CALLIOPE, AVANT ...

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Calliopé porte sur elle l'innocente jeunesse, du haut de ses 21 ans, c'est une très belle jeune femme élégante, avec de beaux cheveux longs bruns légèrement ondulés. Ses grands yeux noirs respirent l'intelligence et brillent de milles lumières avides de connaissance et de savoir. Une jeune femme assez sportive qui ne manquait pas de faire régulièrement son jogging et des exercices de remise en forme. Même si le temps lui manquait Calliopé effectuait chez elle le soir devant une de ses séries préférés des exercices à la chaine pour ses abdominaux, et tout une longue liste d'autres muscles qu'elle souhaitait qu'ils restent fermes.

Calliopé est arrivée à Berlin il y a 3 ans, après son bac pour faire des études de psychologie. Après trois ans d'étude dans cette filière Calliopé en appris beaucoup sur la psychologie des humains, grâce à ses vieux de la vielle : FREUD, RORSHCHACH, FANON et tout un tas d'autres copains. Studieuses elle avait engrangée une foule de théories et d'analyses type sur le fonctionnement psychologique et psychiatrique des individus. Pourtant Calliopé aujourd'hui remettait tout en cause, elle ne pouvait acceptée le fait que tous les individus fonctionnaient tous pareils : stade oral, stade anal, phase opposition, complexe d'œdipe, individuation, pendant l'enfance, puis arrive le grand chamboulement hormonale de l'adolescence, le « complexe du homard* » de Françoise Dolto. Puis toutes ses étapes brillamment passées un individu sain et humain pouvait ressortir de se long parcours, à condition d'avoir bien respecté les différentes étapes de ce cheminement complexe et fragile. Pour Calliopé ses analyses était désuet, et surtout plus du tout d'actualité dans ce monde qui a beaucoup changé en un siècle. Calliopé ne sait plus vraiment ce qu'elle veut. Elle est déçue et perdue entre le désir de ne pas décevoir sa mère et l'envie de faire un métier qui correspondrait mieux à ses valeurs et ses croyances.

Calliopé n'avait pas eu une enfance « classique », quoi que cela ne veuille plus rien dire de nos jours. La famille parfaite symbolisé par un papa, une maman avec un frère ou une sœur n'avait pas été pour elle. Zora sa mère, l'avait élevé seule, elle n'a jamais connu son père. Cet inconnu : géniteur, donneur de sperme, s'était enfuit à l'annonce de la grossesse et n'avait plus jamais donné signe de vie. Zora avait tout fait pour que sa fille soit heureuse, elle l'avait élevé comme il faut, malgré plusieurs petits boulots à assumer pour joindre les deux bouts, Calliopé garde plein de bon souvenir de son enfance. Chaque moment de liberté sa mère les lui offrait, l'emmenait au parc afin de lui permettre de sortir de leur petit studio étroit et insalubre de leur banlieue allemande. Zora économisa chaque centime dont elle n'avait pas nécessairement besoin pour leur vie quotidienne, pour sa fille, afin de lui offrir un avenir meilleur. Les études coutent cher et elle ne voulait pas que cela soit un frein au choix d'orientation des études de son enfant. Calliopé en avait conscience depuis toute jeune et elle travaillait avec acharnement à l'école et rapportait les meilleures notes de sa classe. Calliopé un prénom étrange à la consonance Grec, sa mère n'avait pas choisi ce prénom par hasard, inspiré par la vie, les écrits et les très nombreux ouvrages poétiques qu'elle aimait emprunter à la bibliothèque municipale. Son unique enfant lui avait inspiré sa vie, elle l'avait mené pour son enfant, par son enfant et chaque matin sa fille lui donnait l'impulsion nécessaire pour se lever et faire ses petits boulots épuisants qui lui demandait tant d'énergie. Calliopé muse pour les poètes, aujourd'hui, elle inspire plus d'un homme et peut être que certain en sa présence se sentait effectivement devenir poète !

Ce matin-là, Calliopé, sur un coup de tête, avait décidé de quitter l'université. Elle se leva tôt, pour opérer à un brin de ménage dans son petit studio. Malgré le fait qu'elle détestait la solitude Calliopé n'avait pas opté pour une collocation en arrivant sur la capitale. Il lui était finalement moins difficile de vivre seule et de sortir suffisamment de son logement pour voir du monde lorsqu'elle en avait besoin et envie plutôt que de rentrer et de s'imposer chaque soir et chaque week-end des « amis » forcés appeler colocataire. Le ménage terminé elle mangea sur le pouce quelques restes du frigo et mis à la poubelle ceux qui ne seront surement plus comestibles à son retour dans 15 jours. Elle fit ensuite sa valise, emmenant le stricte nécessaire quelques vêtements, sa trousse de toilette, un peu de maquillage, et surtout son livre un guide français bien connu qui date de 2005, qu'elle avait acheté sur internet à l'époque ou sa mère était encore en vie. Ce guide est rempli de post-it colorés, et à y voir de plus près le livre a été si feuilleté que les pages sont cornées, la couverture rafistolée et la quasi-totalité des pages surlignés de plusieurs couleurs différentes. Des petits papiers laissés libre entre les pages complètes cette ouvrage probablement pas assez complet au gout de notre perfectionniste. Ce voyage cela fait des années que Calliopé le prépare avide de pouvoir un jour foulé le sol de cette ville qui l'a fait tant rêver. Et c'est pour cette période de remise en question, qu'elle a choisi pour s'y rendre. Calliopé a promis à sa mère, morte l'année passée, de réalisé ce rêve, et grâce à l'argent laissé par sa mère, elle avait les moyens aujourd'hui de partir découvrir cette ville romantique et magique, d'exhausser son rêve le plus cher. Elle réserva ses billets en dernière minutes sur le net, imprima ce qu'elle avait besoin, pris sa petite valise à roulette rose et son sac en bandoulière qui la suivait partout y introduisit son fameux guide, ses billets imprimés, pris ses clés, son passeport et sans dire au revoir, tourna le dos et claqua la porte de son appartement, comme si elle était prise d'une envie soudaine de fuir sa vie en courant.

Âme et inconscienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant