quant au geste qu'il avait eu face à cet ancien militaire. Certains médias se sont emparés de l'information, accusant le fils du héros N°2 d'être un meurtrier. Je ne compte plus le nombre de nuits que j'ai passé à le serrer dans mes bras en essayant de sécher ses larmes. Nous avons dû attendre un bout de temps que les choses se calment pour pouvoir sortir du lycée, surtout pour Shoto et moi.

La chasse à l'homme (Tododeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant