Recueil RivaMika (OS)

Là

NDA

Bonjour/Bonsoir chers lecteurs!

Voici un court OS que j'ai écrit en une soirée car je me sentais inspiré ^-^ Pour une fois, ça fait moins de 1000 mots! Enfin bref, je vous souhaite une bonne expérience, et merci de me lire :)

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Des jours qu'il n'était pas là.

Là pour la prendre dans ses bras quand elle avait besoin de sérénité.

Là pour la rassurer de ses mots colorés quand elle avait des doutes.

Là pour l'embrasser quand elle sentait sa colère l'envahir.

Là pour elle quand elle en avait le plus besoin.

Il était là, sur un misérable lit de l'infirmerie, seul. Là, couché, les paupières closes, son torse se soulevant faiblement au rythme de sa respiration de plus en plus discrète.

Il avait été là quand ce titan de 15 mètres se dirigeait vers elle. Quand elle s'était battu bravement, et qu'elle allait le battre comme elle le faisait avec n'importe qui. Il avait été là au moment où le câble d'un soldat inconnu s'était planté dans sa jambe, donnant l'occasion au titan de la prendre dans sa main. Il avait été là au moment où elle pensait mourir dans la bouche de ce monstre. Il avait été là quand la main du titan se décrochait du reste de son corps. Il avait été là pour la rattraper au moment où elle allait percuter le sol. Et finalement...

Il avait été là au moment où une balle en plomb sifflait à ses oreilles, sortant de nulle part.

Et elle, elle avait été là pour le voir s'interposer, recevant le métal en plein estomac.

Depuis, elle était toujours là, ne lui permettant pas de passer le pas des portes de la mort. Que ce soit à son chevet ou dans les pensées. 

Elle s'était battue pour le ramener. Elle s'était battue pour rester avec lui. Elle s'était battue contre ses compagnons qui essayer de la calmer. Elle s'était battue contre ces soldats qui voulait l'emmener en cellule pour son hystérie. Elle s'était battue pour pouvoir, ne serait-ce que quelques instants, être là, à ses côtés.

Elle n'avait pas laissé échappé une seul larme. Il n'aimait pas la lâcheté, et pleurer équivaudrait à la faiblesse et à l'abandon. Elle n'avait pas arrêté ses cernes de s'agrandir de jour en jour. Elle n'avait pas essayer de cacher les blessures de la solitude s'approfondir d'heures en heures. Elle n'avait pas stopper la culpabilité qui envahissait un peu plus à chaque minute sa conscience. Elle avait laisser la peur envahir ses pensées.

On avait bien essayer de lui parler, de la consoler, ou tout simplement de la faire manger, sans résultats. Le bataillon entier avait compris depuis longtemps ce qui se passait entre les deux soldats. 

Ses amis s'inquiétaient, son meilleur ami tentait de trouver les bons mots, sans succès, et son demi-frère, lui pour qui elle pouvait tout sacrifier, se morfondait. 

Il avait tout essayer. Tenter de la faire parler de tout et de rien, pour n'obtenir que du silence. Tenter de la prendre dans ses bras, pour la réconforter, pour n'enlacer qu'une poupée de chiffon. Tenter de la faire pleurer pour qu'elle libère enfin toute la peine qu'elle portait depuis des années, pour ne fixer que des yeux vides, délavés et fatigués.

La lune brillait dans le ciel, les étoiles reflétant sur ses yeux ternes. Elle n'avait pas bougé, son dos appuyé sur le dossier de la petite chaise en bois. Sa jambe, enroulée dans un bandage, reposait sur un oreiller qu'une infirmière avait placée. Sa main entrelacée dans une autre bien plus froide. Fatiguée, elle décida de reposer sa tête sur son torse à lui, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il était encore en vie, que son cœur battait toujours. 

Depuis plusieurs jours, son visage s'était contracté, tantôt fronçant les sourcils, tantôt bougeant légèrement un doigts ou bien ouvrir légèrement la bouche. Les infirmiers disaient que c'étaient des signes d'un réveil, mais rien n'était sûr. Et plus les heures passaient, plus elle commençait à désespérer.

Elle ferma les yeux, cherchant le sommeil qui la conduira, elle le savait, à d'horribles visions.

Elle ouvrit les yeux, sentant des mouvements au haut de son crâne. Elle sentit des doigts s'enrouler autour de ses mèches ébènes, les rayons du soleil lui réchauffant le dos. Cela lui rappelait les matins où elle était dans son lit, avec lui, où aucune parole n'était prononcée. Juste la présence de l'autre, où ils se regardaient, caressant chaque parcelle physique et psychique de l'autre. Elle regrettait ses moments de calme, où elle avait l'impression d'être en sécurité, de ne rien devoir à personne. De se sentir heureuse.

Elle ouvrit doucement les yeux, croyant rêver encore. Mais elle sut. Elle sut que c'était réel. Que l'homme qui la regardait était bel et bien réveillé. Elle releva subitement la tête, ses yeux ne pensant pas réellement voir ce qui paraissaît l'inimaginable. 

Et portant, il avait les yeux ouverts, et la fixait avec ce même regard qu'il prenait quand ils n'étaient que tous les deux. Ce regard doux et chaleureux, exprimant mille mots. Plusieurs heures qu'il était réveillé, et qu'il la fixait le temps de reprendre possession de son corps engourdi. 

Il voyait bien aux yeux de sa compagne tous les sentiments qu'elle ressentait. Il la connaissait par cœur. Il voyait sa culpabilité, sa peur, et surtout les traces absentes de larmes sur ses joues. Sans qu'un mot ne soit prononcé, ils s'enlacèrent. Elle s'accrocha à lui comme son seul moyen de survie. Sentir ses mains posées sur elle à nouveau. Sentir souffle contre sa nuque. Sentir la chaleur de son corps contre le sien. Sentir son regard qu'elle aimait tant se poser sur elle afin de l'analyser. 

Elle était si heureuse de le retrouver, qu'il la serre dans ses bras, qu'il lui caresse à nouveau les cheveux, comme si rien ne s'était passé. 

- Tu sais, tu as le droit de pleurer, Mikasa. 

Il n'en fallut pas plus pour qu'elle s'écroule finalement en larme, laissant exploser une myriade d'émotion. Elle exprima d'abord toute sa peur, vite remplacée par le soulagement de le retrouver. 

- Levi...

Il était maintenant ici, avec elle.

Il était là.