— Lyas, souffle la voix de Myron.
Des odeurs de sang me parviennent en même temps que la douleur, je ne sais plus où je suis, ni pourquoi je me sens si mal.
Une couverture est tirée sur mon corps, ma tête est sur les genoux de Myron et la main de Jam est sur ma tête. J'ai trop mal au crâne pour ouvrir pleinement les yeux. Tout ce que je discerne ce sont mes deux compagnons appuyés contre le mur et ils sont en mauvais état. En les voyant, tout me revient, je tente de me redresser, mais Jam me maintient couché.
— Tout va bien, repose-toi. Les autres arrivent.
Une soudaine honte me saisit, je me sens nul. Cet échec me pèse. L'état des autres m'incombe, mais mon corps épuisé vainc les turpitudes de mon esprit et je sombre rapidement.
Un grognement de colère pure me réveille, m'effrayant. Mon cœur manque exploser. Jam et Myron me rassurent, ils sont toujours contre moi. J'essaie de regarder ce qui se passe, mais je réalise que mon visage à subit des dégâts, un de mes yeux ne s'ouvre pas et l'autre que péniblement. Run et Suny grognent, je remarque Hemza lutter contre sa colère.
— Les salopards, jure Suny. Les fils de putes, je vais les tuer !
Myron et Jam se font tout petits, ils ont peur que quelque chose empire l'état des autres. Je réalise qu'ils culpabilisent autant que moi de la dérouillée que nous avons prise.
Vael est le premier à s'agenouiller près de nous.
— Vous avez menti, constate-t-il en fixant tour à tour l'un, puis l'autre
— Pas vraiment, explique Jam, on vous a dit qu'on était entiers et qu'ils étaient partis et que tout allait bien maintenant.
Je me redresse, pendant que Vael aide Jam et Myron à se relever. Je ne sais pas s'il a senti que s'il m'aidait, j'allais mal le prendre, mais je le remercie silencieusement de ne pas l'avoir fait. Mon égo ne supporterait pas l'aide d'un dominant en l'état actuel. En prenant appui sur le mur j'arrive à me mettre sur mes jambes. La couverture qui me couvrait retombe au sol, dévoilant mon corps entièrement nu. Sous mes aisselles des empreintes profondes de griffes entourées de bleu montre la poigne féroce du bêta. Elles me brûlent comme les lacérations à mes fesses. Je fais mine de rien et vérifie l'état des quatre autres. Ils n'ont pas une égratignure.
— Vous vous êtes pas battus ? demandé-je surpris.
Ma voix est sortie basse, faible me faisant honte.
Tous me fixent, je ne comprends pas pourquoi et j'ai du mal à tenir sous le feu d'autant de regards.
— Quoi ?
— C'est pas vraiment le moment de se préoccuper de ça. Tu as vu ton état ?! s'exclame Run. Que tous vos membres tiennent encore ensemble, tire du miracle. Pourquoi vous n'avez rien dit ? exige-t-il de comprendre des deux autres qui se tassent sur eux même.
— Vous étiez cernés, si vous vous étiez battus, vous vous en seriez pas sortis et de ce que vous nous disiez, ils vous bloquaient simplement le passage le temps de fouiller ici. Ils ne savaient pas qu'on pouvait communiquer par télépathie, mais si vous aviez su ce qui se passait réellement vous n'auriez pas réussi à cacher vos émotions et ils auraient imaginé qu'on était une meute, ce qu'ils semblaient déjà soupçonner, argumente Jam. Ils nous malmenaient, mais ils ont par cherché à nous tuer, vous étiez en train de négocier, ça allait bien finir par s'arrêter...
— Il a raison, grogne Suny. Ils voulaient nous intimider. Ces bâtards viennent de nous pisser dessus.
De honte, je baisse la tête. Run me surprend en posant ses mains sur mes épaules avant de m'attirer dans ses bras. Pendant une seconde son geste me met en colère, je me sens faible d'avoir besoin de ce réconfort avant de comprendre et de ressentir la réelle inquiétude de Run.
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Les Meutes - Tome 1 : Trouver sa Place
Hombres LoboLes loups-garous pullulent aux États-Unis. Les meutes grossissent, ne laissant plus un seul territoire libre. Les tensions sont légion entre les plus importantes et pour rester au sommet, elles n'hésitent pas à se débarrasser des membres gênants, so...